Lettre n° 9621

Par la grâce de D.ieu,


1er jour de ‘Hanouka 5729,
Brooklyn, New York,


A monsieur Yossef Benton,


Je vous salue et vous bénis,


J’ai reçu, avec retard, votre lettre et ce qui y était joint. J’y ai pris connaissance, avec satisfaction, des impressions que vous tirez de votre visite en notre Terre Sainte. De fait, les nations du monde la qualifient également de Terre Sainte et, comme le dit notre sainte Torah, elle est : “le pays vers lequel sont tournés les yeux de l’Eternel votre D.ieu, du début de l’année à la fin de l’année”(1).


Puisse donc D.ieu faire qu’un esprit de sainteté et de pureté s’ajoute à tous ceux qui visitent notre Terre Sainte, de sorte qu’ils en conservent la trace tous les jours de leur vie. Comme l’indiquent nos Sages, celle-ci aura une incidence concrète sur l’existence quotidienne, car “l’acte est essentiel”(2).


Je me permets d’exprimer l’espoir que votre mise des Tefillin, en Terre Sainte, a été un bon début et que vous continuerez à les porter, dans les jours qui viennent, chaque matin de semaine, au moins pendant quelques instants. De fait, chaque Mitsva doit être mise en pratique parce qu’elle est une Mitsva, une Injonction du Créateur. Pour autant, différentes Mitsvot possèdent des vertus particulières. L’une d’entre elles, qui est spécifique à la Mitsva des Tefillin, portés face au cœur et sur la tête(3), est d’instaurer la paix et l’harmonie entre l’intellect et le sentiment, la compréhension rationnelle et l’émotion, le désir du cœur(4), qui est particulièrement nécessaire, surtout à notre époque.


J’espère que vous ne m’en voudrez pas pour mon intervention dans votre vie et dans votre comportement. Mais, une telle démarche est basée sur la formulation de votre lettre et sur l’affirmation de nos Sages selon laquelle tous les Juifs sont des amis(5).


Je vous remercie de m’avoir adressé ce livre de Tehilim, à la demande de votre mère. La coutume juive veut que l’on trouve, en toute chose, une allusion, un rapport. Ceci m’offre donc l’occasion de vous demander d’accepter également mon cadeau, “mesure pour mesure”(6). Il s’agit d’une paire de Tefillin et d’un petit Sidour, qui a également été publié en Terre Sainte, dans l’imprimerie de Kfar ‘Habad.


Je vous adresse ma bénédiction afin de me donner de bonnes nouvelles de tout cela, dans la joie et l’enthousiasme. Avec tous mes vœux pour des jours de ‘Hanouka emplis de lumière, d’une manière sans cesse accrue,


N. B. : Vous voudrez bien transmettre la lettre ci-jointe à votre mère, à laquelle D.ieu accordera une longue vie,


Notes


(1) Ekev 11, 12.
(2) Traité Avot, chapitre 1, à la Michna 17.
(3) Selon le Choul’han Arou’h et celui de l’Admour Hazaken, lois des Tefillin, chapitre 25, au paragraphe 5, dans le Choul’han Arou’h et au paragraphe 11, dans celui de l’Admour Hazaken.
(4) Voir, à ce propos, la longue explication de la lettre n°9636.
(5) Voir le verset Choftim 20, 11, le traité ‘Haguiga 26a et le Tanya, Iguéret Ha Kodech, à la fin du chapitre 22, à la page 135b.
(6) Traité Sanhédrin 90a. Voir le traité Sotta 8b.