Lettre n° 7953
Par la grâce de D.ieu,
25 Chevat 5713,
Brooklyn,
Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se consacre
aux besoins communautaires, le Rav C.(1),
Je vous salue et vous bénis,
A) Pour le bon ordre, je vous accuse réception, encore une fois, de vos lettres de Roch ‘Hodech Tévet, des 10, 22 et 29 Tévet, des 7, 10, 16 et 20 Chevat, avec ce qui y était joint. Je vous remercie de m’écrire d’une façon relativement détaillée. De même, j’ai bien reçu les colis de livres que vous avez envoyés les 6 et 15 Tévet.
B) S’agissant de la distribution de l’argent de ‘Hanoukka, il me semble vous avoir déjà écrit(2) qu’il n’y avait pas lieu d’adopter une attitude trop rigoriste, ce qui veut dire qu’en cas de doute, il convient d’en donner, au besoin au titre de l’avenir(3), ce qui pourra les aider à se rapprocher au plus vite.
C) Vous parlez du travail qui est effectué dans les villages et dans les grandes villes. Ma position a toujours été qu’il convient effectivement de travailler dans les villages, où l’on peut sauver des personnes de l’assimilation, au sens le plus littéral. Pour autant, il est particulièrement important de former des maîtres et des moniteurs parmi les Juifs marocains. Toutefois, ceux-ci seront attachés à Loubavitch, ils en auront acquis l’esprit et ils pourront le communiquer aux autres. Il suffira donc de leur donner une formation complémentaire, de temps à autre. Et, il serait bon de le faire pendant les vacances scolaires, de leur organiser des cours sur l’éducation et sur ce qui gravite autour d’elle. En plus des études proprement dites, ceci sera un moyen de les rapprocher. Peut-être même faut-il distribuer des prix à ceux qui se distingueront. Il me semble que les périodes de vacances sont Nissan, Tichri et le milieu de l’été. Vous me préciserez sans doute ce qu’il en est.
D) Vous faites allusion à ce qui est l’équivalent de la lapidation, ce qui veut dire que vous envisagez les coups. Il est absolument exclu de frapper dans l’enceinte de la Yechiva. Tout d’abord, punir quelqu’un en le frappant lui fait plus de mal que de bien. En outre, une telle punition et surtout sa cause se sauront, chez les parents et, encore plus, chez les élèves. Dès lors, il y a lieu de craindre que ceux qui ne connaissent rien de tout cela commencent à s’y intéresser. Et, la faute de l’arbre de la connaissance du bien et du mal apporte la preuve que la connaissance exerce un effet profond(4). Il faut donc rechercher d’autres moyens de punir, par exemple en excluant de l’école pendant quelques temps ou bien d’une manière définitive. On peut aussi interdire la présence quand on relate des récits des Justes ou bien ce qui les intéresse, comme le suggèrent les causeries de mon beau-père, le Rabbi(5). Mais, avant tout, il est nécessaire de bien surveiller les élèves. De la sorte, on peut penser que ces manifestations se réduiront, puis qu’elles disparaîtront totalement.
E) Vous me direz aussi ce qu’il en est pour Otsar Ha Torah, depuis que vous m’avez écrit.
F) J’ai déjà fait remarquer qu’il faut chercher les moyens de faire paraître, dans la presse de votre pays, de temps à autre, des articles sur ‘Habad, en général et sur les actions locales, en particulier. Et, il n’est pas gênant que cela soit en français(6), puisqu’ils comprennent cette langue. Ce peut être aussi en arabe. Vous trouverez sûrement une personne de confiance, pouvant attester que la traduction est effectivement fidèle.
G) S’agissant des rituels de prière, il me semble vous avoir déjà écrit qu’il serait bon de les donner à l’Alliance, de la manière qui convient, sans qu’ils n’y voient une approbation décernée à leurs propres conceptions.
H) Dans votre lettre du 7 Chevat, vous ne me donnez pas de détails sur votre état de santé. A n’en pas douter, vous irez mieux à réception de la présente. Il va sans dire que vous devez vous conformez aux prescriptions du médecin. En effet, vous connaissez la décision hala’hique du Rambam selon laquelle : “ avoir un corps en bonne santé fait partie des voies de D.ieu ”. Il en est de même également pour le jeune Yonathan, fils de Miriam Ha Lévi, pour lequel vous demandez une bénédiction. Sans doute m’annoncerez-vous de bonnes nouvelles, à son propos également.
