Lettre n° 9414

Par la grâce de D.ieu,


veille de la fête de la libération du
19 Kislev 5728,
Brooklyn, New York,


A madame Chiffra Yehoudit(1),


Je vous bénis et vous salue,


J’ai bien reçu votre lettre, de même que celle qui la précédait(2). Heureuse est votre part, puisque vous avez le mérite et le succès d’encourager de nombreuses âmes, parmi les femmes d’Israël, chacune d’entre elles étant une descendante de Sarah, de Rivkah, de Ra’hel et de Léa. En l’occurrence, toutes se trouvent dans une situation particulière, puisqu’elles ont perdu leur mari et que D.ieu leur accorde longue vie. Il est absolument certain que l’on peut se fier aux propos de nos Sages(3) qui disent : “C’est lui(4) qui est exaucé le premier”. D.ieu, qu’Il soit béni et exalté vous encouragera donc. Il renforcera votre moral et votre situation.


De fait, “toute œuvre Lui est aisé”(5) et Lui seul connaît les raisons de Son comportement dans notre monde. Il est clairement établi que : “tout ce que D.ieu accompli est pour le bien”(6). Comme cela est expliqué par ailleurs(7) et comme le précisent, à maintes reprises, les Grands d’Israël, il n’est nullement surprenant qu’une créature ne comprenne pas les voies du Créateur, béni soit-Il. Car, ils n’ont absolument aucune commune mesure. On ne peut donc en saisir que les points de Sa Sagesse, de Sa Volonté et de ce qui les concerne, que le Créateur a révélés, dans Sa grande bonté, aux créatures.


Si, de tous les domaines du bien et de la sainteté, nos Sages disent(8) que : “le Saint béni soit-Il vient en aide”, combien plus est-ce le cas quand il s’agit d’une épreuve aussi terrible que celle-ci. Il ne faut donc pas remettre en cause le Créateur, en ce malheur qui vous a fait perdre votre mari, père de vos enfants. Le Saint béni soit-Il, Qui est un D.ieu de vérité(9), vous est venu en aide et il est certain que cette aide, en l’occurrence la consolation, se fonde sur la vérité, même si la compréhension de tout cela nous dépasse.


En fonction des informations que j’ai obtenues de votre important accomplissement(10), de par le passé, j’ai bon espoir que vous agirez avec encore plus de vigueur pendant les jours qui viennent et, “comme le visage se reflète dans l’eau”(11), les femmes avec lesquelles vous entrez en contact seront motivées à apporter leur concours, à venir en aide à ce projet, en tous les besoins de chacune d’entre vous, avec les membres de sa famille.


Pour cela, toutes renforceront leur comportement quotidien basé sur notre Torah, Torah de vie, Qui a été donnée par le D.ieu de vie et, point le plus profond, éduqueront leurs enfants à la Torah, au dais nuptial et aux bonnes actions, dans la largesse.


On confère un mérite à un jour propice(12). Pour différentes raisons, la présente a été rédigée entre le 10 Kislev, libération de l’Admour Haémtsahi et le 19 Kislev, celle de l’Admour Hazaken, qui sont aussi notre délivrance et la libération de notre âme. Chacune d’entre vous sera donc libérée, au sein de tout Israël, de toutes les pensées qui troublent et, plus généralement, de tout ce qui fait obstacle à la mission confiée, celle de chaque femme d’Israël fidèle à D.ieu et à Sa Torah, celle de diriger un foyer juif, d’éduquer ses fils et ses filles dans l’esprit de la Tradition d’Israël, “pour le renom, la gloire et l’honneur”(13) de notre peuple, les enfants d’Israël. Ceci sera, en outre, une satisfaction et le plus grand mérite pour l’âme des défunts, du mari, du père, dont D.ieu vengera le sang. Car, eux-mêmes observent, du monde de la Vérité et ils voient leurs fils et leurs filles, suivant la voie de la vérité, du bien et de la droiture, la voie royale, qui nous a été tracée par le Roi du monde, D.ieu, qu’Il soit béni et exalté.


Puisse D.ieu faire, conformément à la conclusion de ce mois, aux jours de ‘Hanouka, que, désormais, vous avanciez, vous ajoutiez de la lumière, de jour en jour(14), que D.ieu éclaire la vie de chacune d’entre vous, que vous ne connaissiez que le bienfait et la bonté(15) véritables et évidents, toujours et tous les jours. Avec ma bénédiction à l’occasion de la fête de la libération, de même que pour une réussite accrue en votre action et pour me donner de bonnes nouvelles de tout ce qui a été écrit,


M. Schneerson,


Je vous joins ma propre participation à votre réalisation et à son développement.


Notes


(1) Madame C. Y. Golombovitch Morosov, épouse du Rav David Morosov, victime de la guerre des six jours, puisse D.ieu venger son sang. Voir, à ce sujet, le Torat Mena’hem, Mena’hem Tsion, tome 2, à partir de la page 411 et, pour ce qui la concerne, la lettre n°9516.
(2) Voir le Likouteï Si’hot, tome 35, à la page 342, le Kérem ‘Habad, volume n°16, de Tévet 5728 et le Torat Mena’hem, Mena’hem Tsion, tome 2, à partir de la page 539.
(3) Dans le traité Baba Kama 92a.
(4) Celui qui vient en aide aux autres.
(5) Chmouel 1, 2, 3.
(6) Selon le traité Bera’hot 60b.
(7) Voir, à ce sujet, la lettre n°9381.
(8) Dans le traité Kiddouchin 30b.
(9) Selon le verset Yermyahou 10, 10.
(10) Pour réconforter les veuves des guerres d’Israël.
(11) Michlé 27, 19.
(12) Selon le traité Taanit 29a.
(13) Selon le verset Tétsé 26, 19.
(14) Selon le traité Chabbat 21b. Voir le Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, lois de ‘Hanouka, chapitre 671, au paragraphe 2.
(15) Tehilim 23, 6.