Lettre n° 7620

Par la grâce de D.ieu,
10 Nissan 5721,
Brooklyn, New York,

A monsieur Reouven Avinoam,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre recueil de poèmes intitulé : “ J’ai planté un arbre ” et je vous en remercie. Il est sûrement inutile de vous préciser que l’âme est éternelle. Il s’agit, non seulement, d’un principe fondamental de notre foi, mais aussi d’une idée logique, selon la rationalité humaine. A notre époque, en particulier, une loi scientifique acceptée dit que rien ne disparaît, pas même les objets matériels les plus grossiers. Combien plus est-ce le cas pour l’âme, qui fait vivre la matière. On peut en conclure qu’une âme qui se libère des limites du corps et des conditions de ce monde matériel et grossier est mieux à même d’exprimer sa spiritualité, sa pureté, que le corps et la chair occultent. C’est pour cela que l’âme est en lutte contre le corps.

Il en résulte également que toute action de nature à procurer une satisfaction à l’âme, alors qu’elle se trouve encore dans le corps, tout ce qu’elle accomplit par sa dimension profonde, par sa spiritualité, mais non par les évolutions du corps putréfiable, reste envisageable également après que l’âme ait quitté le corps. Bien plus, c’est alors qu’elle reçoit toute sa force, de deux points de vue. D’une part, les capacités de cette âme se révèlent pleinement, dans la mesure où elle ne subit plus les voiles et les occultations. D’autre part, elle peut alors s’attacher à l’esprit, car la spiritualité, la lumière d’une telle action lui parviennent sans l’intermédiaire des sens physiques. Cette précision nous permettra de comprendre pourquoi notre foi et notre Torah, Torah de vie, limitent le deuil à une certaine période, disposent que celui-ci est souhaitable en son temps, mais qu’il devient interdit, passé ce délai. On peut vérifier, dans la pratique, que le deuil réduit l’empressement, la vitalité. Or, l’acte est essentiel, à la fois les bonnes actions et leur constance. Bien au contraire, il est nécessaire de les multiplier et de connaître l’élévation dans le domaine de la sainteté. Ceci est important non seulement pour celui qui agit, mais aussi pour l’âme du défunt.

Puisse D.ieu faire que des actions dans l’esprit de notre Torah éternelle, qui est aussi une Torah de vie, un enseignement pour la vie dans ce monde, éclairent votre voie et celle de votre entourage, qu’à votre tour vous influencerez en ce sens. Il est absolument certain que ceci apportera la satisfaction, dans toute la mesure de ce qui est possible, à l’âme du défunt. Et, très prochainement, s’accomplira la promesse selon laquelle : “ L’Eternel effacera les larmes de tous les visages ”. Avec mes respects, ma bénédiction et en vous souhaitant une fête de Pessa’h cachère et joyeuse,