Samedi, 20 décembre 2025

  • Mikets
Editorial

 L’éternité d’un combat

Cette semaine était attendue : ‘Hanouccah est parmi nous, et tout change ! De fait, une telle lumière ennoblit tout ce qu’elle touche. Ou plus exactement, la noblesse était sans doute déjà présente mais nous n’en étions pas véritablement conscients. Sans doute, l’obscurité ambiante y était-elle pour quelque chose. Mais voilà que la toute-puissance de cette lumière renouvelée l’efface. A présent, tout apparaît dans sa pleine grandeur : décidément c’est ‘Hanouccah. Les célébrations juives ne sont jamais de simples commémorations d’événements historiques, même pas des rappels nécessaires d’un héroïsme, physique et spirituel, jamais démenti. Ce sont toujours des enseignements pour notre temps. Ces fêtes ne parlent donc pas seulement de la gloire des anciens, aussi réelle soit-elle, elles nous disent comment il nous appartient de les vivre au présent. Et ‘Hanouccah ne fait pas exception à ce principe.

Souvenons-nous donc du cadre dessiné par cette histoire. La Terre d’Israël occupée par un ennemi puissant qui entreprend de détruire la conscience et l’identité juives pour leur substituer la culture grecque, certains Juifs qui tombent dans le piège de ce qui est présenté comme la modernité défiant l’antiquité. Et puis le sursaut et le réveil. Conduits par une famille, les Hasmonéens, les Juifs se réarment, matériellement, intellectuellement et spirituellement. Ils acceptent le combat qui leur est imposé par l’oppresseur et remportent la victoire. La Terre d’Israël est libérée mais, surtout, ils allument là des flammes qui ne s’éteindront plus jamais.

Il est bon de rappeler tout cela en un temps où l’obscurité grandit, une époque où le combat ne semble pas terminé. Car cette lutte n’est pas limitée à une époque, elle est celle de tous les jours, celle de la vie contre les tenants du chaos, celle de la sérénité contre les partisans de l’incertitude et finalement de l’oubli. Alors que ‘Hanouccah grandit et que, jour après jour, elle projette sa lumière sur le monde tout entier, nous accompagnons son avancée, nous aussi, en faisant croître notre lumière intérieure. Elle est de celles que rien ne peut réduire ou masquer, celle de la victoire ultime de la liberté et du Bien. Joyeux ‘Hanouccah !

Etincelles de Machiah

 Etre libre même en prison

« Et ce fut à la fin de deux années » (Gen. 41 : 1) : ce verset ouvre l’histoire de la libération de Yossef de la prison où il avait été jeté en Egypte. Le mot traduit ici par « fin » – en hébreu « Kets » – renvoie aussi à l’idée de limitation imposée. Le verset signifie ainsi que, même en prison, le lieu de toute limitation, Yossef resta libre dans son âme, jamais soumis à la coercition. Car la Torah qu’il avait étudiée ne cessa jamais de l’accompagner. C’est la raison pour laquelle son état de prisonnier fut temporaire et il put devenir vice-roi d’Egypte à peine libéré.

La prison de Yossef symbolise aussi ce monde où l’âme doit se revêtir dans un corps. Le sentiment de vivre une existence restreinte, comme en une prison, est particulièrement éclatant en temps d’exil. C’est alors que l’histoire de Yossef prend tout son relief et son importance : la situation « limitée » n’est que transitoire ; elle n’a pour but que d’éclairer le monde par la Torah et ses commandements ; très bientôt elle se terminera et s’ouvrira enfin le temps de la Délivrance.

(D’après un commentaire du Rabbi de Loubavitch  –
Chabbat Parachat Mikèts 5751)

Vivre avec la Paracha

 Mikets

L’emprisonnement de Yossef prend fin lorsque Pharaon rêve de sept vaches grasses avalées par sept vaches chétives puis de sept épis de blé pleins avalés par sept épis maigres. Yossef interprète ces rêves comme signifiant que sept années de richesse seront suivies de sept années de famine et il conseille au pharaon d’engranger des provisions durant les années de plénitude. Pharaon nomme alors Yossef gouverneur de l’Egypte. Yossef épouse Asnat, la fille adoptive de Potiphar – ministre de Pharaon – et ils ont deux fils, Menaché et Ephraïm.

