Lettre n° 7725

Par la grâce de D.ieu,
15 Mena’hem Av 5721,
Brooklyn, New York,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre du 11 Mena’hem Av(1). C’est aujourd’hui le 15 Av, à propos duquel il est dit(2) : “ Il n’était pas de fêtes, pour Israël, comme le 15 Av ”. Or, les raisons en sont opposées, tant par la période que par le contenu.

Pour ce qui est de la période, tous ceux qui devaient rester dans le désert étaient alors déjà morts et, de fait, c’était le 15 du mois lunaire d’Av, c’est-à-dire la date de la pleine lune, comme le soulignent nos Sages. Mais, le 15 Av est également lié au calendrier solaire(3) puisqu’à partir de cette date, “ la clarté du soleil perd de son intensité ”. Il en est de même également pour le contenu de ce jour. Car c’est alors que l’on cessait de couper du bois pour le brûler sur l’autel. En effet, passée cette date, ce bois pouvait être véreux. De même, les morts de Bétar trouvèrent une sépulture, en ce jour. Et, tous ces événements sont liés à la destruction du Temple. En ces jours, les unions entre les tribus furent de nouveau permises et toutes ces tribus se rendaient, pour les fêtes, dans le Temple, ce qui évoque sa reconstruction.

Le Talmud conclut son explication par l’affirmation suivante : “ A partir de cette date, à quiconque ajoute, on ajoute ”. Dès lors, il faut “ faire un ajout, durant la nuit, par rapport au jour, afin de se consacrer à l’étude de la Torah. De cette manière, on ajoute de la vie à sa vie ”.

Puisse D.ieu faire que s’accomplisse bientôt le promesse selon laquelle la destruction deviendra reconstruction, ainsi qu’il est dit : “ Je transformerai leur deuil en allégresse ”(4). Alors, les enfants d’Israël diront : “ Je Te rends grâce, Éternel, car Tu m’as réprimandé ”. Ils remercieront D.ieu pour cette réprimande. En effet, “ Ta colère s’apaisera et Tu me consoleras ”. Ce sera une double consolation(5), la consolation proprement dite, d’une part, celle qui résultera de la transformation de la colère, d’autre part.

Telle est la qualité de celui qui accède à la Techouva, par rapport au Juste parfait. Celui-ci, en effet, possède à la fois ses mérites personnelles et ceux qu’il reçoit par la transformation de ses fautes intentionnellement commises. De même, son service de D.ieu sera double, lui aussi. Ainsi, s’il avait l’habitude d’étudier une page, il en étudiera deux(6). Le quinze du mois est le jour de la pleine lune(7). Il nous conduira, très prochainement, à obtenir la satisfaction de tous les besoins qu’éprouvent les enfants d’Israël, “ qui se renouvelleront comme elle ”. Cette perfection se révélera lors de notre délivrance véritable et complète. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles, en général et de manière spécifique,

M. Schneerson,

Notes

(1) Cette lettre fut adressée à différentes personnes.
(2) Le Rabbi note, en bas de page : “ A la fin du traité Taanit ”.
(3) Le Rabbi note, en bas de page : “ Comme le souligne le traité Baba Metsya 106b ”.
(4) Le Rabbi note, en bas de page : “ Comme l’expliquent le Yalkout Yermyahou, au paragraphe 259 et les Rechimot du Tséma’h Tsédek sur E’ha, à la page 26 ”.
(5) Le Rabbi note, en bas de page : “ Comme le souligne le Midrash E’ha Rabba, à la fin du chapitre 1 ”.
(6) Le Rabbi note, en bas de page : “ Comme le disent le Midrash Vaykra Rabba, au chapitre 25 et Iguéret Ha Techouva, de l’Admour Hazaken, à la fin du chapitre 9 ”.
(7) Le Rabbi note, en bas de page : “ Comme le souligne le Choul’han Arou’h, Yoré Déa, chapitre 179, au paragraphe 2 ”.