Roch hachana 5782

  • Roch Hachana
Editorial

 Des bénédictions à notre porte !

Lorsqu’une nouvelle année commence, tout est différent. La proposition est vraie non seulement parce qu’il y a ici comme une habitude de le penser et de le dire mais surtout parce qu’avec Roch Hachana, nous entrons dans un monde neuf. L’idée a été abondamment soulignée : chaque Roch Hachana, répondant à notre demande, au son du Chofar, D.ieu crée l’univers à nouveau. Et Il ne fait pas que le recréer, pour ainsi dire, à l’identique ; la lumière qu’Il y investit procède d’un niveau encore plus élevé que toutes les années précédentes. Dans ce sens, d’année en année, la création exprime un degré plus haut. C’est dire que toutes nos expériences passées, tous les événements traversés ne nous obligent pas pour l’avenir. Même si notre regard blasé nous conduit souvent à croire que tout n’est jamais qu’une redite, la réalité est décidément ailleurs. Avec la nouvelle année, nous entrons sur un territoire auquel rien ne peut être comparé, qu’il nous appartient de découvrir avec émerveillement.

Prendre conscience de ce qu’il faudrait sans doute dénommer « une nouvelle naissance » est toujours important. Mais, cette année, une telle vision nous concerne au premier chef. Il est inutile de dire que nous avons tous vécu une année chargée d’épreuves. De quelque manière qu’on l’interprète, elle a été difficile et, hélas, parfois douloureuse. Les jours ont succédé aux jours sans qu’on voit la fin du chemin. Mais voici Roch Hachana ; à partir de ce rendez-vous, tout doit changer et d’abord en nous. Enfin est arrivé le temps de l’espoir et de la vie, le temps de l’enthousiasme et du bonheur. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Le monde est neuf avons-nous dit, cela signifie que les repères d’hier ne sont plus applicables aujourd’hui. En termes clairs, quoi qu’il se produise, nous avons désormais les forces du sursaut.

Sans doute y faut-il notre effort, et d’abord spirituel et moral, pour que cela se concrétise. L’homme n’est jamais étranger à son propre devenir. Mais Roch Hachana nous ouvre la voie, notre lien avec D.ieu est ainsi restauré et nous pouvons agir. Certes, les circonstances matérielles pèsent de tout leur poids mais nous savons à présent voir au-delà. Par nos choix nous faisons pencher la balance du côté du Bien. L’année précédente se termine et emporte avec elle tout ce que nous avons pu y voir de négatif, la nouvelle s’ouvre et elle nous gratifie de toutes les bénédictions. Soyons dignes de les recevoir en leur sens littéral.

Etincelles de Machiah

 Les Mitsvot du temps de Machia’h

Faisant référence à l’époque messianique, le Talmud (traité Nida 61b) enseigne : « Les Mitsvot seront annulées dans les temps futurs ». Lorsqu’on sait que le texte de la Torah souligne, par ailleurs, l’éternité absolue des commandements, on ne peut que s’interroger sur le sens de cette phrase.

En fait, elle signifie que les Mitsvot, au niveau spirituel où elles existent aujourd’hui, seront comme « inexistantes » par rapport aux révélations infinies du temps de Machia’h. Aussi, l’effet spirituel qui découle de notre accomplissement actuel est, lui, infiniment supérieur à celui qui sera produit par ce même accomplissement aux temps messianiques.

 (D’après Hemchè’h 5672, vol.III, p.1279)

Vivre avec la Paracha

 Roch Hachana

Il ne fait aucun doute que le moment le plus marquant de Roch Hachana, indiqué par nos Sages comme étant « la Mitsva du jour », est celui de la sonnerie du Choffar.

Le Baal Chem Tov offre une parabole dans laquelle il compare la sonnerie du Choffar à la situation où un enfant se trouve en péril et s’écrie : « Père ! Mon Père ! Sauve-moi ! »

Le précédent Rabbi de Loubavitch, Rabbi Yossef Its’hak, rapporta un jour, que l’un des Rabbis qui l’avaient précédé fit savoir que le cri lui-même est encore plus important que les mots : « Mon Père ! Mon Père ! sauve-moi ! »

Ce qui est le plus crucial, du cri ou de son contenu, n’est pas la substance ou le contenu du cri mais le cri en soi.

