Lettre n° 9633

Par la grâce de D.ieu,


18 Tévet 5729,
Brooklyn, New York,


Je vous bénis et vous salue,



Je fais réponse à votre lettre du 5/1(1). Vous me décrivez l’événement qui s’est passé comme un “malheur” et il est donc inutile de le commenter, de souligner qu’il met en cause non seulement les trois personnes concernées, comme vous l’écrivez, mais aussi les enfants du couple. En effet, les fils et les filles, par nature, ressentent les rapports distendus entre leurs parents. En outre, les traces d’un tel événement subsistent par la suite, pendant des semaines, des mois ou même une période encore plus longue, on ne le sait pas. En revanche, “l’apport” de l’événement ne dure qu’un instant et seulement pour les deux personnes concernées.


D’un autre côté, chaque Juif et chaque Juive reçoivent l’Injonction de rejeter tout sentiment de renoncement(2), car “rien ne résiste à la Techouva”(3), dont l’objet(4) est le regret absolu, du fond de l’âme, de ce qui s’est passé et donc une bonne résolution pour l’avenir. Ceci inclut aussi le fait d’être prudent, d’écarter tout ce qui pourrait exposer encore une fois ces personnes à une même épreuve, ce qu’à D.ieu ne plaise. En la matière, toute précaution est digne d’éloge.


“D.ieu sonde les cœurs”(5) et Il sait que la Techouva, dans ces domaines, est sincère et morale. Il accorde donc largement le pardon(6), un pardon intégral qui ne peut émaner que de Lui, incluant en particulier une réduction de la peine et de la honte causées à tous ceux qui ont été impliqués dans l’événement et ce qui s’est passé. Selon les termes du verset(7), “réduirait-on la Main de D.ieu ?”. Or, réduire cette douleur est précisément le souhait de votre cœur.


Comme l’expliquent les livres du Rambam(8), qui était à la fois médecin du corps et médecin de l’esprit, il est clair que chaque événement rendant nécessaire la Techouva doit être utilisé pour pratiquer un ajout(9) au domaine du bien, en adoptant une pratique supplémentaire, bonne et droite, envers D.ieu ou envers les autres hommes, comme l’indique le Créateur de l’homme, Qui le dirige, dans Sa Torah, appelée Torah de vie, qui est un enseignement pour la vie. Je veux dire, très simplement, que l’on doit avoir un comportement quotidien basé sur la Torah, avec encore plus de précision que ce qui était nécessaire au préalable et, comme je l’ai dit, “rien ne résiste à la volonté”(10). Avec ma bénédiction de réussite en tout cela, de même que pour m’en donner de bonnes nouvelles,


Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,


Notes


(1) Cette lettre est adressée à une femme.
(2) Voir le traité Bera’hot 10a.
(3) Selon, notamment, le Yerouchalmi, traité Péa, chapitre 1, au paragraphe 1 et chapitre 4, au paragraphe 2, le Rambam, lois de la Techouva, à la fin du chapitre 3, le Zohar, tome 2, à la page 106a et le Midrash Ha Néélam, dans le Zohar ‘Hadach, à la fin de la Parchat Béréchit, à la page 19d.
(4) Voir le Rambam, lois de la Techouva, chapitre 2, au paragraphe 2.
(5) Chmouel 1, 16, 7.
(6) Voir le Tanya, à la fin du chapitre 26 et les références qui y sont indiquées, de même que les notes et remarques sur le Séfer Chel Beïnonim, à cette référence, à la page 164.
(7) Beaalote’ha 11, 23.
(8) Voir le Rambam, lois des jeûnes, chapitre 1, au paragraphe 2 et à la fin du chapitre 5.
(9) Le Rabbi souligne le mot : “ajout”.
(10) D’après le Zohar, tome 2, à la page 162b.