Lettre n° 8053

Par la grâce de D.ieu,
15 Sivan 5715,
Brooklyn,

Vous me parlez de dissensions au sein de la direction. Vous comprendrez à quel point cette nouvelle m’attriste, car je pensais qu’au moins entre les jeunes, qui ont suffisamment de travail pour tous, comme la Torah le dit à propos de la construction du Sanctuaire : “ il y en avait assez et il en restait ”, le temps ne permettrait pas de se consacrer à la force du mal de Midyan(1), comme l’expliquent longuement le discours ‘hassidique intitulé : “ Enrôlez pour vous ”, figurant dans le Likouteï Torah et ceux, ayant le même titre, qui furent prononcés par la suite, jusque par le chef de notre génération, mon beau-père, en particulier le Kountrass Hé’haltsou, de 5559(2) et ses additifs. Mais, il s’avère que nous n’en ayons pas encore eu le mérite. Il semble qu’il(3) danse encore parmi nous et qu’il détruise tout ce qui est positif.

Je n’ai reçu, de la part de la direction, aucune information officielle, à ce sujet et je ne souhaite donc pas prendre position officiellement, car je devrais alors faire part de mon analyse telle qu’elle est, sans fard. Pourquoi donc me contraindre à faire souffrir des Juifs ou même leur âme animale ? D’après ce que vous me précisez, votre habitude est de ne pas intervenir quand il y a une dispute et cette attitude est très judicieuse. Néanmoins, c’est vous qui évoquez tout cela dans votre lettre. Sans intervenir directement, vous userez donc de tous les moyens pour que les cœurs se rapprochent au plus vite. Vous trouvez une façon d’extraire la situation de la boue, sans qu’il me faille m’y glisser moi-même.

Notes

(1) Celle de la dispute.
(2) 1909, du Rabbi Rachab.
(3) Le mauvais penchant.