La substance ou le contenu diffèrent d’un Juif à l’autre. En revanche, tout un chacun est capable d’implorer son Père. En fait, chaque Juif supplie réellement D.ieu. Il se peut que cela se produise de façon si intérieure qu’il devient impossible de le percevoir mais chacun le fait du plus profond de son âme.

C’est cela même qui réside au cœur de la sonnerie du Choffar à Roch Hachana : l’appel à D.ieu émane de la quintessence de notre âme. Et il est sûr qu’une telle supplication ne peut qu’être agréée En Haut.

Rabbi Lévi Its’hak de Berditchev propose une autre parabole qui peut nous aider à mieux comprendre notre certitude que D.ieu accepte catégoriquement et inconditionnellement notre cri du Choffar.

Un enfant désirait absolument une pomme que son père refusait de lui donner. L’enfant se dépêcha de faire la bénédiction appropriée sur le fruit si bien que le père fut obligé de lui céder, ne voulant pas que son enfant ait récité une bénédiction en vain.

Nous observons également dans cette analogie que même lorsque le Père ne tient pas à agir avec bonté et bienveillance, vu le mauvais comportement de Son enfant, Il n’en accomplit pas moins le désir de Son fils, celui-ci ayant prononcé la bénédiction adéquate (le cri et les gestes corrects).

Combien cela est-il encore plus pertinent lorsque la réticence du Père à acquiescer à la volonté du fils n’émane que de Son désir de tester son intelligence ! Le cas échéant, l’enfant faisant preuve de perspicacité en récitant la bénédiction correcte, il est sûr que le Père accédera à sa demande.

Il va sans dire que D.ieu déversera sur nous toutes sortes de biens. En fait, le désir de D.ieu de nous déverser du bien est encore plus grand que notre désir de le recevoir. Cela va dans le sens des paroles de nos Sages, de Sainte Mémoire, qui affirment : « Plus encore que le veau désire téter [et recevoir le lait], la vache désire allaiter [et donner du lait]. (Pessa’him 112a)

D.ieu ne désire pas seulement accéder à tous nos besoins mais également que nous Le servions, comme l’exprime le verset : « Tu languis les actions de Tes créations » (Job 14 :15). Cela signifie que D.ieu désire notre service spirituel.

Ainsi, lorsque le Peuple juif récite la bénédiction : « Il entend avec miséricorde les sons du Choffar de Sa nation Israël », il est assuré que D.ieu reçoit ses supplications avec grande bienveillance.

Cela est d’autant plus vrai que, selon la loi juive, l’on ne prononce pas de bénédiction quand on a un doute quant à la nécessité de le faire.

Le fait même que les Hommes de la Grande Assemblée aient statué que nous devons réciter cette bénédiction sur le Choffar apporte l’indication la plus évidente et la preuve la plus absolue que notre cri du Choffar est entendu par D.ieu de façon miséricordieuse.

En conséquence, D.ieu attribue à chaque Juif tout ce qu’Il considère nécessaire pour lui, à la fois matériellement et spirituellement, et ce, dans tous les domaines : les enfants, la vie et la subsistance. Puisque D.ieu nous accorde Sa générosité d’ « une main pleine, ouverte et généreuse », il est évident qu’Il nous offre tout cela de façon abondante et opulente.

Toutes les bénédictions précédentes sont incluses dans celles que nous nous souhaitons réciproquement pour la nouvelle année, à savoir que nous soit accordée « une bonne et douce année ». Plus encore, ces bénédictions trouvent leur expression dans le fait que nous les recevrons de façon très réelle et très concrète, de manière tangible et dans un bien révélé.

Nous comprenons des deux paraboles qui précèdent que Roch Hachana renferme deux aspects distincts qui se fondent en un seul : Roch Hachana dans la perspective du Peuple juif, ce qui correspond à la parabole du Baal Chem Tov où l’enfant se tourne en pleurs vers son père et l’essence de Roch Hachana dans la perspective de D.ieu, correspondant à la parabole de Rabbi Lévi Its’hak de Berdichtev où l’on voit le père accéder à la requête de l’enfant, une fois qu’il a fait la bénédiction appropriée.

