Un homme est assis dans sa maison. Profondément plongé dans ses pensées, il imagine qu’il aurait pu mieux réagir, ou tout simplement mieux agir. Il se dit qu’il aurait pu avoir une vie meilleure, plus sage, plus pleine et que ses choix, parfois trop rapides, l’ont écarté du chemin qu’il avait cru avoir fermement choisi. L’homme laisse échapper un long soupir. Aucun mot ne franchit ses lèvres mais ses pensées sont si puissantes en lui qu’on les entend presque : “ Hélas, tout cela est irrémédiablement du passé ”. Mais il poursuit son rêve et il ne peut s’empêcher d’imaginer qu’il peut remonter le temps, reconstruire l’histoire, qu’à présent encore tout peut être différent. La nouvelle image qui naît dans son esprit est si vivante et si réelle que l’homme se prend à sourire. Tout recommencer, avoir une deuxième chance : quelle perspective extraordinaire…
A ce point précis du rêve, l’histoire peut prendre deux chemins différents. L’homme peut considérer que tout cela n’est que le produit de son imagination et, avec tristesse, revenir à sa condition. Mais il est également possible que tout cela soit vrai, que le héros de cette histoire comprenne que, dans la réalité du monde, tout est toujours possible et rien jamais perdu. Comme pour toute chose importante, tout est ici affaire de choix. C’est précisément le sens de Pessa’h Cheni, le deuxième Pessa’h. Il tombe, chaque année, le 14 Iyar, juste un mois après la fête de Pessa’h proprement dite. A l’époque du Temple de Jérusalem, il était justement le jour de la deuxième chance. Tous ceux qui, pour diverses raisons, n’avaient pas pu offrir le sacrifice en son temps, pouvaient le faire alors. Certes, aujourd’hui, la question ne se pose plus dans les mêmes termes. Cependant, c’est un message éternel qui nous est ainsi délivré : il est toujours possible de tout changer.
Avec Pessa'h Cheni, qui tombe cette semaine, cette idée n’est plus du domaine du rêve. Elle devient une réalité à mettre en œuvre dans notre vie quotidienne. C’est ainsi que nous pouvons passer de l’obscurité à la lumière, reconstruire ce qui demande à l’être et, enfin, parvenir à ce parachèvement de la perfection que constitue la venue de Machia’h.