I) Vous me dites qu’un élève de Ohaleï Yossef Its’hak a demandé que l’on fasse vérifier les Tefillin, les Mezouzot et qu’il a pu arranger la situation. J’en ai été très satisfait. Il serait bon de s’y intéresser également dans les autres endroits. Il conviendrait d’en parler au grand Rav et ‘Hassid, le Rav B. E. G.(7), qui pourra accorder une subvention spécifique pour cela. Les dépenses et l’effort sont justifiés, dans ce domaine, compte tenu de l’enjeu. En outre, ceci aura sûrement une incidence dans le domaine de l’éducation. Point d’actualité, il faudrait également s’intéresser à la coutume locale concernant Pessa’h, en particulier pour ce qui est de la Matsa Chemoura. Il me semble que, l’an dernier déjà, vous en avez distribuée à quelques personnes. S’il n’y a pas de différences, en la matière, entre l’ouest et l’est, c’est-à-dire entre les Ashkénazim et les Sefardim. Peut-être faut-il offrir de la Matsa Chemoura, au moins pour l’Afikomen, à ceux qui dirigent les écoles Ohaleï Yossef Its’hak et qui ont commencé à adopter les coutumes ‘Habad. Sur ce point également, vous solliciterez le conseil du grand Rav et ‘Hassid, le Rav B. E. G.(7).
J) Je suis très satisfait qu’il ait été possible d’envoyer des élèves dans les synagogues(8). A n’en pas douter, D.ieu fera qu’ils influencent avec succès ceux qui les écoutent et que ceci ait également un effet positif pour eux-mêmes.
K) L’arrivée du Rav N. Pinson(9) m’a causé une satisfaction particulière et sans doute contribuera-t-il à remonter votre moral. D.ieu fasse que vous me donniez fréquemment de bonnes nouvelles, concernant à la fois vos activités communautaires et vos préoccupations personnelles.
L) J’ai reçu une information de Chicago, selon laquelle on a envoyé d’une synagogue se trouvant là-bas dix autres colis de vêtements, à votre nom. Et, dix autres sont déjà prêts. Avec ma bénédiction de réussite en votre mission sacrée de même qu’en tout ce qui vous concerne et en saluant ceux qui vous apportent leur concours,
M. Schneerson,
Notes
(1) Le Rav Chlomo Matusof, de Casablanca. Voir, à son sujet, les lettres n°7238, 7972* et 8016.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°1341.
(3) A défaut d’une réalisation, dans le passé, pour un engagement, à l’avenir.
(4) Voir le Séfer Ha Maamarim 5677, à partir de la page 89.
(5) Voir le Séfer Ha Si’hot été 5700, à la page 161.
(6) Ce qui veut dire que l’on peut se contenter de cela.
(7) Le Rav Binyamin Elyahou Gorodetski.
(8) Afin d’y exposer des explications de la Torah.
(9) Le Rav Nissan Pinson, qui devint, par la suite, l’émissaire du Rabbi à Tunis.
25 Chevat 5713,
Brooklyn,
Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se consacre
aux besoins communautaires, le Rav C.(1),
Je vous salue et vous bénis,
A) Pour le bon ordre, je vous accuse réception, encore une fois, de vos lettres de Roch ‘Hodech Tévet, des 10, 22 et 29 Tévet, des 7, 10, 16 et 20 Chevat, avec ce qui y était joint. Je vous remercie de m’écrire d’une façon relativement détaillée. De même, j’ai bien reçu les colis de livres que vous avez envoyés les 6 et 15 Tévet.
B) S’agissant de la distribution de l’argent de ‘Hanoukka, il me semble vous avoir déjà écrit(2) qu’il n’y avait pas lieu d’adopter une attitude trop rigoriste, ce qui veut dire qu’en cas de doute, il convient d’en donner, au besoin au titre de l’avenir(3), ce qui pourra les aider à se rapprocher au plus vite.
C) Vous parlez du travail qui est effectué dans les villages et dans les grandes villes. Ma position a toujours été qu’il convient effectivement de travailler dans les villages, où l’on peut sauver des personnes de l’assimilation, au sens le plus littéral. Pour autant, il est particulièrement important de former des maîtres et des moniteurs parmi les Juifs marocains. Toutefois, ceux-ci seront attachés à Loubavitch, ils en auront acquis l’esprit et ils pourront le communiquer aux autres. Il suffira donc de leur donner une formation complémentaire, de temps à autre. Et, il serait bon de le faire pendant les vacances scolaires, de leur organiser des cours sur l’éducation et sur ce qui gravite autour d’elle. En plus des études proprement dites, ceci sera un moyen de les rapprocher. Peut-être même faut-il distribuer des prix à ceux qui se distingueront. Il me semble que les périodes de vacances sont Nissan, Tichri et le milieu de l’été. Vous me préciserez sans doute ce qu’il en est.