Du point de vue du Peuple juif, Roch Hachana est le moment où un Juif se lie totalement à D.ieu, L’acceptant comme son souverain, son Père et Roi et L’implore des profondeurs de son cœur.

De Son côté, D.ieu fait, pour ainsi dire, plaisir au Peuple juif, s’engageant à le pourvoir de toutes Ses abondantes bénédictions : « Je te donnerai tes pluies en leurs saisons » (Devarim 31 :26), et toutes les autres bénédictions mentionnées dans ce passage, afin que nous puissions réellement jouir d’une « bonne et douce année ».

Le Coin de la Halacha

 La veille de Roch Hachana : lundi 6 septembre 2021

On ne récite ni le Ta’hanoun ni les Psaumes 20 et 86 durant la prière du matin. On ne sonne pas le Choffar, afin de marquer la différence entre la coutume (du mois d’Elloul) et l’obligation (de Roch Hachana).

En présence de dix hommes (ou tout au moins trois hommes), chacun récite le texte de « Hatarat Nedarim », l’annulation des vœux, afin de ne pas commencer la nouvelle année tant qu’on n’aurait pas accompli tout ce qu’on a promis l’année précédente : en effet, à Roch Hachana, chacun promet de mieux faire. Mais quelle serait la valeur d’une telle promesse si l’on n’a pas tenu les promesses de l’année précédente ?

Les hommes se coupent les cheveux, s’immergent dans le Mikvé. On revêt les vêtements de fête car on est confiant que D.ieu jugera chacun avec miséricorde.

On augmente les dons à la Tsedaka (charité) en s’assurant que chacun a de quoi faire face aux dépenses de la fête.

Nombreux sont ceux qui se rendent au cimetière sur les tombes des êtres chers disparus et des Tsadikim (Justes) afin qu’ils intercèdent en faveur de leurs descendants et de leurs fidèles.

De nos jours, on évite de jeûner et on préfère donner à la Tsedaka (charité) l’argent équivalent aux repas consommés (en général une somme multiple de 18).

Que fait-on à Roch Hachana ? (cette année, mardi 7 et mercredi 8 septembre 2021)

Lundi 6 septembre 2021, après avoir mis des pièces à la Tsedaka (charité), les femmes, les jeunes filles et les petites filles allument les bougies de Roch Hachana (les femmes mariées deux bougies, les filles une seule bougie) ainsi qu’une bougie qui dure au moins 48 heures à 20h 04 (horaire en Ile-de-France) en récitant les bénédictions suivantes :

1) « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Ner Chel Yom Hazikarone »

2) « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéhé’héyanou Vekiyemanou Vehigianou Lizmane Hazé ».

1) « Béni sois-Tu Eternel notre D.ieu Roi du monde qui nous as sanctifiés par Ses commandements et nous as ordonné d’allumer les lumières du jour du souvenir. »

2) « Béni sois-Tu Eternel notre D.ieu Roi du monde qui nous a fait vivre, exister et arriver à cet instant. »

Après la prière du soir, on se souhaite mutuellement : « Lechana Tova Tikatev Veté’hatème » - « Sois inscrit(e) et scellé(e) pour une bonne année ». Après le Kiddouch, on se lave les mains rituellement et on trempe la ‘Halla dans le miel (et ce, jusqu’à Hochaana Rabba, lundi 27 septembre 2021 inclus).

Ensuite, on trempe un morceau de pomme douce dans le miel et l’on dit la bénédiction : « …Boré Péri Haèts » et on ajoute : « Yehi Ratsone Milfané’ha Chete’hadèche Alénou Chana Tova Oumetouka » (« Que ce soit Ta volonté de renouveler pour nous une année bonne et douce »). Durant le repas, on s’efforce de manger de la tête de poisson, des carottes sucrées ou du gâteau au miel, une grenade et, en général, des aliments doux, pas trop épicés, comme signes d’une bonne et douce année.

