Lettre n° 8465

Par la grâce de D.ieu,
10 Tamouz 5722,
Brooklyn, New York,

A l’attention de monsieur Moché Charet(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai appris avec plaisir, par le comité de Kfar ‘Habad, que vous avez visité ce village. De même, j’ai été satisfait d’apprendre, par notre délégué, le Rav Binyamin Gorodetski(2), les termes de la discussion que vous avez eue. Je conserve aussi l’impression de la visite que vous avez faite ici et tout cela s’additionne pour former un ensemble, ayant de l’importance et renforçant ma conviction que votre sympathie est acquise pour toutes les formes de notre action en notre Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie et pour Kfar ‘Habad, en particulier. Il en est de même pour toutes les questions, d’ordre public, que nous avons abordées, lors de notre conversation. Tout cela a eu des effets concrets et en aura encore.

On fait en sorte que de bonnes nouvelles soient obtenues en un jour propice. De fait, toutes ces informations me sont parvenues à proximité de la fête de la libération des 12 et 13 Tamouz. Cette année est, en outre, la trente-cinquième depuis le libération de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, à l’issue de son emprisonnement. Vous savez sans doute ce qui se passa, à cette époque-ci, en ce moment-là(3). Or, la mémoire d’un Juif, public ou personnel, doit permettre de “ commémorer et revivre ”, ce qui veut dire qu’une action concrète doit en résulter. L’idée centrale de cette fête de la libération est donc l’immense pouvoir qui est conféré à un seul Juif. Grâce à une ferme résolution et avec une abnégation véritable, il parvint non seulement à résister à la dictature, à un régime puissant et arrogant, mais, en outre, à être le vainqueur du combat de D.ieu et de Son peuple de prédilection. Mais, il n’y eut pas là une victoire personnelle. Celle-ci fut le fait de tous et l’on en observe clairement les conséquences. Certes, qui pourrait se permettre de se comparer au Rabbi et, en particulier, à sa force d’abnégation ? Pour autant, les conditions, dans les pays libres en lesquels nous menons notre action, sont infiniment plus faciles. On peut déduire tout cela d’un raisonnement a fortiori(4) et en constatant que les termes ne sont pas identiques(5). Puisse donc D.ieu faire que chacun d’entre nous assume la mission qu’il a reçue de la divine Providence, avec les forces nécessaires pour la mener à bien. Avec mes respects, ma bénédiction et mes vœux à l’occasion de la fête de la libération,

Notes

(1) Voir, à son sujet, la lettre n°8383.
(2) Voir, à son sujet, la lettre n°8520.
(3) Voir la lettre précédente.
(4) S’il en fut ainsi en Russie soviétique, combien plus doit-il en être de même dans les pays libres.
(5) La situation des pays libres n’est pas identique à celle de la Russie soviétique.