Sefer Hamitsvot

Notons que bon nombre de ces lois ne sont pas la halakha, c'est-à-dire la pratique observée dans les communautés juives. Elles ne sauraient donc en aucun cas être prises comme référence. Veuillez noter également que cette version est un premier essai qui fera l'objet de corrections ultérieures.

22 Adar Cheni 5784 / 04.01.2024

Cours N° 6

Mitsva positive N° 3 :
Il s'agit du commandement qui nous a été enjoint d'aimer D.ieu, qu'Il en soit glorifié, c'est-à-dire que nous devons approfondir les commandements qu'Il nous a prescrits et Ses œuvres afin de nous élever vers Lui et que nous nous délections de cette élévation car c'en est le but. C'est de cette manière que nous devons aimer D.ieu. Ainsi que l'écrit le Sifri: "Et tu aimeras l'Eternel ton D.ieu": comment doit se manifester cet amour pour D.ieu? L'écriture précise que les paroles que je t'adresse aujourd'hui soient sur ton cœur. C'est par là que tu apprendras à connaître Celui dont la parole a créé l'univers". Nous t'avons expliqué que grâce à la connaissance intellectuelle approfondie de D.ieu, tu pourras t'en rapprocher et atteindre un tel degré de délectation suprême que l'amour de D.ieu doit en résulter nécessairement. De plus, nos Sages ont déjà dit que ce commandement inclut aussi celui d'amener tous les hommes à servir D.ieu, à Le glorifier et à croire en Lui.
En effet, lorsque l'on aime une personne, on en fait l'éloge et on la glorifie et l'on incite ainsi d'autres à l'aimer. Cela reste bien entendu une comparaison. De la même manière, si l'on aime véritablement D.ieu grâce à la connaissance atteinte de sa véracité, on cherche sans aucun doute à convaincre les sots et les ignorants d'acquérir la connaissance de la vérité que l'on possède déjà. Comme l'écrit le Sifri: "Tu aimeras l'Eternel: cela signifie qu'il faut faire aimer D.ieu en Le faisant aimer par toutes Ses créatures, comme notre père Abraham, au sujet duquel il est écrit: "Et les âmes qu'ils avaient faites à Haran". De ces versets l'on conclut que, comme Abraham qui aimait D.ieu — raison pour laquelle l'Ecriture dit à son sujet: "postérité d'Abraham qui m'aimait" en parvenant, grâce à son pouvoir de persuasion et grâce à son immense amour de D.ieu à amener les hommes à croire en D.ieu, nous devons nous aussi Le faire aimer de manière à attirer d'autres hommes vers Lui.

Mitsva positive N° 4 :
Il s'agit du commandement de croire en D.ieu, loué soit-Il, en le craignant et en le révérant, ainsi que de ne pas être indifférent ni sûr de soi. Au contraire, nous devons être conscient de l'imminence de la punition divine à chaque instant. Cette injonction est exprimée dans le verset suivant: "Et tu craindras l'Eternel ton D.ieu". Dans la Guemara de Sanhedrin, il est dit ce qui suit au sujet du verset: Celui qui blasphème nominativement l'Eternel, il doit être mis à mort: "Peut-être [le sens du mot Nakab serait] que le seul fait d'avoir prononcé effectivement le Tétragramme [constituerait un blasphème], puisqu'il est écrit: Moïse et Aaron prirent ces personnes qui avaient été désignées par leurs noms et la mise en garde viendrait de: Tu craindras l'Eternel ton D.ieu [de manière à éviter de prononcer effectivement Son Nom]?" Cela signifie que le verset "celui qui blasphème nominativement l'Eternel" pourrait être interprété comme voulant dire: celui qui mentionne simplement le nom de l'Eternel, sans commettre de blasphème; et si tu demandes de quel péché il s'agit, nous répondrons qu'une telle personne n'est plus emplie de la crainte de D.ieu car cela fait partie de la crainte de D.ieu de ne pas prononcer Son Nom en vain. La réponse à cette question et le rejet de cette interprétation se retrouvent dans l'affirmation de nos Maîtres: "Premièrement, [nous savons déjà que pour avoir commis un blasphème] le nom de D.ieu doit être utilisé de telle sorte qu'il puisse être à la fois le sujet et l'objet du blasphème et dans ce cas [où le Nom de D.ieu est simplement prononcé], cette condition n'existe pas"; c'est-à-dire que [l'accusé] doit s'être rendu coupable de blasphémer le Nom [de l'Eternel] en Son Nom [par substitution]: Yossi a frappé Yossi. "En outre, cette mise en garde que vous citez est formulée comme un commandement positif et c'est un principe reconnu de tous qu'une telle mise en garde ne s'appelle pas une mise en garde [entraînant une condamnation à mort]." Cela signifie que ce que tu as suggéré en disant qu'une interdiction contre le simple fait de prononcer le Nom de D.ieu peut être tirée du verset: "Tu craindras l'Eternel ton D.ieu" n'est pas valable car ce verset constitue un commandement positif et une interdiction ne peut être tirée d'un commandement positif.
Tu comprends donc que le verset "Tu craindras l'Eternel ton D.ieu" constitue un commandement positif.

