Lettre n° 9655

Par la grâce de D.ieu, mardi, lorsque


deux fois fut dit(1) le mot “bon”(2),
de la Parchat : “Si tu empruntes de
l’argent(3) à Mon peuple” 5729,
Brooklyn, New York,


Aux dirigeants de l’association de bienfaisance
Chomreï Chabbat(4), que D.ieu vous accorde longue vie,


Je vous salue et vous bénis,


Vous m’avez fait savoir(5) qu’à l’issue du saint Chabbat Parchat : “Si tu empruntes de l’argent à Mon peuple”, aura lieu la réunion annuelle de l’association et le Melavé Malka, conformément à votre usage positif et voici ma réponse(6). Puisse D.ieu faire que ce soit en un moment bon et fructueux, avec un ajout et une élévation par rapport aux années précédentes, conformément à l’Injonction(7) selon laquelle on connaît l’élévation dans le domaine de la sainteté, qui est aussi une force insufflée(8) pour la mettre en pratique.


La bienfaisance(9), consistant à prêter de l’argent, est plus importante que la Tsédaka, puisqu’elle peut être pratiquée envers les riches comme envers les pauvres(10). Bien plus, pour ces derniers, elle constitue “la forme la plus haute(11) de Tsédaka(12), qu’aucune autre ne peut dépasser”, de sorte que “celui qui donne de la Tsédaka se trouve à un stade inférieur”.


Or, la Tsédaka semble présenter un aspect que ne possède pas la bienfaisance, le prêt, puisqu’elle est donnée avec “de l’argent qui aurait pu permettre d’assurer la subsistance de son âme vitale”. C’est donc bien sa propre existence que l’on offre à D.ieu(13), par l’intermédiaire de cet argent qui ne sera pas restitué. Pour reprendre la formulation du verset(14), on peut donc dire que “tout homme au cœur généreux” offrira de l’or et de l’argent(15) à cette caisse de bienfaisance, car un tel don aura toutes les qualités qui viennent d’être définies.


Autre point, qui est essentiel également, l’Admour Hazaken explique(16) que l’un des aspects de la Techouva supérieure(17) consiste à s’attacher à D.ieu, en imitant Ses Attributs, “tout comme Il est miséricordieux…”(18). L’action que l’on adoptera sera donc la Tsédaka, qui fait revivre l’esprit de ceux qui sont humbles, ainsi qu’il est dit : “Car, en six jours, D.ieu fit…”(19), comme cela est expliqué par ailleurs(20).


Et, l’on verra le discours ‘hassidique intitulé : “Si tu prêtes de l’argent”, du Rabbi Maharach, de 5629(21), montrant de quelle manière l’action des six jours de la création fut une forme de prêt. On consultera ce texte. Puisse D.ieu faire qu’on accomplisse tout cela dans la joie et dans l’enthousiasme(22). Avec mes respects, ma bénédiction de réussite, en un bien visible et tangible, de même que pour donner de bonnes nouvelles,


M. Schneerson,


Je vous joins ma participation à la caisse de bienfaisance.


