Voici un récit raconté par un jeune Loubavitch lors d’une réunion ‘hassidique qui s’est tenue à Re’hovot en Israël :

Un homme d’une cinquantaine d’années, de la ville de Yavné, avait économisé de l’argent depuis des années afin d’acheter enfin une maison qui lui procurerait des revenus pour sa retraite. Finalement, il retira l’argent de la banque, le plaça dans une grande mallette et prit un taxi pour se rendre chez le notaire. Il avait en tout 180 000 dollars, le fruit d’années de labeur et de privations. Son avenir et celui de toute sa famille en dépendait.

Arrivé à destination, il paya le conducteur, sortit du taxi qui redémarra en trombe. C’est alors qu’il s’aperçut… qu’il avait oublié sa précieuse mallette sur la banquette ! Il n’avait évidemment pas l’adresse du taxi, ignorait s’il était membre d’une compagnie ou si c’était un chauffeur indépendant, n’avait pas relevé son numéro d’immatriculation.

Au lieu de se rendre enfin chez le notaire pour acquérir la maison de ses rêves, il retourna à Yavné ; en chemin, il arrêta tous les taxis qu’il pouvait croiser. Tous les chauffeurs mirent en marche leurs radios-guidage pour demander à leurs collègues s’ils avaient retrouvé une mallette mais nul n’avait de renseignements à ce sujet.

L’homme était désespéré !

Il parla à un Rav orthodoxe à Yavné qui, après avoir compati à sa détresse, suggéra : « Organisez un cours de Torah à votre domicile : le mérite de cette étude vous aidera certainement ! ».

Essuyant ses larmes, l’homme accepta l’idée et invita quelques amis à la maison pour écouter un cours de Torah le lundi soir.

Mardi matin, il se rendit comme à son habitude à la synagogue et, quand quelqu’un frappa sur son épaule, il se retourna et aperçut son chauffeur de taxi !

- C’est bien vous qui avez pris mon taxi l’autre jour ? demanda celui-ci en lui tendant la mallette.

- Incroyable ! s’extasia l’homme tout en ouvrant la précieuse mallette, en comptant les liasses et en vérifiant les documents : rien ne manquait ! Mais où étiez-vous ? Je vous ai cherché par tous les moyens possibles !

Le chauffeur sourit et l’entraîna en dehors de la synagogue pour lui parler en privé.

- Il y a quelques jours, quand je vous ai emmené de Yavné à Re’hovot, je me suis rendu compte que vous aviez oublié quelque chose dans la voiture. J’ai ouvert la mallette et n’en crus pas mes yeux : tellement d’argent ! J’ai décidé que cela m’appartenait, que certainement c’était un cadeau du Ciel et que je saurais comment bien l’utiliser. J’en avais bien besoin (qui n’en aurait pas besoin ?) et, de toute manière, qui sait si le propriétaire avait gagné cet argent honnêtement ? Peut-être l’avait-il volé ou avait-il commis des trafics louches… Je rentrai à la maison et déclarai à ma femme que nous étions miraculeusement devenus riches. Durant les jours qui ont suivi, nous avons échafaudé toutes sortes de plans pour bien utiliser cet argent, nous avons même acheté des magazines spécialisés sur le bon usage des actions et des obligations…

La nuit dernière, un Loubavitch m’a demandé de l’amener chez lui dans mon taxi. C’était un garçon sympathique et nous avons bavardé comme si nous étions de vieux amis. Il m’a demandé si je possédais une boîte de Tsedaka dans mon véhicule et je lui demandai à quoi bon. Il répondit que le Rabbi de Loubavitch avait demandé que chacun possède une telle boîte dans sa voiture et que cela agissait comme une protection. Comme je hochai la tête négativement, il me tendit une petite boîte de Tsedaka pour que je la garde dans la boîte à gants ! Quel jeune homme extraordinaire !

Il continua et me demanda si j’avais étudié le ‘Hitat du jour. Je n’avais aucune idée de quoi il pouvait bien s’agir ; il sortit de sa poche un livre et déclara que nous allions l’étudier ensemble : en fait, c’était la portion quotidienne de ‘Houmach, la Paracha Behar. Il lut : « Ne cause pas de souci à ton frère ». Il commenta qu’il était donc interdit de voler qui que ce soit, qu’il fallait gagner son argent honnêtement. Ce qui est à toi est à toi mais ce qui n’est pas à toi ne t’appartient pas. Il continua sur ce sujet encore et encore et je sentis mes entrailles se tordre de nervosité. J’eux l’impression que ce jeune homme m’avait été envoyé du Ciel pour m’avertir de ne pas m’approprier ce qui n’était pas à moi. Il parlait en toute sincérité et ses paroles me touchèrent au plus profond de moi. Plus il parlait et plus je pris la ferme décision de vous retrouver et de vous rapporter tout l’argent. Je suis donc retourné à Yavné, votre adresse était inscrite sur les documents ; votre femme m’ouvrit la porte et m’informa que vous étiez parti à la synagogue. Et voilà ! Je suis désolé pour le retard… » !

- Qu’apprend-on de cette histoire ? demanda pensivement un des participants à cette réunion ‘hassidique.

- Tout d’abord, déclara l’un d’eux, on remarque que le chauffeur ne se décida à rendre l’argent que grâce à l’étude de ‘Hitat qu’un jeune garçon Loubavitch insista pour lui faire partager. Ce jeune homme ignore même la grande Mitsva qui a été faite grâce à lui ! Grâce à son étude à voix haute dans le taxi, il a sauvé un Juif d’une grande faute et un autre d’une grande angoisse !

- C’est vrai, concéda un autre participant. Mais ce qui est extraordinaire, c’est que c’est un Rav qui n’était pas Loubavitch qui suggéra d’établir un cours de Torah afin que l’affaire se résolve du mieux possible. Il y a vingt ou trente ans, personne n’aurait proposé une telle solution : quel lien y a-t-il effectivement entre l’étude de la Torah et une mallette perdue, alors que l’une est entièrement spirituelle et l’autre bassement matérielle ? En quoi le fait d’accomplir une Mitsva comme l’étude de la Torah ou la pose d’une Mezouza peut-il affecter la réalité matérielle ? C’est le Rabbi qui, au cours de ses années à la tête du peuple juif, a instillé en chaque Juif cette idée que certaines Mitsvot ont un pouvoir protecteur et permettent la solution de nombreux problèmes.

Le message du Rabbi a été bien compris et l’impact de ses paroles préparent le monde entier à la venue du Machia’h !

 Traduit par Feiga Lubecki