Cette fois-ci, ça y est : le quotidien a repris tous ses droits, le monde sa pleine place et chacun toute l'étendue de ses activités ! Voici qu' après le temps lumineux des fêtes , le monde matériel redevient totalement le cadre de notre existence.

Et c'est de ce fait, qu'à présent, un risque traditionnellement existe. En effet, pendant le mois des fêtes, nous avons accumulé les acquis précieux. Depuis la solennité de Roch Hachana jusqu'à l'allégresse de Sim'hat Torah, nous avons mis en œuvre toutes les forces du service de D.ieu et les avons ancrées en nous. Lorsque ces moments privilégiés s'éloignent, il importe de ne rien perdre de toutes les expériences spirituelles, de toutes les merveilles offertes au fil des pages du calendrier juif.

Car, après les pages, belles et chaleureuses, de ce calendrier tournent, à nouveau celles, plus grises de l'agenda. Mais si le bruit du monde , se fait à nouveau entendre avec insistance à chacun, ce n'est pas comme un importun qu'il doit apparaître.

Plutôt comme le rappel nécessaire de ce lieu où nous vivons et dont nous avons pour tâche de faire, par l'étude de la Torah et la pratique de ses commandements, avec les forces nouvelles acquises, la résidence divine.

Le judaïsme voit dans l'agir, l'essentiel. L'action n'y est pas seulement l'expression d'une spiritualité qui en aurait fait son chemin privilégié de révélation. Elle est l'instrument absolument irremplaçable par lequel s'établit cette résidence.

A telle enseigne que la hala'ha, le droit juif, admet que l'absence d'émotion ou de réflexion dans l'accomplissement d'un commandement ne lui retire pas sa validité. Alors que l'omission d'un détail de cet accomplissement, détail qui, pourtant, peut parfois paraître infime suffit à en ruiner le sens et la portée.

Le défi auquel à nouveau, nous faisons pleinement face, semble immense et, bien sûr, il l'est. En ces temps peu soucieux de profondeur et oublieux de l'essence des choses, que l'altérité dérange souvent, dire tranquillement que la pratique des commandements de D.ieu est une richesse sereine et qu'elle recèle un pouvoir singulier ressemble presque à une provocation tant la confusion et l'inculture sont devenues grandes.

Cette année, cependant s'ouvre à présent comme une promesse. Que cette promesse devienne nôtre.


Sarah AZINCOT