Mardi 7 septembre 2021, après la prière de Min’ha, on se rend près d’un cours d’eau et on récite la prière de Tachli’h.

Les femmes, les jeunes filles et les petites filles allument les bougies de la fête après 21h 08, (horaire en Ile-de-France) à partir de la flamme allumée avant la fête, avec les mêmes bénédictions :

On aura auparavant placé sur la table un fruit nouveau, qu’on mangera après le Kiddouch, avant le repas.

Mardi 7 et mercredi 8 septembre 2021, on écoute la sonnerie du Choffar (corne de bélier). Si on n’a pas pu l’entendre à la synagogue, on peut encore l’écouter toute la journée.

Roch Hachana se termine mercredi 8 septembre 2021 à 21h06 (horaire en Ile-de-France) ; on récite la Havdala (sans épices odorantes et sans la bénédiction de Meoré Haèch sur la bougie tressée).

Durant les deux jours de Roch Hachana, on évite les paroles inutiles et on s’efforce de lire de nombreux Tehilim (Psaumes).

Il est permis de porter des objets dans la rue les deux jours de Roch Hachana.

Jusqu’à Yom Kippour inclus, on ajoute dans la prière du matin le Psaume 130 et on récite matin et après-midi (sauf Chabbat) la prière « Avinou Malkénou » (« Notre Père, notre Roi »). On ajoute certains passages de supplication dans la prière de la « Amida ». On multiplie les actes de charité et, en général, on s’efforce d’être davantage scrupuleux dans l’accomplissement des Mitsvot.

Jeudi 9 septembre 2021, c’est le jeûne de Guedalia. Il commence au lever du jour à 5h40 et se termine à la tombée de la nuit à 20h 55 (en Ile-de-France). Il commémore l’assassinat de Guedalia qui fut le dernier gouverneur juif de Judée après la destruction du Temple par les Babyloniens, en 3339 (423 ans avant l’ère commune). Il avait été un homme sage et respecté ; sous son autorité, le reste de la communauté juive restée en Eretz Israël avait prospéré et sa mort causa de grands bouleversements, des massacres et l’exil d’une grande partie de la communauté restante.

Qu’est-ce que le Prouzboul ?

L’année 5782 (2021 - 2022) est une année de Chemita. Ceci signifie que tout travail agricole (labourage, ensemencement, cueillette…) est interdit en Terre d’Israël – avec tous les détails que cela implique. Par ailleurs, toutes les dettes entre particuliers sont annulées lors de la Chemita.

De crainte que les gens se retiennent de prêter des fonds parfois essentiels aux personnes dans le besoin, le Sage Hillel Hazakène a institué le Prouzboul, une procédure de transfert des dettes au Beth-Din (tribunal rabbinique) – ce qui permet au particulier d’en réclamer le remboursement – même après l’année de Chemita. Il suffit pour cela de prononcer avant Roch Hachana cette année (ainsi que l’année prochaine, veille de Roch Hachana) - devant trois Juifs – la formule suivante :

Haréni Mossère La’hem Kol ‘Hovot Chéyech Li Chéhégbé Otam Kol Zemane Chéhértsé.

Le Recit de la Semaine

 « Accorde-nous la vie, pour Toi ! »

J’ai un ami très cher qui s’appelle Rav Menahem Waba. Il y a quelques années, il avait 35 ans, était marié, père de deux petites filles et s’est rendu compte qu’il entendait de moins en moins bien. Puis il ressentit de forts maux de tête mais il craignait de se rendre chez le médecin et d’apprendre de très mauvaises nouvelles. Cependant, les douleurs empirèrent à tel point qu’il fut obligé d’aller consulter un spécialiste dans un des grands hôpitaux israéliens. Après de nombreux examens et analyses, le verdict tomba : ce n’était pas une petite tumeur mais une tumeur géante, D.ieu nous en préserve ! Et, pour enlever la tumeur, il était évident qu’il faudrait toucher des points du cerveau très délicats car cela affecterait sa vision, son audition, sa respiration, sa marche… et sa vie ne serait plus une vie ! Effondré, il alla consulter un autre spécialiste à Jérusalem qui conclut lui aussi qu’il serait nécessaire de tenter une opération de la tête - avec tous les risques encourus.

