Par la grâce de D.ieu,

Chouchan Pourim 5729,
Brooklyn, New York,

Aux participants à la vingt-septième réunion des soutiens
de la Yechiva Tom’heï Temimim Loubavitch de Montréal,
que D.ieu vous accorde longue vie,

Je vous salue et vous bénis,

Le banquet annuel de la Yechiva Tom’heï Temimim(1) a lieu quelques jours après Pourim. A n’en pas douter, il reflètera donc l’esprit de cette fête et, de fait, un lien existe entre l’un et l’autre. Car, le décret de Haman fut inspiré par l’argument suivant(2) : “Il est un peuple dispersé et éparpillé parmi les nations… Leurs lois sont différentes de celles de tous les peuples”(3). Haman prétendait(4) que la spécificité juive, le fait de ne pas s’intégrer à son environnement et d’avoir ses propres lois n’est bon ni pour le pays, ni pour les Juifs.

Il s’avéra que l’inverse était vrai. Le salut ne vint pas en occultant le caractère et la particularité des Juifs et du peuple d’Israël, bien au contraire. C’est en renforçant l’unité juive et sa spécificité, “Il est un peuple”(3) et “leurs lois sont différentes”(3), non seulement que le peuple juif fut protégé, mais qu’en outre, il conféra l’élévation à toutes les provinces de A’hachvéroch, lorsque la direction du pays fut placée entre les mains de Morde’haï le Juif, c’est-à-dire celui qui(5) ne se prosterne pas(3) et ne s’incline pas(3).

L’enseignement évident de tout cela est le suivant. Lorsque les Juifs sont en exil, disséminés et dispersés parmi les peuples, on ne peut pas penser, ce qu’à D.ieu ne plaise, que l’on peut dès lors renoncer à la différence juive, au mode de vie juif et imiter son environnement afin d’avoir une situation sûre et de venir en aide à la société au sein de laquelle on évolue. Car, c’est l’inverse qui est vrai. Le respect de la spécificité et de la particularité juives, le fait que : “leurs lois sont différentes”(3), la vie quotidienne conforme aux lois et aux valeurs éternelles de la sainte Torah, sont le seul moyen d’assurer la pérennité juive et de gagner la confiance, le respect des autres peuples.

Bien entendu, pour maintenir pleinement la particularité juive, lorsque l’on est une petite minorité, dans un environnement étranger et parfois hostile, on doit avoir une force de caractère, aller jusqu’au sacrifice(3), comme ce fut alors le cas, à l’époque de Pourim. Il est donc fondamental de commencer à révéler le véritable esprit juif, dès la prime jeunesse. Tel est le rôle de la Yechiva Tom’heï Temimim Loubavitch de Montréal, qui forme ses élèves dans cet esprit, jusqu’au don de leur propre personne, afin qu’ils soient des Temimim, des Juifs intègres(3) en leur existence physique, en leur existence morale et en celle de l’âme. C’est là leur véritable bonheur et donc celui de leurs parents, de l’ensemble du peuple juif et de tout l’environnement.

D.ieu fasse que cette célébration annuelle soit un succès, à la fois matériellement et spirituellement. Avec ma bénédiction de réussite en tout ce qui vient d’être dit, de même que pour me donner de bonnes nouvelles,

Notes

(1) Voir le Likouteï Si’hot, tome 16, à la page 633.
(2) Esther 3, 8.
(3) Le Rabbi souligne les mots suivants : “Il est un peuple dispersé et éparpillé parmi les nations… Leurs lois sont différentes de celles de tous les peuples”, “Il est un peuple”, “leurs lois sont différentes”, “leurs lois sont différentes”, “sacrifice” et “intègres”.
(4) Voir le Targoum et le Targoum Chéni sur ce verset.
(5) Voir le Torat Mena’hem, Séfer Ha Maamarim Adar, à partir de la page 55.