Lettre n° 812
Par la grâce de D.ieu,
28 Mar’Hechvan 5711,
Brooklyn,
Aux Rabbanim, distingués ‘Hassidim qui craignent D.ieu
et, dernier point mais le plus important, attachés à mon
beau-père, le Rabbi, chef de notre génération, qui mettent
en pratique la mission qu’il confie, dans le domaine de la
bonne éducation, que D.ieu vous prête longue vie,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai lu avec plaisir la lettre(1) de notre ami, le Rav, distingué ‘Hassid, qui craint D.ieu, homme aux multiples accomplissements, Rav Its’hak Aharon(2). Elle me relatait de quelle manière vous éduquez les enfants juifs et exercez une bonne influence dans les foyers des parents, que vous éclairez de la lumière de la Torah et des Mitsvot, telles que les explique l’enseignement de notre maître, qui est la ‘Hassidout.
Il peut vous apparaître que vous ne parvenez pas, en chacune de vos actions, à convaincre votre interlocuteur qu’il doit agir concrètement, mais ce n’est nullement le cas. Une causerie de mon beau-père, le Rabbi, prononcée en Russie, permet de l’établir. Elle explique l’immense importance d’un seul geste effectué par un Juif, citant pour preuve la parole de nos Sages qui souligne la grandeur de ceux qui accèdent à la Techouva.
Nos Sages disent que les Justes parfaits ne peuvent égaler ceux qui accèdent à la Techouva. Or, demande le Rabbi, un Juste sert D.ieu tout au long de sa vie, alors que l’on peut accéder à la Techouva un instant avant sa mort, comme ce fut le cas pour Rabbi Eliézer Ben Dourdaya. Comment ce dernier peut-il donc surpasser le premier ?
L’explication est, en fait, la suivante. On doit déduire de cette affirmation la grande valeur d’une seule action accomplie par un Juif. De fait, un seul instant, un seul geste, lui permettent de réussir sa mission dans le monde.
Il en est de même pour le service de D.ieu. Parfois, l’effet exercé sur les élèves ou sur les foyers des parents n’apparaît pas à l’évidence, bien que l’on ait consenti l’effort qui convient. Néanmoins, qui sait ce qui se passe dans le cœur de son prochain ? Peut-être celui-ci fera-t-il le geste qui lui permettra de réussir la mission qui lui est confiée ici-bas.
Bien évidemment, tout cela ne concerne pas l’intérêt que vous devez porter à votre travail. Il vous faut, selon l’expression de nos Sages, prononcer des paroles qui émanent du cœur. Au sens le plus littéral, vous devez parler chaleureusement, être concernés par votre interlocuteur. Vous devez montrer la valeur du temps à vos élèves, en leur apprenant à l’utiliser à bon escient et lorsque vous visitez un foyer, ce qui vous permettra d’être entendus et de convaincre.
Mon but n’est pas de vous faire de la morale et peut-être la situation est-elle suffisamment bonne pour que la présente lettre soit inutile. Mais, il me semble être de mon devoir de vous communiquer mon sentiment, en la matière et j’espère que mes paroles auront un effet positif.
Vous savez sans doute, et il est inutile de le détailler, de quelle manière mon beau-père, le Rabbi, a fait don de lui-même pour assurer une bonne éducation aux enfants, pour renforcer le Judaïsme, y compris dans ses pratiques les plus élémentaires. Or, il aurait pu, pendant ce temps, étudier les secrets de la Torah, surtout les plus profonds.
Il délivra ainsi une leçon à chacun d’entre nous. En effet, le mauvais penchant peut prendre l’apparence d’un Juste intègre et parfait, qui dira : "Pourquoi dois-tu enseigner aux autres à lire l’alphabet ou à dire Modé Ani ? D’autant que l’issue de ton action reste incertaine. A la place de tout cela, tu pourrais étudier la ‘Hassidout. Ainsi, tu serais certain d’accomplir quelque chose. N’es-tu pas un ‘Hassid, attaché au Rabbi ? Il est donc certain que cette étude aura de l’effet sur toi".
Mon beau-père, le Rabbi, a donné la réponse par son propre exemple. Il n’a pas ménagé son temps et ses forces, ne s’est pas demandé ce qu’il pourrait accomplir pour lui-même, ne rechercha pas les réalisations les plus hautes. Il fit de son mieux pour promouvoir la bonne éducation, commençant par l’alphabet et s’adressant aux personnes les plus simples. De la sorte, il fit littéralement don de lui-même.
Du reste, il est dit, dans sa causerie du 20 Kislev 5693(3), au paragraphe 17, que : "Le Tséma’h Tsédek expliqua que l’abnégation de son grand-père, l’Admour Hazaken, est négligeable par rapport à celle qui consiste à renoncer à la possibilité de se lier à l’Essence de D.ieu pour pouvoir rendre un service à quelqu’un, s’assurer qu’un Juif accède à la Techouva par ses forces propres, serve D.ieu sincèrement". Il semble que ce soit bien là ce que l’on attend de nous. Nous en avons reçu le pouvoir et les forces. Il suffit donc de le vouloir.
Je conclus en vous adressant ma bénédiction de réussite, afin que vous soyez réellement attachés à mon beau-père, le Rabbi. En conséquence, chacun et chacune d’entre vous mènera à bien la mission qu’il lui a confiée avec plaisir et bon vouloir. Les sources de votre enseignement se diffuseront à l’extérieur. Alors, "ils se réveilleront et se réjouiront, ceux qui reposent sous terre" et mon beau-père, le Rabbi, nous conduira, la tête haute, vers notre terre, très bientôt et de nos jours, Amen.
Notes
(1) Il s’agit de la lettre précédente.
(2) Rav I. A. Goldin.