La famine se répand dans la région et seule l ‘Égypte possède de la nourriture. Dix des frères de Yossef viennent s’approvisionner en grains en Égypte. Le plus jeune frère, Binyamin reste à la maison, Yaakov craignant pour sa sécurité.

Yossef reconnaît ses frères mais ce n’est pas réciproque. Il les accuse d’être des espions et exige qu’ils reviennent accompagnés de Binyamin, pour prouver la véracité de leurs dires. Il garde Chimon en otage. Plus tard, les frères découvrent que l’argent payé pour leurs provisions leur a été mystérieusement restitué.

Yaakov accepte d’envoyer Binyamin à la condition que Yehouda en prenne la responsabilité personnelle et éternelle. Cette fois-ci, Yossef les accueille chaleureusement, libère Chimon et les invite à un festin chez lui. Mais alors, il cache sa coupe en argent, censée avoir des pouvoirs magiques, dans le sac de Binyamin. Quand les frères se mettent en route pour repartir, le matin suivant, ils sont poursuivis, fouillés et arrêtés quand la coupe est découverte. Yossef leur offre la liberté en échange de Binyamin qu’il gardera comme esclave.

« J’ai un rêve »

Yossef avait été cruellement et injustement emprisonné. En prison, il interpréta les rêves du boulanger et du maître échanson de Pharaon. Après avoir aidé le maître échanson, qui allait être rétabli dans sa fonction, Yossef lui demanda de porter sa situation à la connaissance de Pharaon.

La Paracha de cette semaine, intitulée Mikets (« la fin »), débute par les deux rêves de Pharaon, dans lesquels il voit des vaches maigres et des épis décharnés dévorant des vaches grasses et des épis pleins, sans que leur apparence chétive ne change. 

Ne parvenant pas à une interprétation satisfaisante de ses rêves, Pharaon est informé par son maître échanson, qui n’a jamais honoré précédemment sa promesse, du don d’interprétation des rêves de Yossef. Ce dernier est alors immédiatement présenté devant Pharaon et interprète ses rêves en expliquant qu’ils font référence à sept années d’abondance qui seront suivies de sept années de famine. Yossef avertit Pharaon que ces années de disette seront si sévères que le peuple oubliera les années prospères antérieures.

Après avoir interprété les rêves, à la satisfaction de Pharaon, Yossef se met ensuite à le conseiller sur les mesures à adopter afin de prévenir la catastrophe annoncée. Il recommande que, durant les sept années d’abondance, l’Egypte accumule des réserves alimentaires en vue des sept années de famine à venir.

Les commentateurs s’interrogent sur les raisons qui ont poussé Yossef à offrir spontanément ses conseils à Pharaon. En effet, ce dernier venait simplement de lui demander l’interprétation de ses rêves. N’était-il pas présomptueux de la part de Yossef de proposer un avis non sollicité ?

Se tenir côte à côte

En réalité, le rêve de Pharaon contenait en lui-même la solution au problème posé. Lorsque Pharaon vit les sept vaches grasses et les sept vaches maigres debout côte à côte sur la rive du fleuve, cela suggérait que les sept années d’abondance et les sept années de disette se manifesteraient simultanément.

Cette coexistence apparente soulève une interrogation : comment pourrait-on vivre simultanément sept années prospères et sept années de pénurie ? 

Yossef proposa alors une solution ingénieuse. En préparant les années de disette pendant celles d’abondance, on pouvait considérer que ces deux périodes coïncideraient effectivement. En effet, les provisions destinées aux sept années maigres seraient accumulées durant les sept années d’abondance. Et lors des années de famine, ils seraient nourris par les provisions qui avaient été récoltées et engrangées pendant les sept années d’abondance.

Nous pouvons désormais comprendre pourquoi Pharaon fut si impressionné par Yossef. Ce n’était pas uniquement sa capacité à interpréter le rêve qui suscita son admiration, mais également sa faculté à discerner, au sein même du rêve, la solution au problème que ce dernier annonçait. 

Trouver la solution dans le problème de l’exil

La leçon pour notre époque est manifeste. Nos Sages comparent l’exil à un rêve en raison de la confusion et des contradictions inhérentes à un état onirique. L’exil représente une période où, comme dans un état de rêve, nos processus de réflexion sont obscurcis. La Rédemption s’apparente ainsi légitimement au processus d’éveil. 

