Lettre n° 7259

Par la grâce de D.ieu,
11 Nissan 5720,
Brooklyn, New York,

A l’attention du professeur Yehouda Even Chmouel,

Je vous salue et vous bénis,

Il y a quelques jours, j’ai reçu la visite de madame ‘Hanna Sultsberger, à laquelle D.ieu accordera longue vie et celle-ci m’a transmis vos salutations personnelles, de même que les trois premiers tomes du Guide des égarés(1), publiés par vos soins. Je vous remercie pour cette attention et pour votre cadeau. Sans doute m’enverrez-vous également les autres tomes, quand ils paraîtront. Je vous en remercie par avance. Plus généralement, j’aimerais recevoir, pour ma bibliothèque toutes vos autres publications, en échange de celles, parmi les nôtres, qui vous intéresseront. J’ai été particulièrement impressionné par l’effort que vous avez investi en la publication et le commentaire de ces ouvrages. De fait, j’ai maintes fois entendu de mon beau-père, le Rabbi, que le Rambam et ses livres, en particulier le Guide des égarés, ont eu une valeur spécifique pour les maîtres de ‘Habad, depuis l’auteur du Tanya et du Choul’han Arou’h, qui cite le Guide des égarés à maintes reprises.

Bien plus, le Tséma’h Tsédek enseignait le Guide des égarés au fils qu’il avait eu à un âge avancé, qui fut, par la suite, son successeur et auquel il vouait une affection particulière. Il lui en commentait le texte d’après les principes de la ‘Hassidout et de la Kabbala, comme en attestent quelques pages rédigées qui sont parvenues jusqu’à nous et qui ont été publiées dans les Rechimot du Tséma’h Tsédek sur le Guide des égarés. J’ai demandé que l’on vous adresse, par envoi séparé, le Séfer Ha ‘Hakira, du Tséma’h Tsédek, dans lequel figurent ces Rechimot. En outre, les principes des titres, selon le Rambam, sont commentés par plusieurs discours ‘hassidiques qui sont encore manuscrits(2). En outre, il y a, à ce propos, un discours, intitulé : “ Voici les comptes du Sanctuaire ”, imprimé dans le Likouteï Torah, de l’Admour Hazaken, à la page 6c. A l’occasion de la fête des Matsot, temps de notre liberté, qui approche, pour nous et pour tout Israël, pour le bien, je vous adresse ma bénédiction afin que vous ayez une fête cachère et joyeuse, une liberté véritable, de tous vos tracas, matériels et spirituels à la fois, de tout ce qui fait obstacle à un service de D.ieu plein de joie et d’enthousiasme. Puis, vous prolongerez cette liberté tout au long de l’année, ainsi qu’il est dit : “ En toutes tes voies, reconnais Le ”. Avec mes respects et ma bénédiction à l’occasion de la fête,

Je formulerai une remarque, bien que celle-ci semble accessoire, en précisant, tout d’abord, que le nom du Rambam est particulièrement saint, aux yeux de toutes les composantes du peuple, au point que chaque détail le concernant a systématiquement été retenu selon la formulation qui lui est propre. De ce fait, l’inscription sur la jaquette, “ Rambam ” sans y faire figurer les deux apostrophes indiquant qu’il s’agit d’initiales(3), est “ dissonant ”(4). En une période normale, on aurait peut-être prêté peu d’importance à ce détail, mais, de nos jours, certains désirent malheureusement, établir des coupures entre les générations et effacer des siècles de l’histoire de notre peuple. En pareil cas, chaque détail, chaque fil reliant le présent au passé, en faisant une séquence ininterrompue, doit toujours être conservé, renforcé et souligné, même s’il s’agit uniquement d’apostrophes et de signes indiquant des initiales. Par ailleurs, pour passer d’un sujet à un autre, on peut constater qu’il faudrait dire, selon une traduction précise(5) : “ Guide des égarés ”(6), avec un article défini, comme le souligne à maintes reprises le traducteur Ibn Tiboun. Malgré cela, le peuple juif a pris l’habitude de dire : “ Guide d’égarés ”(7), sans article. J’ai observé, avec satisfaction, que vous en faites de même, y compris sur la jaquette et dans les titres intérieurs de votre édition.

Notes

(1) Du Rambam.
(2) Et, ne sont donc pas publiés.
(3) De Rabbi Moché Ben Maïmon.
(4) En anglais dans le texte.
(5) De l’arabe, langue dans laquelle fut rédigé le Guide des égarés.
(6) Moré Ha Nevou’him.
(7) Moré Nevou’him.