Rambam 1 Chapitre

Notons que bon nombre de ces lois ne sont pas la halakha, c'est-à-dire la pratique observée dans les communautés juives. Elles ne sauraient donc en aucun cas être prises comme référence. Veuillez noter également que cette version est un premier essai qui fera l'objet de corrections ultérieures.

2 Nissan 5783 / 03.24.2023

Lois relatives aux rebelles : Chapitre Quatre

1. Cet [ancien rebelle] qui s’oppose au grand tribunal concernant un point [de loi dont la transgression] délibérée est passible de retranchement, et [la transgression] par inadvertance est passible d’un sacrifice expiatoire est mis à mort, qu’ils [les juges du grand sanhédrin] interdisent et lui permette ou qu’ils permettent et lui interdise. Même s’il dit ce qu’il a reçu par tradition orale, et affirme : « Voici ce que j’ai reçu de mes maîtres », et eux disent : « Voici ce qui nous paraît [correct] par raisonnement logique », dès lors qu’il s’oppose à eux sur le sujet, et agit [selon son avis] ou donne une directive [en ce sens], il est passible [de mort]. Et inutile de mentionner [que cela s’applique] s’ils [les membres du grand tribunal] donnent une directive selon ce qu’ils ont reçu par tradition orale. Et de même, s’il s’oppose à eux concernant un des décrets qu’ils ont promulgué concernant une [loi dont la transgression] involontaire est passible d’un sacrifice expiatoire, et [la transgression] délibérée [est passible de] retranchement, par exemple, s’il permet le ‘hamets le 14 Nissan durant la sixième heure ou l’interdit au profit durant la cinquième heure, il est passible de mort. Et de même pour tout cas semblable.