Cependant, afin d’éviter toute interprétation selon laquelle la Rédemption anéantirait tout ce que nous avons défendu durant les jours de l’exil, la Paracha de cette semaine nous enseigne que le contraire est vrai. Le rêve/exil lui-même renferme la solution. Au sein du chaos caractéristique tant du rêve que de l’exil, réside une énergie puissante et cachée que seul un état de rêve/exil peut contenir. Dans cette confusion qu’engendre l’exil, se trouvent les Mitsvot que nous accomplissons, la Torah que nous étudions, les familles que nous élevons et les emplois que nous exerçons ; tous constituent en eux-mêmes les fondements mêmes de la Rédemption, nourris grâce aux ressources cultivées et emmagasinées précédemment.

Plutôt que de nier l'exil, la Rédemption nous permettra d’accéder enfin, et de l’apprécier pleinement, au potentiel latent que nous possédons actuellement. En effet, le terme hébreu pour Rédemption, « Guéoula », comporte les mêmes lettres que celui désignant l’exil, « Gola ». La seule distinction réside dans la présence supplémentaire de la lettre « Aleph » dans « Guéoula », laquelle symbolise D.ieu, maître de l’univers.

À l’aube de cette nouvelle ère de Rédemption, il convient de savourer chaque instant des accomplissements réalisés au sein même de notre état actuel d’exil. Car c’est précisément cette énergie cachée que nous détenons désormais qui se manifestera prochainement. Plus nous exploiterons dès à présent la spiritualité latente en nous-mêmes et dans notre environnement, plus nous hâterons la venue de la Rédemption, tout en approfondissant notre compréhension de celle-ci.

HANOUCCAH : UNE FÊTE MAJEURE OU MINEURE ?

Un fondement de vérité

‘Hanouccah est généralement considérée comme une fête juive « mineure ». Cette perception résulte indubitablement de trois facteurs. 

Premièrement - et c’est le seul fondement de vérité dans cette perception - ‘Hanouccah n’impose pas de restrictions liées au travail, contrairement à d’autres fêtes telles que Pessa’h ou Roch Hachana. 

De plus, ‘Hanouccah trouve son origine historique dans une victoire militaire. Nombreux sont ceux qui éprouvent une certaine gêne face à une célébration valorisant la puissance militaire. 

Enfin, la proximité temporelle de ‘Hanouccah avec une autre fête non juive axée sur l’échange de cadeaux et le consumérisme a conduit certains responsables communautaires juifs à minimiser l’importance de ’Hanouccah. L’objectif était de dissuader les enfants et les adultes juifs d’être influencés par la culture non juive dominante environnante.

En réalité, ‘Hanouccah ne se limite pas à être une fête majeure ; elle revêt une singularité remarquable, même au sein des autres grandes fêtes juives. Cette affirmation s’appuie sur le Midrach qui stipule que, à l’Ère Messianique, lorsque les autres fêtes perdront de leur éclat, ‘Hanouccah continuera d’être célébrée comme une fête d’importance capitale. Le message véhiculé par ‘Hanouccah, selon nos Sages, transcende les limites temporelles. Qu’il s’agisse d’une période d’exil ou de rédemption, la lumière de ‘Hanouccah ne sera ni éteinte ni éclipsée.

La singularité de ‘Hanouccah

Que possède ‘Hanouccah de si particulier ? La lumière associée à ‘Hanouccah symbolise celle que D.ieu créa lors du premier jour de la création. Il ne s’agissait pas d’une lumière solaire mais d’une force spirituelle permettant aux hommes de voir d’un bout à l’autre du monde. Cette lumière était trop puissante pour qu’un monde imparfait puisse en faire l’expérience et en jouir pleinement ; c’est pourquoi, selon nos Sages, D.ieu la dissimula pour l’Ère messianique future.

Cependant, lorsque les Hasmonéens manifestèrent une dévotion inégalée envers D.ieu dans leur révolte contre l’emprise des valeurs grecques, ils contribuèrent ainsi à révéler cette lumière cachée.

Chaque fois que nous allumons les bougies de ‘Hanouccah, nous accédons à une force cachée et recevons un avant-goût de la lumière que nous expérimenterons pleinement dans un avenir proche. Cette lumière se distingue par sa pureté et son intégrité.

La fête de ‘Hanouccah constitue ainsi une célébration qui pénètre l’essence même de nos âmes et suscite les sentiments les plus purs et sincères de proximité avec D.ieu et notre peuple. Ce type de lumière est inextinguible et annonce la lumière à venir.

