Semaine 37

Editorial
Plus fort, la vie !
Roch Hachana, Yom Kippour sont déjà comme au bout du chemin. Ils emplissent, dès à présent l’horizon. Chaque jour qui passe nous en rapproche et nous en voyons se préciser les contours avec une sorte de solennité joyeuse. C’est évidemment ce qui donne au mois d’Elloul, ce dernier mois de l’année juive, son atmosphère si particulière dont tout le tumulte du monde ne peut nous empêcher de ressentir les effets. Cependant, dans cette avancée vers ces moments essentiels que constituent les fêtes de Tichri, il existe des étapes. Ce sont, d’une certaine façon, des paliers qui font comme un nouvel élan dans le service de D.ieu, comme une manière de force nouvelle à mobiliser d’urgence. Voici le premier d’entre eux : le 18 Elloul, cette semaine. C’est une date étonnante. Anniversaire, à la fois, de la naissance du Baal Chem Tov, fondateur du ‘Hassidisme, et de Rabbi Chnéor Zalman de Lyadi, auteur du Tanya et fondateur du ‘Hassidisme ‘Habad, ce jour-là possède une identité. 18, en hébreu, se dit « ‘Haï » qui signifie «vivant». Ainsi, sur le chemin de la vie spirituelle majeure – Roch Hachana et les fêtes – nous rencontrons le «vivant». Ce n’est pas un hasard.
Vivre est une chose merveilleuse. Lorsque l’on vit, tout est possible et l’on peut tout changer, autant qu’on le souhaite. Vivre, c’est croire que demain sera différent d’aujourd’hui, meilleur que lui. Vivre, c’est la capacité de ressentir et de s’émouvoir, de penser et de réfléchir, d’agir et de réaliser. N’est-ce pas justement de tout cela qu’il est question pendant le mois d’Elloul ? Alors que le rendez-vous de Tichri se fait toujours plus proche, n’est-ce pas cet effort multiple qui nous incombe afin que, les fêtes venues, elles nous entraînent au-delà de nous-mêmes, vers une année de tous les bonheurs ? Pourtant, il faut savoir donner vie à cette vie. Il faut que l’œuvre d’aujourd’hui ne soit pas qu’une sorte d’exercice obligé, rituel. Il faut que, vivant, l’enthousiasme la fasse vibrer, bouscule les barrières, renverse les obstacles. Le 18 – «‘Haï» – Elloul est là. Il en détient la puissance. Il nous la donne.
Le calcul est bouleversant : entre le 18 Elloul et Roch Hachana s’écoulent précisément douze jours, autant que de mois de l’année. Le judaïsme ne croit pas au hasard des choses. C’est que, depuis le 18 Elloul, chaque jour qui passe est l’occasion de réfléchir au mois correspondant de l’année écoulée afin d’en réparer les défauts et les manques, revenir à D.ieu de tout cœur, de toute âme. Un jour par mois, le 18 Elloul même représentant le mois de Tichri précédent. Douze jours pour «revivre» une année ou, mieux, lui redonner vie. Douze jours de «vie» pour un véritable «savoir vivre». Pour une année nouvelle, bonne et douce.
Etincelles de Machiah
Toujours se préparer au «Chabbat»

« Souviens-toi du jour du Chabbat pour le sanctifier»(Ex. 20:8). A propos de ce verset, Rachi commente : «Prenez garde à vous souvenir toujours du jour du Chabbat : si quelque chose de beau se présente à toi, garde-le pour le Chabbat.»
Il en est de même pour la Délivrance future. Même lorsqu’on se trouve dans les jours profanes du temps d’exil, il faut se souvenir toujours de la Délivrance et s’y préparer. Elle est «le jour qui est entièrement Chabbat et repos pour l’éternité.»
(d’après un commentaire du Rabbi de Loubavitch – 11 Sivan 5744)
Vivre avec la Paracha
Nitsavim Vayélé’h : La transmission

Nitsavim
Cette Paracha comporte certains des principes les plus importants de la foi juive :

L’unité d’Israël : «Vous vous tenez en ce jour tous, devant l’Eternel votre D.ieu : vos chefs de tribus, vos anciens, vos officiers, et chaque homme israélite ; vos jeunes, vos épouses, l’étranger qui est chez vous ; depuis votre bûcheron jusqu’à votre puiseur d’eau.»

