Cette histoire est arrivée à un habitant juif d’Anvers en Belgique : « Il y a très longtemps, j’habitais à Bruxelles où je gagnais ma vie très confortablement. Je dirigeais un restaurant qui ne désemplissait pas et je n’avais aucun souci financier. Cependant, pour différentes raisons, j’ai dû abandonner le restaurant et, comme je ne trouvais pas un autre travail, j’ai décidé avec mon épouse, de tenter ma chance aux Etats-Unis. Nous avons préparé tous les papiers et nous avons trouvé un appartement à Los Angeles, au cœur d’un quartier juif donc à proximité d’une école juive pour nos enfants ; j’avais même déjà reçu une proposition très intéressante : ouvrir une usine de textiles promise à un développement rapide.
Comme j’entretenais d’excellentes relations avec l’émissaire du Rabbi à Bruxelles, Rav Chimon Lasker, je lui ai téléphoné avant de quitter la Belgique. Il m’a suggéré, puisque je passais par New York, de me rendre chez le Rabbi à Brooklyn pour lui demander sa bénédiction pour notre nouvelle vie. Ma femme a accepté cette suggestion tout naturellement, je l’ai donc suivie aussi. Nous nous sommes rendus chez le Rabbi un dimanche matin, alors qu’il distribuait des dollars à remettre à la charité. Selon mon habitude face à des personnages juifs importants, j’avais l’intention de lui embrasser la main, mais quelqu’un me repoussa pour m’en empêcher.
Le Rabbi lui dit alors : « Laissez-le ! » et c’est ainsi que j’ai pu embrasser la main du Rabbi selon la tradition de notre famille. Ensuite je présentai au Rabbi le papier sur lequel j’avais noté tous nos projets. Le Rabbi le lut rapidement puis me dit en français : « Retournez à l’endroit d’où vous êtes venu ! »
Hébété par cette réponse, je n’eus pas le temps de réagir tandis qu’on me poussait vers la sortie. Alors que je tentais de « digérer » ce conseil, ma femme arriva : elle aussi, quand elle était passée avec d’autres femmes devant le Rabbi, l’avait entendu lui conseiller : « Retournez à l’endroit d’où vous êtes venu ! »
Nous ne savions plus que faire ! Nous avions vendu tous nos biens en Belgique. Tout était prêt pour notre installation à Los Angeles ! Nous avons téléphoné à Rav Lasker qui, lui-même très surpris, nous a encouragés : « Tout d’abord, rentrez immédiatement en Belgique ! » C’est ce que nous avons fait. Là, nous avons été hébergés chez des amis puisque nous avions déjà vendu notre maison. Nous avons alors envoyé un fax au Rabbi : « Que faire maintenant ? »
Très peu de temps après, nous avons reçu la réponse du Rabbi qui nous recommandait de rester patients et affirmait que D.ieu nous enverrait une source de revenus par ailleurs. Les mois passaient. Comme rien n’avançait, nous avons envoyé un nouveau fax au Rabbi qui, cette fois, répondit : « Bientôt on vous annoncera des bonnes nouvelles grâce à un voyage ».
Entre temps nous avions décidé de rendre visite à ceux de nos enfants qui étudiaient en Israël. Dans l’avion de retour, je me trouvais assis à côté d’un autre Juif belge qui voulut engager la conversation avec moi. Au début, j’étais réticent car je n’avais vraiment pas le moral pour fournir encore un effort de courtoisie. Finalement je me suis décidé à répondre et, au fur et à mesure de la conversation, il me parla d’une usine de textiles qui était à vendre à Anvers. Cela ne m’intéressait pas outre mesure mais, par politesse, j’acceptai sa carte de visite.
Le lendemain, je réfléchis : je n’avais toujours pas trouvé de travail et je n’avais rien à perdre à aller voir sur place de quoi il s’agissait. Je me rendis donc à Anvers, rencontrai les responsables de cette usine, présentai une proposition et rentrai à Bruxelles. Quelques heures plus tard, on me téléphona : l’offre avait été acceptée.
Bien entendu, je n’eus aucun doute quant au fait que les mots du Rabbi se concrétisaient devant mes yeux : « Très bientôt on vous annoncera des bonnes nouvelles grâce à un voyage ! » D.ieu merci, cette affaire marche très bien jusqu’à maintenant.
Mais l’histoire n’est pas terminée : non seulement j’ai vu la bénédiction du Rabbi se réaliser du point de vue financier mais, un an après cela, j’appris que le quartier où nous aurions dû nous installer à Los Angeles avait été dévasté par un tremblement de terre… ! »

Kfar ‘Habad
Traduit par Feiga Lubecki