Une nouvelle ère de diffusion de la Torah

La date de Roch ‘Hodesh Kislev constitue un jour marqué d’une pierre blanche dans le monde Loubavitch et bien au-delà. En effet, elle nous renvoie au Roch Hodech Kislev 5738, 11 Novembre 1977.
Un peu plus d’un mois plus tôt, au cours des festivités de Sim’hat Thora, le Rabbi avait été frappé d’une attaque cardiaque foudroyante. Malgré les avis des médecins, il avait tenu à rester dans son bureau, au 770 Estern Parkway, refusant l’hospitalisation, et continuant à délivrer ses enseignements par communication radio.
Ce n’est qu’au premier jour du mois de Kislev suivant qu’il apparut pour la première fois en public, marquant là le début d’une nouvelle ère de diffusion de la Thora et des enseignements du hassidisme.

Le Dr. Weiss, qui fut le cardiologue du Rabbi et supervisa les soins, racontera plus tard des anecdotes édifiantes sur cette période. En particulier, il rapporta que, bien qu’y étant opposé au premier abord, cette insistance du Rabbi à rester auprès de ses élèves et proches s’avéra être le bon choix et fut prépondérante pour l’amélioration de sa santé.

Le cœur du peuple

Pour les hassidim, au-delà de la ténacité et du courage du Rabbi, cette anecdote met en lumière la puissance du lien qui relie un maître d’Israël avec son peuple. De fait, les enseignements ésotériques  de la kabbale comparent le roi d’Israël au « cœur du peuple » car, comme cet organe vital, il a pour rôle de diffuser et de faire circuler la vitalité spirituelle dans toute l’entité du peuple.
Pour le Rabbi, continuer à jouer ce rôle lui permit de retrouver plus vite sa santé car il était toute sa vie, tout simplement.

Un message du Rabbi

Pendant qu’un médecin se préparait à faire une prise de sang au Rabbi, celui-ci lui demanda ce qui faisait sortir le sang : la piqûre de l’aiguille ou bien le vacuum créé par l’espace vide de l’ampoule ? Quand le docteur répondit que c’était le vacuum, l’appel d’air, le Rabbi lui raconta qu’il avait un jour rencontré un homme qui se plaignait de se sentir vide et incapable d’accomplir quoi que ce soit. Le Rabbi lui avait expliqué alors qu’au contraire « le vide arrive à aspirer bien plus de matière, et le fait qu’il se sentait vide signifiait qu’il était capable d’être un excellent récipient pour de bonnes et saintes initiatives ».

Le Rabbi conclut :

« A Chemini Atséret, les rabbins ont la coutume de prononcer des sermons. Puisque je ne suis pas autorisé à prendre la parole, transmettez aux ‘Hassidim ce que je viens de dire ».

Le vide doit susciter une plus grande activité

Le soir de Sim’hat Torah, le Rabbi raconta cet épisode au Rav Groner, lui demandant de le transmettre au Reb Yoël Kahan et de le répéter à la prochaine réunion 'hassidique.  L’histoire résumée était le dialogue entre le Rabbi et son médecin et sa conclusion était évidente : le vide doit susciter une plus grande activité. Et le Rabbi ajouta que, considérée sous cet angle, son absence ne devait pas devenir cause de déclin mais au contraire source d’une plus grande inspiration.