Lettre n° 859

Par la grâce de D.ieu,
11 Tévet 5711,
Brooklyn,

Au jeune homme, ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav ...,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu, en son temps, votre lettre du 10 Kislev, dans laquelle vous me dites que, selon votre estimation, l’état de votre fille est sérieux. Vous me demandez de prier pour elle et vous concluez en me disant que vous vous engagez, lorsqu’elle guérira complètement, à respecter les Mitsvot.

Du fait de mes nombreuses occupations, je ne vous ai pas répondu aussitôt, mais, me trouvant près du tombeau de mon beau-père, le Rabbi, j’ai mentionné le nom de votre fille, pour qu’elle reçoive une prompte guérison. Il lui a sans doute accordé sa bénédiction.

Votre beau-frère m’a appris que votre fille va mieux et j’espère que vous pourrez m’annoncer prochainement sa complète guérison.

Vous me dites que vous êtes un libre penseur. J’écris, néanmoins, dans mon en-tête, "qui craint D.ieu". En effet, mon beau-père, le Rabbi a dit, à plusieurs reprises, que chaque Juif est, par nature, un homme qui craint D.ieu. Voici ce qu’il dit : "Un Juif ne veut pas et ne peut pas être séparé de la Divinité". Mais, parfois, on peut s’imaginer, pour des raisons accessoires, que l’on ne craint pas D.ieu, ce qu’à D.ieu ne plaise ou, pour reprendre votre expression, que l’on est un libre penseur.

De manière naturelle, la profondeur de l’âme fait son apparition lorsque l’on subit un choc. Celui-ci peut être de deux natures :
1. Ce peut être un événement malheureux, ce qu’à D.ieu ne plaise.
2. Il peut aussi s’agir d’une circonstance joyeuse, présentant un caractère exceptionnel.
De ces deux manières, l’âme subit un choc et elle perd ses vêtements superficiels, mettant en évidence sa pureté profonde.

Pour ce qui vous concerne, la profondeur de votre âme s’est révélée par la maladie de votre fille. Puisse D.ieu faire qu’elle ne se voile plus, désormais et, bien plus, si elle doit se révéler encore plus profondément, que ce soit par des événements joyeux.

J’espère obtenir très bientôt, de votre part, la bonne nouvelle de la guérison de votre fille et pour tout ce qui vous concerne, en général.

Avec ma bénédiction pour que vous m’annonciez très vite de bonnes nouvelles, matérielles et spirituelles,

Mena’hem Schneerson,