(3) 1932.
28 Mar’Hechvan 5711,
Brooklyn,
Aux Rabbanim, distingués ‘Hassidim qui craignent D.ieu
et, dernier point mais le plus important, attachés à mon
beau-père, le Rabbi, chef de notre génération, qui mettent
en pratique la mission qu’il confie, dans le domaine de la
bonne éducation, que D.ieu vous prête longue vie,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai lu avec plaisir la lettre(1) de notre ami, le Rav, distingué ‘Hassid, qui craint D.ieu, homme aux multiples accomplissements, Rav Its’hak Aharon(2). Elle me relatait de quelle manière vous éduquez les enfants juifs et exercez une bonne influence dans les foyers des parents, que vous éclairez de la lumière de la Torah et des Mitsvot, telles que les explique l’enseignement de notre maître, qui est la ‘Hassidout.
Il peut vous apparaître que vous ne parvenez pas, en chacune de vos actions, à convaincre votre interlocuteur qu’il doit agir concrètement, mais ce n’est nullement le cas. Une causerie de mon beau-père, le Rabbi, prononcée en Russie, permet de l’établir. Elle explique l’immense importance d’un seul geste effectué par un Juif, citant pour preuve la parole de nos Sages qui souligne la grandeur de ceux qui accèdent à la Techouva.
Nos Sages disent que les Justes parfaits ne peuvent égaler ceux qui accèdent à la Techouva. Or, demande le Rabbi, un Juste sert D.ieu tout au long de sa vie, alors que l’on peut accéder à la Techouva un instant avant sa mort, comme ce fut le cas pour Rabbi Eliézer Ben Dourdaya. Comment ce dernier peut-il donc surpasser le premier ?
L’explication est, en fait, la suivante. On doit déduire de cette affirmation la grande valeur d’une seule action accomplie par un Juif. De fait, un seul instant, un seul geste, lui permettent de réussir sa mission dans le monde.
Il en est de même pour le service de D.ieu. Parfois, l’effet exercé sur les élèves ou sur les foyers des parents n’apparaît pas à l’évidence, bien que l’on ait consenti l’effort qui convient. Néanmoins, qui sait ce qui se passe dans le cœur de son prochain ? Peut-être celui-ci fera-t-il le geste qui lui permettra de réussir la mission qui lui est confiée ici-bas.
Bien évidemment, tout cela ne concerne pas l’intérêt que vous devez porter à votre travail. Il vous faut, selon l’expression de nos Sages, prononcer des paroles qui émanent du cœur. Au sens le plus littéral, vous devez parler chaleureusement, être concernés par votre interlocuteur. Vous devez montrer la valeur du temps à vos élèves, en leur apprenant à l’utiliser à bon escient et lorsque vous visitez un foyer, ce qui vous permettra d’être entendus et de convaincre.
Mon but n’est pas de vous faire de la morale et peut-être la situation est-elle suffisamment bonne pour que la présente lettre soit inutile. Mais, il me semble être de mon devoir de vous communiquer mon sentiment, en la matière et j’espère que mes paroles auront un effet positif.
Vous savez sans doute, et il est inutile de le détailler, de quelle manière mon beau-père, le Rabbi, a fait don de lui-même pour assurer une bonne éducation aux enfants, pour renforcer le Judaïsme, y compris dans ses pratiques les plus élémentaires. Or, il aurait pu, pendant ce temps, étudier les secrets de la Torah, surtout les plus profonds.
Il délivra ainsi une leçon à chacun d’entre nous. En effet, le mauvais penchant peut prendre l’apparence d’un Juste intègre et parfait, qui dira : "Pourquoi dois-tu enseigner aux autres à lire l’alphabet ou à dire Modé Ani ? D’autant que l’issue de ton action reste incertaine. A la place de tout cela, tu pourrais étudier la ‘Hassidout. Ainsi, tu serais certain d’accomplir quelque chose. N’es-tu pas un ‘Hassid, attaché au Rabbi ? Il est donc certain que cette étude aura de l’effet sur toi".
Mon beau-père, le Rabbi, a donné la réponse par son propre exemple. Il n’a pas ménagé son temps et ses forces, ne s’est pas demandé ce qu’il pourrait accomplir pour lui-même, ne rechercha pas les réalisations les plus hautes. Il fit de son mieux pour promouvoir la bonne éducation, commençant par l’alphabet et s’adressant aux personnes les plus simples. De la sorte, il fit littéralement don de lui-même.
Du reste, il est dit, dans sa causerie du 20 Kislev 5693(3), au paragraphe 17, que : "Le Tséma’h Tsédek expliqua que l’abnégation de son grand-père, l’Admour Hazaken, est négligeable par rapport à celle qui consiste à renoncer à la possibilité de se lier à l’Essence de D.ieu pour pouvoir rendre un service à quelqu’un, s’assurer qu’un Juif accède à la Techouva par ses forces propres, serve D.ieu sincèrement". Il semble que ce soit bien là ce que l’on attend de nous. Nous en avons reçu le pouvoir et les forces. Il suffit donc de le vouloir.
Je conclus en vous adressant ma bénédiction de réussite, afin que vous soyez réellement attachés à mon beau-père, le Rabbi. En conséquence, chacun et chacune d’entre vous mènera à bien la mission qu’il lui a confiée avec plaisir et bon vouloir. Les sources de votre enseignement se diffuseront à l’extérieur. Alors, "ils se réveilleront et se réjouiront, ceux qui reposent sous terre" et mon beau-père, le Rabbi, nous conduira, la tête haute, vers notre terre, très bientôt et de nos jours, Amen.
Notes
(1) Il s’agit de la lettre précédente.
(2) Rav I. A. Goldin.
(3) 1932.