Semaine 33

Editorial
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Etincelles de Machiah
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Vivre avec la Paracha
Le Chéma

La prière la plus célèbre de la liturgie juive est le Chéma. La première partie de cette prière apparaît dans la Paracha de cette semaine (Devarim 6 :4-9). Les seconde et troisième parties se lisent respectivement dans les textes de Devarim (11 :13-21) et Bamidbar (15 :37-41).
C'est une Mitsva importante de prononcer le Chéma deux fois dans la journée : le matin et le soir. On le rencontre également à d'autres reprises dans le livre de prières. Ainsi, en dehors de sa récitation le soir, la prière du Chéma est également prononcée tout juste avant d'aller se coucher. C'est l'un des premiers textes que l'on enseigne aux jeunes enfants et c'est aussi celui avec lequel on quitte ce monde.
Le point essentiel de la première phrase du Chéma souligne que "D.ieu est Un". Le Talmud enseigne qu'il faut s'attarder lorsque l'on prononce le mot "Un", E'had. "Celui qui s'étend sur le mot E'had voit ses jours et ses années prolongés". La 'Hassidout explique que cela signifie qu'il convient de penser et de méditer sur le sens profond de ce terme.
L'idée que D.ieu est "Un" ne veut pas seulement dire qu'il n'y a qu'un D.ieu, unique, mais que l'ensemble de la création est un avec Lui. En d'autres termes, il n'existe rien en dehors de D.ieu, rien à part Lui. Tout ce que nous percevons, chaque parcelle d'existence n'est rien d'autre qu'une manifestation voilée de D.ieu.
C'est pour cette raison que tout dans l'univers dépend complètement de D.ieu et ce, à chaque instant. D.ieu a créé l'univers, il y a bien longtemps, mais Il en maintient continuellement l'existence. Les Sages évoquent un courant d'énergie émanant de l'essence infinie de D.ieu, ce qui permet à l'univers d'exister. S'Il devait enlever cette force vitale du monde, ce dernier ne pourrait subsister. Comme l'exprime Maïmonide : D.ieu ne peut exister sans le monde mais le monde ne peut exister sans D.ieu.
C'est avec cette idée en tête que l'on prononce le Chéma de tout son être.

L'unité
Les lettres hébraïques renferment des valeurs numériques qui aident à comprendre le sens de la Torah et des prières.
Le mot "Un" dans le Chéma, E'had, comporte trois lettres : Alèph, 'Hèt et Daleth. Alèph, dont la valeur numérique est "un", se réfère à D.ieu Lui-Même. 'Het dont la valeur numérique est " huit", renvoie aux sept cieux et à la terre, c'est-à-dire, le haut et le bas, le plan vertical, comprenant toutes les dimensions spirituelles. La troisième lettre, Dalèth, dont la valeur numérique est "quatre", dénote les quatre directions, sur le plan horizontal, le nord, le sud, l'est et l'ouest.
Nous pouvons désormais comprendre ce à quoi renvoie le Talmud lorsqu'il dit qu'il faut s'attarder sur le mot E'had. Cela signifie qu'il faut passer du temps à penser au sens de ce mot : le monde et toutes ses dimensions, spirituelles comme matérielles, l'intériorité du monde et l'univers physique dans son ensemble, sont tous une réelle expression de l'infinie unité de D.ieu.
Le Peuple Juif, lui-même, est décrit comme E'had : "une nation dans le monde". Cela implique que non seulement nous sommes uniques dans le monde mais également que nous sommes le peuple qui communique à toute l'humanité le concept de l'Unité de D.ieu. Plus encore, en respectant les commandements de D.ieu dans notre vie quotidienne, nous attirons l'Unité Divine dans le monde, dans chaque détail de notre existence matérielle. Et comme l'exprime le Talmud : D.ieu nous récompense en nous accordant des années et des jours longs et fructueux.
Le Coin de la Halacha
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De Recit de la Semaine
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