Joyeuse Fête de ‘Hanouccah !

Le Coin de la Halacha

 Comment allume-t-on les 6 lumières de ‘Hanouccah

le vendredi après-midi 19 décembre 2025 ?

Il convient, avant l’allumage, de procéder à la prière de Min’ha. On peut allumer à partir de 16h 03 et jusqu’à 16h 37 (horaire en Ile-de-France).

Le maître de maison, et éventuellement tous les garçons de la maison, prononceront d’abord les deux bénédictions :

1) « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélèkh Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vétsivanou Léhadlik Ner ‘Hanouccah ».

« Béni sois-Tu, Eternel notre D.ieu, Roi de l’univers Qui nous a sanctifiés par Ses Commandements et nous a ordonné d’allumer les lumières de ‘Hanouccah. »

2) « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélèkh Haolam Chéassa Nissim Laavoténou Bayamime Hahème, Bizmane Hazé ».

« Béni sois-Tu, Eternel notre D.ieu, Roi de l’univers Qui a fait des miracles pour nos pères en ces jours-là, en ce temps-ci. »

On allumera d’abord la mèche ou la bougie située le plus à gauche puis celle qui la précède, etc… à l’aide de la bougie appelée « Chamach ».

On aura pris soin de mettre assez d’huile dans les 6 godets (ou d’avoir prévu 6 bougies assez grandes) pour durer jusqu’à une demi-heure après la nuit, c’est-à-dire jusqu’à environ 18h 10 (horaire en Ile-de-France). Après l’allumage, on récite « Hanérot Halalou ». On ne pourra pas déplacer la Ménorah durant tout le Chabbat.

Avant 16h 37, les jeunes filles et les petites filles allumeront leurs bougies de Chabbat (après avoir mis quelques pièces dans la boîte de Tsedaka (charité) ; les femmes mariées allumeront au moins deux bougies.

Puis, en se couvrant les yeux de leurs mains, elles réciteront la bénédiction :

« Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélèkh Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vétsivanou Léhadlik Ner Chèl Chabbat Kodech ».

« Béni sois-Tu, Eternel notre D.ieu, Roi de l’univers qui nous a sanctifiés par Ses Commandements et nous a ordonné d’allumer la lumière du saint Chabbat. »

Tout ceci devra être terminé avant 16h 37 (horaire en Ile-de-France) le vendredi 19 décembre.

Une jeune fille (ou une femme) qui habite seule devra elle aussi procéder d’abord à l’allumage des lumières de ‘Hanouccah puis des bougies de Chabbat, avec les bénédictions appropriées.

A l’issue du Chabbat, à la maison, on récitera la Havdala avant l’allumage de la septième bougie. A la synagogue on allume d'abord les bougies de 'Hanoucca puis on récite la Havdala.

Le Recit de la Semaine

 Le trésor perdu

« Depuis que nous avons fondé Toveedo, nous avons appris que presque rien ne se passe comme prévu car c’est bien D.ieu qui dirige le monde ! »

Toveedo est une société qui produit des vidéos pour enfants juifs et, au fil des ans, l’équipe s’est habituée à prévoir l’imprévisible : la météo, les retards du personnel, les problèmes administratifs etc. Parfois on ne peut pas filmer dans certains endroits et parfois tout se passe exactement comme prévu. C’est ce qu’on appelle dans le judaïsme : Hachga’ha Pratit, la Providence divine dans les moindres détails. Nous l’avons ressenti très fort à chaque étape du tournage d’un film intitulé « Le Trésor de Lightning Bay ».

La productrice Atara Wolf nous avait contacté avec une idée de film pour ‘Hanouccah. Il y avait là tous les ingrédients du film d’aventure mais avec un message éducatif juif : une Menorah perdue, un phare mystérieux et un carnet rempli de notes indéchiffrables avec une carte dessinée à la main.

Une fois que notre compagnie Toveedo eut accepté le projet, Atara et sa collaboratrice Rivka Deray, qui figure dans le casting, se dirigèrent vers le nord du Michigan pour travailler ensemble le script. Alors qu’elles exploraient la ville voisine, elles remarquèrent un bâtiment bizarre en forme de triangle, dont la porte ouverte était gardée par un mannequin en uniforme. Etait-ce un magasin ? Un musée ? Un club privé ?