2. [La loi est la même] qu’ils soient en divergence concernant une loi [dont la transgression] volontaire est passible de retranchement, et [la transgression] involontaire est passible d’un sacrifice expiatoire, ou qu’ils soient en divergence concernant une loi qui peut avoir pour conséquence [la transgression d’]une loi [dont la transgression] volontaire est passible de retranchement et la [transgression] involontaire est passible d’un sacrifice expiatoire. Quel est le cas ? S’ils sont en divergence concernant une certaine femme quant à savoir si elle a le statut de erva [pour un homme] ou non, [ou] si une [certaine nuance de] couleur de sang rend la femme rituellement impure ou non, si elle [une certaine femme] est impure du fait [du sang] de la naissance ou non, [ou] si elle [une certaine femme] est zava ou non, si une [certaine] graisse est interdite ou permise, ou tout cas semblable, [celui qui s’oppose à la décision du grand tribunal] est en désaccord concernant un cas [de loi] dont [la transgression] volontaire est passible de retranchement et [la transgression] involontaire est passible d’un sacrifice expiatoire. Qu’est-ce qu’un cas qui peut avoir pour conséquence [la transgression d’]une loi dont [la transgression] volontaire est passible de retranchement et [la transgression] involontaire est passible d’un sacrifice expiatoire ? Par exemple, ils sont en désaccord concernant l’embolisme de l’année, [c'est-à-dire] si [l’année] peut être déclarée embolismique [seulement] jusqu’à Pourim ou durant tout [le mois d’]Adar, il est condamné [s’il oppose en cela à la décision du tribunal], cela a pour conséquence [la consommation de] ‘hamets durant Pessa’h. Et de même, en cas de divergence concernant une loi relative aux affaires pécuniaires, ou concernant le nombre de juges nécessaires pour juger une affaire pécuniaire [deux ou trois juges], il est condamné. [La raison en est que] selon l’avis de l’un, qui dit que celui-ci [le défendeur] doit [de l’argent] à celui-là [le demandeur], s’il [le demandeur] prend [ce qu’il réclame au défendeur], il agit conformément à la loi, et selon l’instruction du tribunal, tandis que selon l’avis de l’autre, qui dit qu’il [le défendeur] est quitte, ou que ceux-ci [les juges] ne sont pas aptes à juger [car ils ne sont que deux], s’il [le demandeur] prend [ce qu’il réclame au défendeur], cela est du vol. [La conséquence est la suivante : selon ce dernier avis,] s’il [le demandeur] consacre une femme [avec ce qu’il a pris au défendeur], elle n’est pas consacrée, tandis que selon celui [le premier avis] qui dit qu’il [le demandeur] a pris [au défendeur] ce qui lui appartient, [la femme est consacrée, en conséquence,] celui qui a des rapports [avec cette femme] sciemment est puni de retranchement, [et celui qui a des rapports avec elle] par inadvertance est passible d’un sacrifice expiatoire. Et de même, en cas de divergence concernant les lois relatives à la flagellation, [c'est-à-dire] si un individu [ayant commis une certaine transgression] est passible de flagellation ou non, ou concernant le nombre de juges en présence desquels la flagellation est administrée, il est condamné. [La raison en est que] selon l’avis qui dit qu’il ne doit pas recevoir la flagellation, ils [les juges] lui causent un dommage corporel, et sont tenus de [lui] payer [des indemnités], et s’il [l’individu flagellé] saisit [des juges les indemnités qui lui sont dues], il agit conformément à la loi, tandis que selon l’avis qui dit qu’il doit recevoir la flagellation, s’il saisit [les indemnités des juges], cela est du vol. [La conséquence en est que] s’il consacre une femme, elle n’est pas consacrée [ce qui ramène au même cas de figure que le § précédent]. Et de même, en cas de divergence [en matière de] vœux d’évaluation ou de vœux par interdit, [c'est-à-dire] s’il [une personne] est tenu de payer ou non, il est condamné, car selon l’avis qui dit qu’il n’est pas tenu de payer, s’ils [les trésoriers du Temple] lui prennent [la somme due], cela est du vol, et si quelqu’un utilise [cette somme] pour consacrer une femme, elle n’est pas consacrée. Et de même, en cas de divergence concernant le rachat des biens consacrés, [c'est-à-dire] s’ils sont rachetés ou non, il est condamné, car selon l’avis qui dit qu’ils ne sont pas rachetés, s’il [le racheteur] utilise [ces biens] pour consacrer une femme, elle n’est pas consacrée. Et de même, en cas de divergence concernant la génisse décapitée, [c'est-à-dire] s’ils [les habitants d’une certaine ville] ont l’obligation d’apporter [une génisse pour faire expiation d’un meurtre] ou non, il est condamné, car selon l’avis qui dit qu’ils ont l’obligation d’apporter [une génisse], elle est défendue à tout profit, et s’il [une personne] utilise celle-ci pour consacrer une femme, elle n’est pas consacrée. Et de même, en cas de divergence concernant [les fruits] orla, et de même, en cas de divergence concernant la glane, la gerbe oubliée, et le coin [non moissonné], [c'est-à-dire] si ceux-ci [dans certains cas] appartiennent aux pauvres ou au propriétaire du champ, il est condamné, car selon l’avis qui dit : « [Cela appartient] au propriétaire du champ », [si le pauvre les prend], cela est du vol, et s’il consacre avec ceux-ci une femme, elle n’est pas consacrée. Et de même, en cas de divergence concernant les pères d’impureté, comme les taches [d’affection lépreuse] de la peau, les taches des maisons, ou les taches des vêtements, il est condamné, car selon l’avis qui dit qu’elles sont pures, il est permis [à celui qui a de telles taches sur son corps, ou qui a touché un tel vêtement, ou qui est entré dans une telle maison] d’entrer dans le Temple et de manger des offrandes, et selon l’avis qui dit qu’elles sont impures, s’il entre [dans le Temple] ou mange [des offrandes] sciemment, il est puni de retranchement, et [en cas d’agissement] par inadvertance, il est passible d’une offrande expiatoire. Il en est de même en cas de divergence portant sur la pureté d’un [certain] individu atteint d’affection lépreuse, [c'est-à-dire] s’il peut être purifié ou non. Et de même, s’ils sont en divergence concernant [l’obligation] de faire boire à la [femme] sota [les eaux de la sota], [c'est-à-dire] si elle [une femme] doit boire [les eaux de la sota] ou non, il est condamné. [La raison en est que] selon l’avis qui exige qu’elle [la femme] boive [les eaux de la sota], si son mari meurt avant qu’elle ne boive, elle est défendue au yavam. Et selon l’avis qui dit qu’elle ne doit pas [boire les eaux de la sota], elle peut accomplir le yboum. Et de même, pour tous les cas semblables, ils [les juges] doivent examiner si la controverse peut avoir une conséquence particulière, et celle-ci une autre conséquence, qui, même [au bout d’]un enchaînement de cent conséquences, pourra conduire à un cas [dont la transgression] volontaire est passible de retranchement et [la transgression] par inadvertance est passible d’un sacrifice expiatoire. [Le cas échéant,] que l’ancien [rebelle] se montre indulgent et eux [les juges du tribunal] stricts, ou lui strict et eux indulgents, il est condamné.

3. [En revanche,] si la controverse n’a pas une telle conséquence, il est exempt, sauf dans le cas [d’une controverse concernant] la mitsva des tefiline. Quel est le cas ? S’il donne comme directive d’ajouter un cinquième compartiment dans les tefiline [de la tête], faisant [des téfiline de] cinq compartiments, il est condamné, à condition qu’il confectionne quatre compartiments conformes à la loi, et colle un cinquième volontairement, car quand le [quatrième] compartiment [des téfiline qui est] extérieur n’est pas toujours exposé à l’air, elles [les téfiline] sont invalides. La condamnation de l’ancien rebelle dans ce cas est une loi transmise par tradition orale. En revanche, s’ils sont en divergence concernant les autres commandements, par exemple, concernant le loulav, les tsitsit ou le chofar, un avis disant qu’il [l’objet de la mitsva] est invalide et l’autre qu’il est valide, [ou] l’un disant qu’il [une personne] a rempli son obligation [par rapport à un commandement] et l’autre disant qu’il n’est pas quitte, [ou] l’un disant qu’il est pur et l’autre disant qu’il est second degré d’impureté, il est exempt de la peine de mort. Et de même pour tout cas semblable.