Rav Landau de Bné-Brak apprit ce qui lui arrivait et décida de s’engager à récolter les fonds nécessaires pour qu’il se fasse opérer en Californie par le seul chirurgien capable de procéder à une opération aussi périlleuse : enlever la tumeur sans affecter les autres organes. D’emblée, ce chirurgien avertit les proches de cet ami que l’opération durerait plus de six heures car la tumeur avait pénétré le cerveau lui-même. Inutile de décrire l’angoisse qui régnait dans la salle d’attente. Finalement, le chirurgien sortit de la salle d’opération, les yeux brillants de fatigue mais aussi d’espérance :

- Vous ne pouvez pas imaginer quelle réussite a accompagné l’œuvre de mes doigts ! J’ai réussi à enlever la tumeur sans endommager les fonctions essentielles. J’ai vraiment vu la Main de D.ieu qui guidait chacun de mes gestes !

Effectivement, petit à petit, mon ami Menahem retrouva des forces. Bien sûr, au début il fut méconnaissable, maigre et épuisé mais son état s’améliora sensiblement – à part l’audition d’une de ses oreilles. Cependant, tous s’accordaient à reconnaître que là, des miracles avaient eu lieu.

Mais avant l’opération, quelque chose s’était produit. Pour aller en Californie, il avait dû effectuer une escale à New York et, en particulier, au Ohel du Rabbi, au cimetière Montefiore de Queens pour demander une bénédiction. Auparavant, il téléphona à son Machpia, son mentor spirituel. Celui-ci lui donna un conseil qui valait de l’or :

- Menahem ! Tu t’apprêtes à demander au Rabbi pour qu’il intercède auprès de D.ieu. Promets-lui que, si un miracle se produit et que tu restes en vie, avec toutes tes capacités, tu t’engages à accomplir quelque chose pour Lui, par exemple à écrire un livre d’explications sur la Torah.

- Mais j’en ai déjà écrit un, protesta Menahem…

- Je sais ! Mais tu peux en écrire un autre, un livre qui sera utile pour tout le peuple juif…

Menahem se souvint alors qu’on lui avait proposé des années auparavant d’écrire un tel livre qui recenserait toutes les coutumes ‘Habad-Loubavitch tout au long de l’année, avec leurs références et leurs explications. C’était un travail important qu’il avait toujours refusé car il était très occupé avec son activité d’enseignant et de rabbin. Il promit alors, avant d’entrer prier au Ohel que, dès qu’il se serait remis de l’opération, il écrirait enfin ce livre.

C’est ce qu’il fit effectivement.

Tel est le message de Roch Hachana. Nous prions, nous supplions D.ieu de nous inscrire dans le Livre de la Vie « Pour Toi, D.ieu ». N’est-ce pas là une tentative de chantage, n’est-ce pas de la ‘Houtspa, une manœuvre audacieuse d’acheter les faveurs du Juge de toute la Création ? C’est D.ieu qui décide, comment pouvons-nous oser Lui recommander de nous juger positivement : « Souviens-Toi de nous pour la vie, pour Toi ! ». Nous sommes les serviteurs et nous nous permettons d’intervenir dans les décisions du Maître ? Ne connaissons-nous pas notre place, nous devrions être humbles et discrets !

Mais, de fait, ce que nous demandons, ce n’est pas une faveur pour nous mais « Pour Toi ! », nous nous engageons, nous promettons que cette vie que D.ieu va nous accorder, nous la mettrons à Son service : si Tu nous accordes la vie, ce sera pour que nous mettions en avant Ta Royauté ! D.ieu ne regarde pas qui est le plus méritant ou le plus méchant mais qui saura comment enrichir sa vie au service de D.ieu, qui saura donner du sens à sa vie. Et c’est ainsi que nous serons assurés que cette année sera bénie, bonne et douce, avec tout ce dont nous avons besoin pour mener à bien notre mission : faire pencher le monde entier du côté du bien avec encore une bonne pensée, une bonne parole, une bonne action !

Rav Shneor Ashkenazi

Traduit par Feiga Lubecki