Lettre n° 8446

Par la grâce de D.ieu,
25 Sivan 5722,
Brooklyn, New York,

Au distingué et agréable ‘Hassid qui craint D.ieu, se consacre
aux besoins communautaires, issu d’une grande famille, aux
comportements généreux, le Rav C. Z.(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’espère qu’à réception de la présente, vous serez déjà rentré de votre voyage(2). A n’en pas douter, vous ne manquerez pas de me faire savoir, en particulier, comment vous avez trouvé les membres de votre famille, de même que votre famille au sens large, c’est-à-dire les ‘Hassidim et nos frères, les enfants d’Israël. Il est sûrement inutile de vous souligner qu’en la matière, plus vous détaillerez et mieux cela sera. Je vous en remercie d’avance et je vous dis merci encore une fois.

Hier, monsieur Shargaï(3) m’a rendu visite. Bien entendu, parmi les points essentiels que nous avons abordés au cours de notre discussion, une place particulière a été accordée à la question des nouveaux immigrants et, notamment, au mémoire(4) qui, à l’époque, avait été envoyé d’ici, formulant la proposition que les endroits d’intégration et les bâtiments destinés aux jeunes immigrants soient intégrés au budget du logement et non à celui de l’éducation. Ce mémoire précise tout cela. A ma surprise, bien entendu agréable, j’ai appris qu’au cours d’une réunion de l’Agence juive, a été désigné un comité spécifiquement chargé de traiter cette question. Vous-même présidez ce comité, ce qui veut dire qu’en plus de l’influence positive que vous exercerez sur ses discussions et sur sa décision finale, vous pourrez aussi en hâter l’application, l’activer dans toute la mesure du possible.

Il me semble vous avoir déjà souligné, dans l’un de mes courriers(5), l’importance de l’empressement, comme l’explique l’Admour Hazaken, dans Iguéret Ha Kodech, au chapitre 21, à propos du sacrifice d’Its’hak, qui est mentionné à différentes reprises dans les prières des Juifs, de même que dans les discours des prédicateurs, faisant de la morale. Voici ce que dit notre saint maître, à cette référence : “ L’empressement de notre père Avraham, puisse-t-il reposer en paix, nous protège, nous-mêmes et nos enfants, pour l’éternité. Car, le sacrifice, par lui-même, ne peut pas être considéré comme une grande épreuve, eu égard à l’élévation de notre père Avraham, puisse-t-il reposer en paix ”. Il ajoute aussi que l’empressement est un signe de joie, manifesté par celui qui désire accomplir la Volonté de son Créateur et Lui procurer de la satisfaction. En l’occurrence, s’applique aussi la suite des propos de l’Admour Hazaken, à la même référence, soulignant que la valeur de l’empressement se manifeste, en particulier, dans l’acte de Tsédaka, lequel surpasse tous les autres, est bon pour nous, y compris dans ce monde et doit donc être anticipé, dans toute la mesure du possible. En l’occurrence, une intégration convenable des jeunes est bien un acte de Tsédaka, au sens le plus large et le plus profond, une Tsédaka perpétuelle pour la vie dans ce monde et pour celle du monde futur.

A n’en pas douter, vous savez tout cela. Néanmoins, nous avons reçu l’Injonction(6) de conseiller l’empressement précisément à ceux qui possèdent cette qualité, de façon naturelle. J’ai appris, ces jours-ci, que le responsable communautaire Petsherski et ses amis ont été libérés de prison et qu’ils ont pu retrouver leur place. Malheureusement, je n’en ai pas eu confirmation jusqu’à maintenant. D.ieu fasse que cela soit bientôt confirmé. Avec mes respects et ma bénédiction afin que vous me donniez de bonnes nouvelles,

M. Schneerson,

Notes

(1) Chnéor Zalman Chazar. Voir, à son sujet, la lettre n°8254.
(2) En Russie. Voir, à ce sujet, les lettres n°8494 et 8513.
(3) Le Rav Chlomo Zalman Shargaï. Voir, à son propos, la lettre n°8429.
(4) Il s’agit de la lettre n°8322.
(5) Voir, à ce propos, les lettres n°2636, 2827 et 7398.
(6) Dans le traité Makot 23a.