La Rédemption future : Moché annonce l’exil et la désolation de la Terre qui résultera du fait qu’Israël abandonnera les lois de D.ieu, mais il prophétise également qu’à la fin : «Vous retournerez vers l’Eternel votre D.ieu… Si vos renégats se trouvent à l’extrémité des cieux, de là l’Eternel votre D.ieu vous rassemblera et vous conduira vers la Terre qu’ont possédée vos Pères.»

L’accessibilité de la Torah : «Quant à la Mitsva que Je vous commande, en ce jour, elle n’est pas hors de votre portée, pas plus qu’elle n’est éloignée de vous. Elle n’est pas au ciel… Elle n’est pas au-delà de la mer… Mais au contraire, elle est très proche de vous, dans votre bouche, dans votre cœur, de sorte que vous puissiez l’accomplir.»

Le libre arbitre : «J’ai placé devant vous la vie et le bien, la mort et le mal ; en cela, Je vous commande en ce jour, d’aimer D.ieu, de marcher dans Ses voies et de garder Ses commandements… La vie et la mort J’ai placées devant vous, la bénédiction et la malédiction. Et vous choisirez la vie. »

Le choix à son second degré
Le nom de la Paracha de cette semaine est Nitsavim, ce qui signifie littéralement : «se tenir debout». On la lit toujours lors du Chabbat qui précède Roch Hachana. Moché s’y adresse à tout le peuple, rassemblé pour écouter ce qu’il va transmettre. Il dit : «Voyez, je mets devant vous, aujourd’hui, la vie et le bien, la mort et le mal… Vous choisirez la vie de sorte que vous et vos enfants viviez.» Moché signifie par là que choisir la voie de la Torah apporte la vie et le bien être.
Cette idée comporte deux niveaux. Le premier indique que l’être humain peut entrevoir une variété de manières de vivre. Pensant à ces possibilités, il lui apparaît qu’une vie guidée par les enseignements de la Torah peut lui apporter un niveau plus profond de bonheur, un plus grand accomplissement personnel. Ainsi choisit-il la voie de la Torah, la voie de la vie. Il est guidé par la compréhension et le sentiment que le Judaïsme apporte l’harmonie et d’autres valeurs positives à sa vie.
Le second niveau se découvre lorsque l’harmonie n’est pas manifeste. Quand il y a crise, opposition et luttes et que son observance d’un véritable enseignement juif, ou bien le simple fait qu’il est Juif, semble conduire à des problèmes supplémentaires. Dans cette situation, chaque Juif a la possibilité de choisir la voie de la «vie» et du «bien». Cependant, ce choix peut paraître dépasser la raison et la compréhension conventionnelles. Des gens apparemment bien intentionnés et raisonnables peuvent en venir à conseiller : «Pourquoi se compliquer la vie ? Choisissez une voie plus facile !» Néanmoins, Moché nous enjoint de choisir la vie, le Judaïsme authentique. Sa recommandation s’appuie sur une perspective plus vaste de ce que nous sommes et de notre destin.
La ‘ Hassidout explique que ce choix est l’expression de l’essence de l’âme, unie de façon éternelle à D.ieu. Il faut choisir la vie de la Torah, malgré l’éventuelle adversité du moment. Parce que du point de vue de notre essence profonde, aucun autre chemin n’est une option. Pourquoi ? Parce que notre essence est concernée par la réalité – pas seulement par ce qui semble bon et bien pour le moment mais par ce qui est réellement bon et bien.
Les mots de Moché, nous commandant de «choisir la vie», incluent ces deux niveaux à la fois. Et c’est ce qui constitue une introduction adéquate à Roch Hachana. Car lors de cette fête, nous exprimons notre dévouement à D.ieu notre Roi et Lui, à Son tour nous «choisit» à nouveau comme Son peuple.
Le choix du peuple juif par D.ieu ne s’appuie pas sur nos bonnes actions, le premier niveau de choix. Il s’agit plutôt du choix de l’essence du Juif à l’intérieur de nous, le point où nous sommes unis à Lui, quelles que soient nos actions du moment : le second niveau.
Etant donné le lien profond qui nous unit à D.ieu, il nous revient d’essayer d’être cohérents dans notre vie, de faire en sorte que notre comportement extérieur soit le reflet de l’amour caché dans l’essence de notre cœur. Choisir le mode de vie des enseignements de la Torah signifie choisir la vie, le bien et la joie.

