Lettre n° 9586

Par la grâce de D.ieu,


13 Mar ‘Hechvan 5729,
Brooklyn, New York,


Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se consacre aux
besoins communautaires, le Rav Moché Tsvi(1) Ha Lévi,


Je vous salue et vous bénis,


Je viens de recevoir votre lettre, ajoutée sur celle de monsieur Bir et je vous joins la réponse que je lui fais(2). Si des explications s’avèrent nécessaires, vous saurez sûrement trouver les mots qui conviennent.


J’avais bien reçu votre lettre concernant ‘Hévron(3) et j’en suis un peu surpris car, vous trouvant sur place, vous avez sans doute connaissance des doutes et des discussions, concernant cette ville, de la part de ceux qui détiennent le pouvoir, en Erets Israël. Parmi eux, pour notre plus grande peine et pour notre honte, ceux qui sont à gauche sont, au moins pour l’heure, plus nombreux que ceux qui sont à droite et que les croyants. Vous devez comprendre ce que je veux dire. Vous avez sûrement connaissance aussi des limitations imposées à ceux qui ont eu “l’effronterie” de s’installer à ‘Hévron. Et, point n’est besoin d’en dire plus car ceci est douloureux et pénible.


Bien entendu, les dissensions concernant la synagogue Tséma’h Tsédek(4), dans la vieille ville, font mal et j’ai bon espoir que vous ferez tout ce qui est en votre pouvoir, non seulement pour réduire cette dispute, mais aussi pour la faire disparaître définitivement, en tenant compte du fait qu’il ne s’agit pas d’une synagogue comme les autres, pas même comme les autres synagogues de Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie. C’est, en l’occurrence, celle qui est représentative de toutes les synagogues des ‘Hassidim, où qu’ils se trouvent, en Terre Sainte ou à l’extérieur de celle-ci. Il est donc certain que sa direction doit être confiée aux ‘Hassidim de tous les endroits, conformément à la Hala’ha tranchée par la partie révélée de la Torah à propos d’une synagogue appartenant aux Juifs en tout lieu(5). C’est aussi pour cette raison que j’ai nommé, dans le comité, non pas des personnes, mais bien des représentants des institutions ‘hassidiques de Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie et de Kfar ‘Habad, à l’exception du ‘Hassid, le Rav A. Pariz, car il ne peut pas y avoir d’élection pour l’association ‘Habad, les jeunes de l’association ‘Habad, les femmes et jeunes filles ‘Habad. J’ai donc imaginé ce qu’aurait été leur choix. Il est bien évident également que cette direction, issue de ces institutions, doit fixer les usages de la synagogue, ses responsables et tout le reste. Je suis très surpris que le doute subsiste encore, en la matière et je suis étonné par l’idée d’écarter la grande valeur de cette synagogue et de la confier à l’autorité de ceux qui viennent y prier pendant le saint Chabbat, pendant les jours de semaine ou pendant les fêtes.


Naturellement, je veux dire qu’en méditant à tout cela, il est certain que ceux qui viennent y prier, avec motivation et bon vouloir, apporteront leur participation à la direction, dont ils accepteront l’autorité et le pouvoir, dans la joie et l’enthousiasme. De la sorte, D.ieu leur accordera la réussite d’élargir la synagogue, à la fois quantitativement et qualitativement, comme je l’avais écrit, précisément à propos de cette synagogue(4).


Puisse D.ieu vous conférer le succès et la bénédiction afin de me donner de bonnes nouvelles de tout cela au plus vite, d’un bien véritable qui sera à la fois bon pour les cieux et bon pour les créatures, comme le tranchent nos Sages, dans le traité Kiddouchin 40a. A la première occasion, tous prendront part à une réunion ‘hassidique digne de ce nom. Alors, s’accomplira le dicton de l’Admour Hazaken, à ce propos, selon lequel : “ce qu’une réunion ‘hassidique peut accomplir, l’ange Mi’haël ne peut le faire et une image merveilleuse est donnée, à ce sujet”, dans le Kovets Mi’htavim qui conclut l’édition complète du Tehilim Ohel Yossef Its’hak, à la page 723(6). Avec ma bénédiction,


M. Schneerson,


N. B. : Je suis surpris par votre remarque selon laquelle le télégramme(4) ne vous est pas parvenu directement. En effet, l’adresse indiquée était la suivante : Vieille ville de Jérusalem, rue ‘Habad.


Notes


(1) Le Rav M. T. Segal. Voir, à son sujet, la lettre n°9545.
(2) Il s’agit de la lettre suivante.
(3) Voir, à ce sujet, les lettres n°9549 et 9618.
(4) Voir, à ce sujet, la lettre n°9580.
(5) Voir le Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, chapitre 153, au paragraphe 7, les responsa Tséma’h Tsédek, Ora’h ‘Haïm, au chapitre 24, les Iguerot Kodech du Rabbi Maharach, à la lettre n°42 et les Iguerot Kodech du Rabbi Rachab, tome 5, à la lettre n°1105.
(6) De l’édition de 5713 et à la page 787, de l’édition de 5744, de même que dans les Iguerot Kodech du Rabbi Rayats, tome 3, à la page 413.