Mitsva positive N° 9 :
C'est le commandement qui nous a été enjoint de sanctifier le Nom de D.ieu, ainsi qu'il est écrit: "[Ne déshonorez point mon Saint Nom, afin] que je sois sanctifié au milieu des enfants d'Israël, [moi, l'Eternel, qui vous sanctifie]". Le but de ce commandement consiste en l'ordre qui nous a été donné de faire connaître publiquement la vraie religion, en faisant abstraction de tout préjudice qu'il y aurait lieu de craindre; même si un tyran tentait de nous contraindre par la force à nier le Saint loué soit-Il, nous ne devons pas nous soumettre mais plutôt nous laisser mettre à mort. Il ne nous est même pas autorisé de laisser à ce tyran l'impression que nous abjurons notre foi, même si, en réalité, nous continuons à croire en D.ieu dans notre cœur.
C'est en cela que consiste le commandement de la sanctification du Nom de D.ieu qui a été ordonné à tous les enfants d'Israël: plutôt se laisser tuer par un persécuteur pour l'amour du Saint loué soit-Il et pour notre croyance en Son unicité comme l'ont fait Hanania, Michaël et Azaria au temps de Nabuchodonosor, le persécuteur qui contraignait ses sujets à se prosterner devant une idole et tout le monde, y compris Israël, se prosterna et le Nom de D.ieu ne fut pas sanctifié, vu la terreur éprouvée par chacun. Ce fut une grande honte pour tout Israël qui n'exécuta pas ce commandement. Personne ne l'observa, en raison de l'effroi dont le peuple tout entier était saisi.
Ce commandement ne s'applique que dans des circonstances extraordinaires telles que celles-là, alors que le monde entier était en proie à la terreur et c'était dès lors une obligation que de faire connaître publiquement l'Unicité de D.ieu et que de la proclamer à cette époque-là. D.ieu a d'ailleurs promis à Isaïe qu'Israël ne serait pas complètement couvert de honte en cette pénible circonstance et que surgirait en son sein des jeunes hommes qui ne se déroberaient pas devant la mort, sacrifieraient leur vie et répandraient ainsi la croyance en l'Eternel, en sanctifiant Son Nom en public, ainsi qu'Il nous l'a ordonné, par l'intermédiaire de Moïse notre Maître. Voici ce passage [d'Isaïe]: "Désormais, Jacob ne sera plus mortifié, désormais son visage ne doit plus pâlir. Car, lorsque ses enfants la verront, l'œuvre des mains que j'accomplirai au milieu de lui, ils rendront hommage à Mon Nom; ils sanctifieront le saint nom de Jacob et exalteront le D.ieu d'Israël". Le Sifri dit: "C'est à cette condition que Je vous ai fait sortir du pays d'Egypte: pour que vous sanctifiez publiquement Mon Nom". Dans la Guemara de Sanhédrin, il est dit: "Un descendant de Noé est-il tenu ou non de sanctifier le Nom de D.ieu? [Et d'accepter le martyr? Abayé dit:] viens, écoute: sept commandements ont été donnés aux Noa’hides. Et si cela était [que le commandement de sanctifier le Nom de D.ieu concernait aussi les Noa’hides] il y en aurait huit".
Tu comprendras alors que ce commandement fait partie de ceux qui sont obligatoires pour le peuple d'Israël. La preuve est tirée du verset suivant: "Afin que Je sois sanctifié au milieu des enfants d'Israël".
Les lois détaillées concernant ce commandement ont été expliquées dans le chapitre 7 du Traité Sanhédrin.