D) Vous faites allusion à ce qui est l’équivalent de la lapidation, ce qui veut dire que vous envisagez les coups. Il est absolument exclu de frapper dans l’enceinte de la Yechiva. Tout d’abord, punir quelqu’un en le frappant lui fait plus de mal que de bien. En outre, une telle punition et surtout sa cause se sauront, chez les parents et, encore plus, chez les élèves. Dès lors, il y a lieu de craindre que ceux qui ne connaissent rien de tout cela commencent à s’y intéresser. Et, la faute de l’arbre de la connaissance du bien et du mal apporte la preuve que la connaissance exerce un effet profond(4). Il faut donc rechercher d’autres moyens de punir, par exemple en excluant de l’école pendant quelques temps ou bien d’une manière définitive. On peut aussi interdire la présence quand on relate des récits des Justes ou bien ce qui les intéresse, comme le suggèrent les causeries de mon beau-père, le Rabbi(5). Mais, avant tout, il est nécessaire de bien surveiller les élèves. De la sorte, on peut penser que ces manifestations se réduiront, puis qu’elles disparaîtront totalement.
E) Vous me direz aussi ce qu’il en est pour Otsar Ha Torah, depuis que vous m’avez écrit.
F) J’ai déjà fait remarquer qu’il faut chercher les moyens de faire paraître, dans la presse de votre pays, de temps à autre, des articles sur ‘Habad, en général et sur les actions locales, en particulier. Et, il n’est pas gênant que cela soit en français(6), puisqu’ils comprennent cette langue. Ce peut être aussi en arabe. Vous trouverez sûrement une personne de confiance, pouvant attester que la traduction est effectivement fidèle.
G) S’agissant des rituels de prière, il me semble vous avoir déjà écrit qu’il serait bon de les donner à l’Alliance, de la manière qui convient, sans qu’ils n’y voient une approbation décernée à leurs propres conceptions.
H) Dans votre lettre du 7 Chevat, vous ne me donnez pas de détails sur votre état de santé. A n’en pas douter, vous irez mieux à réception de la présente. Il va sans dire que vous devez vous conformez aux prescriptions du médecin. En effet, vous connaissez la décision hala’hique du Rambam selon laquelle : “ avoir un corps en bonne santé fait partie des voies de D.ieu ”. Il en est de même également pour le jeune Yonathan, fils de Miriam Ha Lévi, pour lequel vous demandez une bénédiction. Sans doute m’annoncerez-vous de bonnes nouvelles, à son propos également.
I) Vous me dites qu’un élève de Ohaleï Yossef Its’hak a demandé que l’on fasse vérifier les Tefillin, les Mezouzot et qu’il a pu arranger la situation. J’en ai été très satisfait. Il serait bon de s’y intéresser également dans les autres endroits. Il conviendrait d’en parler au grand Rav et ‘Hassid, le Rav B. E. G.(7), qui pourra accorder une subvention spécifique pour cela. Les dépenses et l’effort sont justifiés, dans ce domaine, compte tenu de l’enjeu. En outre, ceci aura sûrement une incidence dans le domaine de l’éducation. Point d’actualité, il faudrait également s’intéresser à la coutume locale concernant Pessa’h, en particulier pour ce qui est de la Matsa Chemoura. Il me semble que, l’an dernier déjà, vous en avez distribuée à quelques personnes. S’il n’y a pas de différences, en la matière, entre l’ouest et l’est, c’est-à-dire entre les Ashkénazim et les Sefardim. Peut-être faut-il offrir de la Matsa Chemoura, au moins pour l’Afikomen, à ceux qui dirigent les écoles Ohaleï Yossef Its’hak et qui ont commencé à adopter les coutumes ‘Habad. Sur ce point également, vous solliciterez le conseil du grand Rav et ‘Hassid, le Rav B. E. G.(7).
J) Je suis très satisfait qu’il ait été possible d’envoyer des élèves dans les synagogues(8). A n’en pas douter, D.ieu fera qu’ils influencent avec succès ceux qui les écoutent et que ceci ait également un effet positif pour eux-mêmes.
K) L’arrivée du Rav N. Pinson(9) m’a causé une satisfaction particulière et sans doute contribuera-t-il à remonter votre moral. D.ieu fasse que vous me donniez fréquemment de bonnes nouvelles, concernant à la fois vos activités communautaires et vos préoccupations personnelles.
L) J’ai reçu une information de Chicago, selon laquelle on a envoyé d’une synagogue se trouvant là-bas dix autres colis de vêtements, à votre nom. Et, dix autres sont déjà prêts. Avec ma bénédiction de réussite en votre mission sacrée de même qu’en tout ce qui vous concerne et en saluant ceux qui vous apportent leur concours,
M. Schneerson,
Notes
(1) Le Rav Chlomo Matusof, de Casablanca. Voir, à son sujet, les lettres n°7238, 7972* et 8016.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°1341.
(3) A défaut d’une réalisation, dans le passé, pour un engagement, à l’avenir.
(4) Voir le Séfer Ha Maamarim 5677, à partir de la page 89.
(5) Voir le Séfer Ha Si’hot été 5700, à la page 161.
(6) Ce qui veut dire que l’on peut se contenter de cela.
(7) Le Rav Binyamin Elyahou Gorodetski.
(8) Afin d’y exposer des explications de la Torah.
(9) Le Rav Nissan Pinson, qui devint, par la suite, l’émissaire du Rabbi à Tunis.