Vayélé’h
Il s’agit ici du récit des événements du dernier jour de la vie de Moché sur terre. «J’ai cent vingt ans aujourd’hui» dit-il au peuple, «et je ne peux plus continuer et entrer». Il transfert la direction à Yehochoua et écrit (ou conclut) la Torah dans un rouleau qu’il confie aux Lévites pour qu’ils le gardent dans l’Arche de l’Alliance.
La Mitsva du Hakhel («rassemblement») est donnée : tous les sept ans, durant la fête de Soukkot lors de la première année du cycle de la Chemita, le peuple d’Israël tout entier doit se rassembler dans le Temple de Jérusalem où le roi lui lira la Torah.
Vayélé’h se conclut avec la prédiction que le peuple juif se détournera de son alliance avec D.ieu ce qui aura pour conséquence qu’Il lui cachera Sa face mais aussi avec la promesse que les paroles de la Torah « ne seront pas oubliées de la bouche de ses descendants».

Une vie précise
A propos des paroles de Moché «J’ai cent vingt ans aujourd’hui», Rachi explique : «Aujourd’hui mes jours et mes années ont été remplis ; en ce jour je suis né et en ce jour je vais mourir… Cela nous enseigne que D.ieu remplit les jours des Justes jusqu’au jour et au mois, comme il est écrit (Chemot 23 :26) : ‘Je remplirai le nombre de tes jours’».
Une année est bien plus qu’une quantité de temps. Sur le plan physique, une année marque l’achèvement d’un cycle solaire et la répétition d’une suite de saisons et des cycles vitaux qu’elles engendrent. Sur le plan spirituel, chaque année apporte une répétition d’influences spirituelles variées, marquées par les fêtes (la liberté pour Pessa’h, la joie pour Soukkot, etc.) depuis leur position fixée dans le calendrier juif.
C’est pourquoi le mot hébreu pour «année» : chana, signifie à la fois «changement» et «répétition». Car l’année incorpore une série de transformations qui constituent l’expérience humaine. Chaque année de notre vie ne fait que répéter ce cycle, certes à un niveau supérieur, grâce à notre maturation et nos accomplissements de l’année précédente. En d’autres termes, nous pouvons dire que nous vivons tous une année et puis revivons notre vie autant de fois que nous le pouvons, à chaque reprise à un niveau plus élevé, comme une spirale qui répète toujours la même trajectoire, mais plus haut. C’est le sens d’une vie «remplie» dans la mesure où elle consiste en années de calendriers complets. Ainsi Moché était né le 7 Adar et quitta ce monde à la même date, comme ce fut le cas pour de nombreux autres Tsadikkim.
Le Coin de la Halacha
Qu’est-ce que les Seli’hot ?

Les Seli’hot sont des prières de supplications qui rappellent les besoins de l’homme mais aussi sa petitesse et ses faiblesses. En récitant les Seli’hot, le Juif procède à une introspection approfondie qui lui permet d’aborder la nouvelle année avec la crainte et l’humilité requises.
Dans les communautés ashkénazes et ‘hassidiques, on commence à réciter les Seli’hot à partir du samedi soir précédant (d’au moins quatre jours) la fête de Roch Hachana : cette année samedi soir 12 septembre 2009 vers 1 heure 30. Puis on dit les Seli’hot, à partir du lundi 14 septembre, avant la prière du matin. On aura au préalable récité les «bénédictions du matin» ainsi que les bénédictions de la Torah.
On ne commence les Seli’hot qu’en présence de dix hommes adultes (plus de treize ans) afin de pouvoir prononcer le Kaddich.
Si possible, on reste debout pendant les Seli’hot, au moins lorsqu’on prononce les «Treize Attributs de Miséricorde» et le «Vidouy» (confession des fautes). Celui qui ne prie pas avec un Minyane (dix hommes) ne prononce ni les «Treize Attributs» ni les prières en araméen.
L’officiant s’enveloppe d’un «Talit» (châle de prière). S’il fait encore nuit, il ne prononcera pas la bénédiction : il serait alors préférable qu’il emprunte un Talit à un ami ou à la synagogue.
L’endeuillé (durant les sept premiers jours) ne sort pas de chez lui et ne peut donc aller à la synagogue pour les Seli’hot, excepté la veille de Roch Hachana (vendredi 18 septembre) où les Seli’hot sont particulièrement longues.