Notes


(1) Le Rabbi note, en bas de page : “Voir le Or Torah, Béréchit, à partir de la page 33a”.
(2) Le Rabbi note, en bas de page : “Voir le traité Kiddouchin 40a, le commentaire de la Michna du Rambam, traité Péa, chapitre 1, à la Michna 1 et la lettre du Rabbi Rachab, dans le Séfer Ha Maamarim 5709, à la page 18”, de même que dans les Iguerot Kodech du Rabbi Rachab, tome 1, lettre n°48.
(3) Le Rabbi note, en bas de page : “Selon l’étude du ‘Houmach de ce jour, dans le cadre des études quotidiennes du ‘Houmach, des Tehilim et du Tanya”, le verset Michpatim 22, 24.
(4) “Ceux qui respectent le Chabbat”.
(5) Voir le Likouteï Si’hot, tome 6, à la page 344.
(6) Une lettre similaire fut adressée aux dirigeants de l’association de bienfaisance qui fonctionne auprès de la synagogue du centre ‘Habad de Tel Aviv. Celle-ci fut publiée dans le Kérem ‘Habad, numéro 23, de Chevat 5730. Le Rabbi y précise : “J’ai bien reçu, en son temps, votre lettre, avec le compte-rendu annuel. Puisse D.ieu faire que vous multipliiez les actions de bienfaisance, avec un ajout et une élévation par rapport aux années précédentes, conformément à l’Injonction selon laquelle…”, la suite figurant ci-dessus.
(7) Selon le traité Bera’hot 28a. Voir, à ce sujet, la lettre n°9577.
(8) Voir les traités Ketouvot 67a, Avoda Zara 3a, le Midrash Tan’houma, Parchat Nasso, au chapitre 11 et le Midrash Bamidbar Rabba, chapitre 12, au paragraphe 3.
(9) Le Rabbi note, en bas de page : “Selon la formulation de la Torah, on fera le bien à la fois physiquement et financièrement. Voir les commentateurs de la Michna, au début du traité Péa et le traité Soukka 49b. Et, les hommes ont coutume d’inclure également, dans le terme de ‘bienfaisance’, le prêt d’argent”.
(10) Le Rabbi note, en bas de page : “Traité Soukka 49b. Voir le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, au début des lois du prêt”.
(11) Le Rabbi note, en bas de page : “Tour, Choul’han Arou’h, Yoré Déa, au chapitre 249, d’après le Rambam, lois des dons aux pauvres, chapitre 10, aux paragraphes 7 et 8”.
(12) Le Rabbi note, en bas de page : “C’est ce que l’on peut déduire du Rambam et du Tour, Choul’han Arou’h. Le Pricha, commentant le Tour, à la même référence, au paragraphe 7, considère que la bienfaisance ne fait pas partie de la Tsédaka, mais je n’ai pas eu le mérite de comprendre le sens de son affirmation”.
(13) Le Rabbi note, en bas de page : “Surtout pour celui qui gagne sa vie par l’effort de ses mains. Voir, à ce propos, le Tanya, chapitre 37, à la page 48b”.
(14) Terouma 25, 2.
(15) Le Rabbi note, en bas de page : “Voir le Midrash Chemot Rabba, au chapitre 38, paragraphe 4, qui remarque : ‘Il est dit que l’or est à Moi, l’argent est à Moi (‘Haggaï 2, 8)’. Voir le Torah Or, au début de la Parchat Vayéchev”.
(16) Le Rabbi note, en bas de page : “Iguéret Ha Techouva, au chapitre 9”.
(17) Le Rabbi note, en bas de page : “Puisqu’il est dit (dans le traité Chabbat 153a) que l’on doit ‘accéder à la Techouva tout au long de sa vie’, selon les termes d’Iguéret Ha Techouva, à la fin du chapitre 11 et le Tanya au chapitre 31, page 40a”. Voir, à ce sujet, la lettre n°9642.
(18) “Sois-le également”. Le Rabbi note, en bas de page : “Voir aussi le Likouteï Torah, à la fin de la Parchat Pin’has, page 80c, le commentaire de Rachi sur le verset Reéh 13, 5 : ‘et s’attacher à Lui’. En revanche, le traité Sotta 14a dit : ‘Vous suivrez l’Eternel votre D.ieu’, comme le Rambam, dans ses lois des opinions, chapitre 1, au paragraphe 5 et dans son Séfer Ha Mitsvot, à l’Injonction n°8. On verra aussi le traité Ketouvot 111b, qui dit : ‘Est-il possible de s’attacher à Lui ? C’est donc comme si… ‘. C’est aussi l’avis du Sifri sur le verset Ekev 11, 22, qui est cité dans le commentaire de Rachi sur ce verset. Iguéret Ha Techouva, en revanche, (au chapitre 9) voit en cela : ‘le sommet de l’attachement’. Il convient donc d’approfondir cette analyse, mais on ne le fera pas ici”. On verra, à ce sujet, le Torat Mena’hem, Mena’hem Tsion, au début du tome 1, introduit par la Mitsva de consoler les endeuillés. Le Rabbi souligne ici les mots : “et s’attacher à Lui”, “vous suivrez”, “c’est donc comme si”, “le sommet de l’attachement”.
(19) “les cieux et la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve”. Yethro 20, 11.
(20) Le Rabbi note, en bas de page : “Peut-être s’agit-il d’Iguéret Ha Kodech, au chapitre 17, qui dit que : ‘la Tsédaka est, à proprement parler, la Mitsva de D.ieu, Qui fait vivre les mondes’. On verra aussi Iguéret Ha Kodech au chapitre 10 et le Torah Or, Bechala’h, à la page 63b”.
(21) Le Rabbi souligne : “5629”. Voir le Séfer Ha Maamarim 5629, paru aux éditions Kehot en 5752, à la page 74.
(22) Le Rabbi note, en bas de page : “Voir le Choul’han Arou’h, Yoré Déa, au chapitre 249, paragraphe 3. Voir aussi le discours ‘hassidique intitulé : ‘Servez l’Eternel’, dans le Séfer Ha Maamarim 5699”, à partir de la page 94.