Lettre n° 9588

Par la grâce de D.ieu,


13 Mar’hechvan 5729,
Brooklyn, New York,


Au grand Rav, distingué et agréable ‘Hassid qui
craint D.ieu et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Hillel Medalyé(1), grand rabbin et président du
tribunal rabbinique de la communauté juive d’Anvers,


Je vous salue et vous bénis,


J’ai bien reçu votre lettre du 8 Mar’hechvan, de même que celles qui la précédaient. En un moment propice, je mentionnerai tous ceux que vous citez près du tombeau(2). Tout comme vous me transmettez cette requête, D.ieu fasse que vous me donniez de bonnes nouvelles de chacun d’eux et, bien entendu, avant tout, de votre frère, le ‘Hassid, Rav D. B.(3)


Vous m’écrivez à propos d’un “auteur intègre”, mais je ne sais pas clairement à qui vous faites allusion. En tout état de cause, si les livres à paraître sont dans l’esprit qui convient, c’est-à-dire dans celui de la Torah, il est certain que cela est judicieux. Bien plus, pour notre grande peine, une importante littérature éclaire, ou plus exactement “obscurcit” la période de la Shoa(4) en décrivant la part des Juifs respectueux de la Torah et des Mitsvot, à l’inverse de la vérité. Vous devez comprendre ce que je veux dire.


Vous envisagez de vous adresser à la commission des paiements et des dédommagements(5) pour la publication d’un livre commémoratif. C’est une bonne initiative, bien que je ne connaisse pas la situation de cette année. Je ne sais pas s’ils disposent d’un fonds spécifique pour ce programme ou bien s’ils peuvent l’adjoindre à un autre programme.


Vous faites aussi allusion à votre anniversaire. Puisse donc D.ieu faire que vous ayez une année de réussite, en ce qui vous concerne personnellement comme à titre communautaire, afin de vous élever d’une prouesse vers l’autre(6), dans les trois domaines que sont la Torah, la prière et les bonnes actions, sur lesquels reposent le grand monde(7) et le petit monde qu’est l’homme(8).


Vous ne me dites rien de votre état de santé et je veux donc présumer que chacun va bien, y compris physiquement. En effet, le grand maître, le Rambam, tranche, dans ses lois des opinions, au début du chapitre 4, que : “avoir un corps saint et intègre fait partie des voies de D.ieu”. Et, j’ai déjà remarqué par ailleurs(9) qu’à mon humble avis, le premier copiste(10) a omis un mot et cette omission s’est insérée dans les copies suivantes. Il faut donc dire, en l’occurrence : “fait partie des voies du service(11) de D.ieu” et l’on consultera, à la même référence, la fin du chapitre 3(12). Avec mes respects et ma bénédiction pour me donner de bonnes nouvelles de tout cela,


Notes


(1) Voir, à son sujet, les lettres n°9235 et 9601.
(2) Du Rabbi Rayats.
(3) Le Rav Dov Ber Medalyé.
(4) Voir, à ce sujet, la lettre n°9425.
(5) De l’Allemagne, pour la réparation des spoliations de la guerre.
(6) Tehilim 84, 8. Voir la conclusion des traités Bera’hot et Moéd Katan, de même que le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Ora’h ‘Haïm, chapitre 155, au paragraphe 1.
(7) Selon le traité Avot, chapitre 1, à la Michna 2.
(8) Voir le Midrash Tan’houma, Parchat Pekoudeï, au chapitre 3 et les Tikouneï Zohar, Tikoun n°69, aux pages 100b et 101a.
(9) Voir, à ce sujet, la lettre n°5839.
(10) Reproduisant le manuscrit du Rambam.
(11) Le Rabbi souligne le mot : “service”.
(12) Qui présente la même formulation.