F. L.
De Recit de la Semaine
La suite de l’histoire…

Chabbat après-midi dans la synagogue de Kfar ‘Habad sur la route Tel-Aviv – Jérusalem. Une réunion ‘hassidique se prolonge dans une atmosphère joyeuse, on écoute avec passion les histoires que racontent de vieux ‘Hassidim, ceux qui ont vécu leur enfance «là-bas», en Russie soviétique et qui ont connu des souffrances inimaginables mais qui ont aussi connu les ‘Hassidim de légende et surtout… Rabbi Yossef Its’hak, le précédent Rabbi de Loubavitch.
Entre deux chants, entre deux rasades de vodka, l’un des anciens du village, Rav Zalman Sudakevich se mit à raconter un souvenir personnel. En 1947, après avoir fui «le paradis soviétique», il était arrivé comme tant d’autres réfugiés à Paris : plusieurs dizaines de familles juives avaient réussi à franchir «le rideau de fer» après des années de vie clandestine, de persécutions en tous genres pour avoir maintenu la flamme du judaïsme envers et contre tout.
Pour eux, Paris ne constituait qu’une étape : les réfugiés affluaient et attendaient les instructions de Rabbi Yossef Its’hak Schneersohn, le précédent Rabbi de Loubavitch, qui se trouvait alors à New York. Le Rabbi dirigea certains d’entre eux vers la Terre Sainte, d’autres vers les Etats-Unis et même vers la lointaine Australie.
Rav Zalman Sudakevich reçut au bout d’un certain temps la consigne de se rendre en Erets Israël où il devait, par la suite, participer à la fondation du village de Kfar ‘Habad. En attendant, il remarqua deux autres ‘Hassidim – comme lui en transit – Rav Yehouda Hein et le défunt ‘Haïm Schreiber à qui le Rabbi avait demandé… de se promener dans les rues de Paris ! Le Rabbi n’avait pas précisé dans quel but et les ‘Hassidim n’avaient pas posé d’autres questions. Peut-être un jour mériteraient-ils de comprendre le pourquoi de cette étrange requête…
(Il faut se souvenir qu’à l’époque, Paris était plutôt considérée comme la capitale de bien autre chose que la vertu et les Juifs orthodoxes ne s’y rendaient que contraints et forcés, certainement pas pour se promener !)
En attendant, Rav Zalman considéra lui aussi cette requête avec curiosité et il décida de se joindre à eux.
C’est ainsi que les trois ‘Hassidim errèrent sans but précis dans les rues de Paris et leurs pas les menèrent dans le 9ème arrondissement. Dans l’une des petites rues de ce quartier central, ils entendirent soudain quelqu’un les appeler. Levant les yeux vers les étages des immeubles, ils aperçurent au cinquième étage une femme âgée qui leur fit signe d’attendre qu’elle descende, ce qu’ils firent.
Dans un yiddish hésitant, elle expliqua qu’elle avait besoin de leur aide. Sa propre fille et son gendre avaient abandonné les coutumes et les lois du judaïsme mais leur fils approchait de l’âge de la Bar Mitsva : or personne, aucune structure ne l’accueillait dans le Paris d’après guerre pour le préparer à cette étape primordiale vers l’âge adulte.
Les larmes aux yeux, elle expliqua que pour elle, c’était très important de le voir appelé à la Torah dans une synagogue le jour de sa Bar Mitsva, comme le veut la tradition. Mais elle ne connaissait personne capable d’enseigner à son petit-fils les rudiments du judaïsme. Maintenant qu’elle avait aperçu ces ‘Hassidim qui passaient justement dans sa rue, elle avait l’impression qu’ils lui étaient envoyés du ciel ! Bien entendu, les ‘Hassidim étaient ravis de pouvoir l’aider : ils lui indiquèrent l’adresse de la synagogue la plus proche, celle qu’on appelle encore maintenant la «Rachi-Choule». Là elle trouverait certainement quelqu’un capable de s’occuper de son petit-fils.
