Lettre n° 9496

Par la grâce de D.ieu,


en les jours du compte de l’Omer 5728,
Brooklyn, New York,


Aux participantes à la treizième convention annuelle
des femmes et jeunes filles ‘Habad,
que D.ieu vous accorde longue vie,


Je vous salue et vous bénis,


Cette fois-ci(1), votre convention annuelle a lieu en les jours propices qui sont liés au Chabbat bénissant le mois de Sivan, le troisième mois(2), celui du don de la Torah.


La Torah nous raconte(3) qu’en le jour du Roch ‘Hodech Sivan, les enfants d’Israël parvinrent près du mont Sinaï et atteignirent l’unité(4) qui est exprimée par les mots : “ Et, Israël campa là-bas ”(3), au singulier. Tout le peuple d’Israël était alors comme un seul homme, uni et soudé à l’idée de recevoir la Torah et les Mitsvot.


L’importance de ce moment peut être établi en fonction de l’affirmation de nos Sages(5) selon laquelle l’unité du peuple d’Israël fut la cause du don de la Torah.


Il a été maintes fois souligné que le peuple d’Israël connaît des moments essentiels, ayant un contenu particulier, pour ce qui concerne la Torah et le Judaïsme, en lesquels les femmes reçoivent un rôle déterminant. L’un de ceux-ci est l’unité(4) de la famille, dont la femme détient les clés fondamentales, unité entre les parents et les enfants, entre les parents eux-mêmes et entre les enfants eux mêmes. En la matière, comme on peut l’observer de la façon la plus claire, l’épouse et la mère ont beaucoup à dire, bien souvent plus encore que le mari et le père. C’est l’une des raisons pour lesquelles elle est appelée “ maîtresse de maison ”(6).


Il est clair également que l’unité entre les Juifs, au sens large, entre les familles et dans l’ensemble du peuple, dépend de celle de chaque famille en particulier. Chaque fois que l’unité familiale est remise en cause, ce qu’à D.ieu ne plaise, on ne peut espérer plus qu’elle s’instaure entre toutes les familles.


Même si l’unité de la famille est la meilleure qui soit, le problème de l’unité du peuple juif dans son ensemble se pose encore. En effet, le fondement d’une véritable unité juive est, comme on l’a dit plus haut, la Torah et les Mitsvot.


De tout temps, il n’a jamais été aisé de réaliser cette unité. Néanmoins, ce problème est devenu beaucoup plus complexe de nos jours, du fait de la “liberté” des pays “libres”, dont les habitants ne subissent aucune contrainte, concernant leur résidence, leur activité, leur conception de l’éducation, leurs opinions, leurs idées et tout le reste.


Toutes ces différences et distinctions géographiques, sociales, culturelles sont les conséquences directes de la “ liberté ” actuelle. De ces situations nouvelles, ont résulté de nouveaux problèmes, de nouvelles difficultés, qui impliquent autant d’exigences(4), car, avec l’approche qui convient et une forte détermination, on peut effectivement leur trouver une solution.


J’espère que la convention des femmes et jeunes filles ‘Habad, cette année, saura prêter l’attention qui convient aux problèmes venant d’être soulevés et à ce qui en résulte, sans sous-évaluer les larges possibilités et les capacités étendues s’offrant aux femmes juives, en général, aux femmes et jeunes filles ‘Habad, en particulier. En effet, il est certain que le rôle(7) qui leur est confié par la divine Providence ne dépasse jamais les forces et les moyens(8) que D.ieu leur accorde, pour les mettre en pratique dans leur existence.


Il importe avant tout que la convention permette de renforcer et de développer les actions concrètes, puisque(9) : “ l’acte est essentiel ”(4). D.ieu fasse que l’on agisse et que l’on accomplisse, dans toute la mesure du possible, en faisant pleinement usage des capacités, dans la joie et l’enthousiasme. Avec ma bénédiction de succès et pour m’annoncer de bonnes nouvelles, à la fois spirituelles et matérielles,


M. Schneerson,


Notes


(1) Voir le Likouteï Si’hot, tome 8, à la page 241.
(2) Après celui de la sortie d’Egypte, Nissan.
(3) Yethro 19, 1-2. Voir le Me’hilta et le commentaire de Rachi sur ce verset.
(4) Le Rabbi souligne les mots : “l’unité”, “et, Israël campa là-bas”, “l’unité”, “exigences” et “l’acte est essentiel”.
(5) Voir le Midrash Vaykra Rabba, chapitre 9, au paragraphe 9, le Dére’h Erets Zouta, chapitre sur la paix, le Tan’houma, édition Bober, Parchat Yethro, au chapitre 9 et le Likouteï Si’hot, tome 21, à partir de la page 100.
(6) Voir le Midrash Béréchit Rabba, chapitre 71, au paragraphe 1 et le Zohar, tome 1, à la page 154a.
(7) Voir, à ce sujet, le Midrash Bamidbar Rabba, chapitre 12, au paragraphe3.
(8) Voir les traités Ketouvot 67a et Avoda Zara 3a, le Midrash Tan’houma, Parchat Nasso, au chapitre 11, le Midrash Bamidbar Rabba, chapitre 12, au paragraphe 3.
(9) Traité Avot, chapitre 1, à la Michna 17.