Une femme de la communauté Loubavitch de Brooklyn se fit un jour arrêter par la police pour une infraction mineure au code de la route. Elle ouvrit la fenêtre de sa voiture et se mit à chercher dans son sac son permis et l’assurance : le policier la surveillait, suspicieux. Tandis qu’elle fouillait frénétiquement parmi ses papiers, le policier aperçut une photo du Rabbi dans son porte-cartes.

- Excusez-moi, Madame, demanda-t-il, priez-vous dans la synagogue de ce Rabbi ?

- Oui, répondit-elle, surprise.

- Alors dans ce cas, je ne vous dresserai pas de contravention, annonça-t-il tout en refermant son carnet. Et savez-vous pourquoi ? Parce que ce Rabbi (il pointait la photo du Rabbi qu’elle tenait maintenant devant elle) a fait un très grand miracle pour moi !

- Oh ! Dans ce cas, puisque vous ne me dressez pas de contravention, j’ai tout le temps pour écouter votre histoire !

Le policier sourit :

- C’est mon histoire préférée mais je ne l’ai jamais racontée à des Juifs, je crois bien que vous êtes la première à l’entendre !

(Les voitures klaxonnaient à l’arrière et il dut hausser le ton pour se faire entendre mais il prit tout son temps pour parler).

- Voilà ! Je faisais partie de l’escorte qui accompagnait le Rabbi une ou deux fois par semaine au cimetière Montefiore (où est enterré son beau-père, le précédent Rabbi de Loubavitch, m’a-t-on expliqué). Avec le temps, j’ai fait connaissance des jeunes gens qui suivaient le Rabbi et j’ai appris beaucoup de choses. Ce sont des gens très sympathiques, comme vous le savez probablement ; nous avons beaucoup discuté pendant que le Rabbi priait auprès du tombeau.

Un jour, j’ai remarqué que ces jeunes gens de Yechiva avaient beaucoup de choses très intéressantes à raconter et je leur demandai de quoi il s’agissait. Ils m’ont expliqué que le Rabbi avait déjà effectué de nombreux miracles mais aujourd’hui, il s’était passé quelque chose de vraiment très spécial. Je n’ai même pas demandé quoi mais je leur ai timidement demandé si le Rabbi aidait aussi les non-Juifs.

- Bien sûr, répondirent-ils ! Le Rabbi aide quiconque le lui demande. Pourquoi ? Il vous manque quelque chose ?

- Oui ! Nous sommes mariés depuis neuf ans et n’avons pas d’enfant. La semaine dernière, les médecins nous ont annoncé que nous n’avions aucune chance d’en avoir. Nous avons dépensé beaucoup d’argent dans les traitements, nous avons consulté toutes sortes de grands professeurs ; depuis cinq ou six ans, nous avons sillonné tous les États-Unis à la recherche de solutions mais ils sont unanimes ! Vous ne pouvez pas imaginer combien nous sommes malheureux. Ma femme n’arrête pas de pleurer et moi-même je suis brisé.

Alors ce jeune homme m’a conseillé : « La prochaine fois que vous escortez le Rabbi, tenez-vous devant la portière de sa voiture et, quand il en sort, demandez-lui une bénédiction ! ». C’est ce que je fis et, quand il sortit, je lui demandai respectueusement : « Excusez-moi, Rabbi, bénissez-vous seulement les Juifs ou alors aussi les non-Juifs ? ». Il m’a regardé droit dans les yeux de son regard si pénétrant, comme un bon ami et a affirmé qu’il tentait d’aider qui il pouvait. Je lui racontai alors le verdict des médecins et il me conseilla d’écrire sur un papier mon nom et celui de mon père ainsi que le nom de ma femme et de son père : il prierait pour nous ! Mes mains tremblaient tellement que je crus que je ne parviendrai pas à écrire mais j’ai réussi à tendre le papier au Rabbi. Et savez-vous la suite ? Neuf mois plus tard, ma femme a donné naissance à un petit garçon ! Les médecins devenaient fous, ils ne comprenaient pas comment c’était possible mais quand je leur annonçai que c’était la bénédiction du Rabbi, ils se sont arraché les cheveux et… Je crus que j’étais devenu la star du moment !

Mais l’histoire ne s’arrête pas là ! Savez-vous comment nous avons appelé notre petit trésor ? Devinez ! Nous l’avons appelé Mendel ! Au début, ma femme n’aimait pas tellement ce nom parce que ce n’est pas américain. Mais j’ai insisté : nous l’appellerons Mendel ! Chaque fois que nous prononcerons son nom, nous nous souviendrons que, sans le Rabbi, cet enfant ne serait pas né !

Quand nos parents ont entendu ce nom, ils ont tiqué : « Avec un nom pareil, tous ses camarades de classe penseront qu’il est juif, se moqueront de lui et se conduiront mal envers lui ! Pourquoi faire souffrir cet enfant inutilement ? ».

- C’est justement ce que je veux ! répondis-je calmement mais d’un ton décidé. Quand il reviendra à la maison et se plaindra que ses camarades lui donnent toutes sortes de sobriquets ou même lui auront donné des coups à cause de son prénom juif, je lui expliquerai qu’il doit apprendre de ces élèves comment NE PAS se conduire. Ils détestent les Juifs sans raison mais toi, tu dois aimer les Juifs, tu dois les aider de toutes les manières possibles. Tu leur expliqueras que, sans ce grand Rabbi juif qui s’appelle Mendel, tu ne serais pas venu sur terre et alors, peut-être, se mettront-ils à réfléchir et à penser différemment !

Tuvia Bolton - Chabad.org

Traduit par Feiga Lubecki