Très émus, les ‘Hassidim étaient maintenant persuadés que lorsque Rabbi Yossef Its’hak leur avait demandé de «simplement se promener dans Paris», il avait dû ressentir depuis New York la souffrance d’une grand-mère.
Effectivement, après plusieurs semaines d’étude intensive, le jeune garçon put célébrer sa Bar Mitsva sous les yeux attendris de sa grand-mère. Celle-ci remercia chaleureusement les ‘Hassidim et, dans un murmure, ajouta : «Qui sait ? Peut-être un jour sera-t-il celui qui récitera le Kaddich à ma mémoire !» (Le Kaddich est la prière de sanctification du Nom divin que les enfants récitent durant un an puis, chaque année le jour anniversaire du décès d’un parent).
Rav Zalman avait terminé son histoire. Autour de lui, les ‘Hassidim restèrent un long moment silencieux, réfléchissant aux multiples enseignements à tirer de cette histoire. Mais l’un des participants, Rav David Lesselbaum, d’origine française, sentit une sueur froide couler dans son dos : cette histoire ne le laissait certainement pas indifférent !
- Vous êtes sûrs que vous avez adressé cette dame à la «Rachi-Choule» ?
- Absolument !
Après encore deux ou trois questions de ce genre, Rav David s’écria : «Ce jeune Bar Mitsva… c’était moi !»
Toute l’assistance était en émoi. Rav David et Rav Zalman se regardèrent, les larmes aux yeux, n’en croyant pas eux-mêmes ce qui se passait, ce qui s’était passé tant d’années auparavant… Après quelques moments d’émotion intense pendant lesquels ni l’un ni l’autre ne purent parler, Rav David reprit la parole : «Bien sûr ! Je me souviens comme d’hier des efforts de ma grand-mère pour que je célèbre ma Bar Mitsva comme le veut la tradition. A l’époque, je ne savais même pas lire l’hébreu et je ne connaissais rien de la Torah et des Mitsvots. Ce n’est que parce qu’elle insistait tant et que je la respectais que je me suis plié à sa volonté.
Ma grand-mère habitait dans le 20ème arrondissement mais elle se rendait souvent chez ma tante, sa fille, qui habitait dans le 9ème. Et c’est là que nous habitions nous aussi. C’est donc là qu’elle rencontra les ‘Hassidim qui la dirigèrent vers la « Rachi-Choule » là où, par la suite j’ai célébré ma Bar Mitsva.
C’est cette cérémonie avec tous les cours qui l’ont précédée qui a marqué un tournant dans ma vie, vers une pratique méticuleuse des commandements divins puis, par la suite, m’a rapproché de la ‘Hassidout de Loubavitch.
Le plus étonnant, c’est que je fus le seul de toute la famille à respecter l’obligation de réciter le Kaddich le jour d’anniversaire de son décès, quelques années plus tard. J’ai oublié de nombreuses dates des membres de ma famille mais celle de ma grand-mère est restée gravée dans mon esprit. Oui, ma grand-mère a bien mérité cet ultime honneur !
Comme la Providence Divine agit de façon extraordinaire ! conclut Reb David. Nous avons tous ici connu Rav Yehouda Hein et Rav ‘Haïm Schreiber, des vrais ‘Hassidim d’antan, qui ont habité ici à Kfar ‘Habad mais qui ne sont plus de ce monde. Jamais je n’avais su qu’ils avaient été les émissaires choisis par la Providence Divine pour me sauver de l’assimilation. Et si Rav Zalman ne les avait pas accompagnés, nul n’aurait jamais pu raconter comment Rabbi Yossef Its’hak, le précédent Rabbi de Loubavitch, avait vu loin et avait envoyé ses ‘Hassidim s’occuper d’un garçon juif dans le Paris d’après-guerre pour le ramener à son identité juive !

Sichat Hachavoua n°1174
traduit par Feiga Lubecki