Curieuses, elles entrèrent et rencontrèrent Mike, le propriétaire. Le bâtiment de trois étages était d’habitude fermé mais Mike s’apprêtait à accueillir un dîner privé. Gentiment, il emmena les deux associées visiter l’endroit : c’était rempli d’objets antiques, d’éléments de collection, de pièces historiques de tous genres, de toutes tailles, de toutes époques. Passionné, Mike connaissait l’histoire de chaque objet et des gens auxquels ils avaient appartenu. Frappée par l’aspect étonnant du lieu, Rivka lui demanda s’il permettrait d’utiliser le bâtiment pour leur prochain film. Mike accepta volontiers. Du coup, les deux jeunes femmes ajoutèrent un personnage dans leur scénario, un personnage inspiré par Mike et leur rencontre inattendue.

Une fois que le script fut accepté par la société Toveedo, Rivka téléphona à Mike pour lui annoncer la bonne nouvelle. Durant la conversation, Mike demanda quel serait le thème du film et Rivka répondit qu’il s’agissait d’une famille recherchant un héritage perdu.

- De quel héritage s’agit-il ? demanda Mike.

- Ben… je ne sais pas si vous connaissez la fête juive de ‘Hanouccah… C’est à propos d’une Menorah perdue…

- Mais bien sûr, je sais ce qu’est une Menorah, renchérit Mike. D’ailleurs ma grand-mère a perdu la Menorah familiale il y a quelques années…

Rivka en avait la chair de poule. Dès qu’elle eut terminé la conversation avec Mike, elle téléphona à son amie :

- Atara ! Tu ne peux pas t’imaginer ce que j’ai appris en parlant avec Mike…

- Attends, laisse-moi deviner… son grand-père aurait-il perdu une Menorah ?

- Presque ! Sa grand-mère…

- Quoi ?

Quelques semaines plus tard, elles revinrent chez Mike pour préparer le bâtiment pour les prises de vue. L’air de rien, Atara demanda à Mike s’il s’agissait de sa grand-mère maternelle ou paternelle. Oui, c’était bien la mère de sa mère, donc Mike était juif…

Ainsi dans cette petite ville isolée du Michigan, elles avaient trouvé un Juif. Sur sa lancée, Atara continua :

- Mike, savez-vous ce que sont les Téfilines ?

- Non !

Atara lui expliqua brièvement ce qu’étaient ces boîtiers noirs avec des lanières que chaque Juif se doit de mettre chaque matin sur le bras et la tête. Oui, Mike était curieux de voir ce qu’étaient des Téfilines et il accepterait de les mettre.

Deux jours plus tard, le tournage commença. Le beau-frère d’Atara, Danny, aida Mike à mettre les Téfilines pour la première fois de sa vie. Lequel des deux était le plus ému ? Danny ou Mike ? Le fait est que ces Téfilines étaient sans doute les seules disponibles à des kilomètres à la ronde.

Plus tard, Mike envoya à Atara un petit mot : « Merci pour ces bénédictions et prières. Je ne savais pas du tout dans quoi je m’embarquais quand j’ai accepté votre proposition mais, d’une manière que je ne m’explique pas, ces Téfilines m’ont définitivement marqué. Je me souviendrai toujours de votre gentillesse à m’aider à devenir une meilleure personne. Je me sens béni et si reconnaissant que vous soyez devenu une part de ma vie. Votre ami pour l’éternité, Mike ».

Bien que ce bâtiment n’ait été utilisé que pour une seule scène, Mike continua à s’intéresser au film et mit même à la disposition de l’équipe un bateau pour les dernières scènes. Quant à Atara et Rivka, elles mirent un point d’honneur à le faire tourner dans une des scènes pour sceller leur rencontre inattendue.

Le film achevé, Atara et Rivka retournèrent dans la ville de Mike pour assister à la projection. Par Hachga’ha Pratit, celle-ci eut lieu à ‘Hanouccah et, lors de la réception qui suivit, Mike alluma fièrement la Menorah devant tous les participants.

Elles croyaient que l’histoire de la Menorah perdue n’était que le fruit de leur imagination mais une véritable âme juive avait été retrouvée et cette histoire-là ne faisait que commencer !

‘Haïm Hershkowitz

Traduit par Feiga Lubecki

Allumages 5774