Lettre n° 7226
Par la grâce de D.ieu,
Chouchan Pourim(1) 5720,
Brooklyn, New York,
A monsieur Chalom Lewin(2),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre du 7 Adar et celles qui la précédaient. Bien entendu, j’ai lu avec un intérêt particulier ce que vous écrivez à propos de l’extension du réseau scolaire, surtout à l’âge où l’on n’est pas encore astreint à la scolarisation obligatoire. Bien entendu, il est douloureux de constater que les élèves sont si peu nombreux, au moins pour l’heure. Malheureusement, il semble que cette initiative n’a pas reçu l’écho qui convient. En effet, dans quelques semaines, se posera le problème de la période des grandes vacances d’été. Les jeunes et même les plus petits perdent alors de nombreuses heures et, d’après ce que l’on rapporte, seul un petit pourcentage fréquente les centres de vacances estivales.
J’ai lu avec un intérêt particulier votre information selon laquelle la confédération des enseignants organisera des réunions à la mémoire du Baal Chem Tov. On sait, en effet, que le premier travail du Baal Chem Tov, avant même sa révélation, consista à assurer le début de l’éducation d’enfants juifs, afin qu’ils récitent des bénédictions pour rendre grâce au Créateur du monde, Qui le dirige, afin qu’ils disent Barou’h Hou Ou Barou’h Chemo(3), Amen Yehé Chemé Rabba(3). Or, dans le domaine de l’éducation, une méthode est efficace dans la mesure où elle produit des fruits et des fruits de fruits, sous des conditions diverses et même variées. Et, de fait, on peut constater qu’en deux cents ans, la conception du Baal Chem Tov s’est répandue auprès de centaines de milliers de Juifs, appartenant à tous les milieux et à toutes les catégories. Il convient de noter, à ce propos, que certains commettent l’erreur de penser(5) que le Baal Chem Tov a adopté une attitude plus conciliante, concernant la pratique des Mitsvot. Pour beaucoup, cette erreur découle de la méconnaissance d’une décision hala’hique clairement tranchée par nos Sages selon laquelle : “ c’est la pratique qui est essentielle et non la théorie ” et aussi de ce qui est clairement souligné, à maintes reprises, dans l’enseignement du Baal Chem Tov, de ses disciples et des élèves de ses disciples.
A cette occasion, je voudrais vérifier, par votre intermédiaire, dans quelle mesure est fondée la surprenante nouvelle(6), parue ici dans la presse, selon laquelle on introduirait dans le programme des écoles en Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie, une étude comparative des religions du monde. Même si l’on souligne, à cette occasion, la spécificité de la nôtre, cette initiative n’en est pas moins surprenante. Pourquoi, en effet, semer le trouble dans les esprits des élèves, en leur parlant de la foi chrétienne ou musulmane ? Bien plus, selon les termes de cette nouvelle, cette étude figurerait également au programme des écoles laïques. Dans une période normale, j’aurais dit que cette nouvelle est sans fondement, mais c’est précisément à propos de notre époque que s’applique, dans toute son exactitude, l’affirmation de nos Sages selon laquelle il ne faut rien écarter. Si vous disposez de détails à ce propos, je vous remercie de bien vouloir me les communiquer.
L’une des raisons de ma réponse tardive est le malheur d’Agadir(7). D’après les dernières informations parvenues de là-bas, quelques uns des élèves(8) ont pu être sauvés. Toutefois, une seule âme juive est, à elle seule, un monde entier et combien plus de nombreuses âmes. Puisse D.ieu faire que nos frères, les enfants d’Israël, en tout endroit où ils se trouvent, ne connaissent plus la peine, qu’ils mobilisent toutes leurs forces et tous leurs moyens pour un bien et une clarté sans cesse accrus. Nous sommes au lendemain de Pourim, à propos duquel il est dit que : “ pour les Juifs, ce fut lumière, joie, allégresse et honneur ”, au sens le plus simple, puisqu’un verset ne peut pas être départi de son sens simple, mais aussi selon la signification profonde qui est exposée par nos Sages : “ La lumière, c’est la Torah… ”. D.ieu fasse qu’il en soit ainsi pour chacun d’entre nous, au sein de tout Israël. Avec mes respects et ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,
Vous concluez votre lettre en formulant une affirmation que vous vous permettez d’avancer. Selon vous, chaque Juif croyant est tenu de prier pour qu’il aille bien et qu’il connaisse la réussite. J’ai bon espoir que vous ne me soupçonnez pas d’avoir eu l’idée contraire, d’autant que cette idée est soulignée par l’enseignement du Baal Chem Tov, la ‘Hassidout. De fait, quand la Torah dit : “ tu feras des reproches à ton prochain ”, elle précise, au préalable, dans le même verset : “ tu ne haïras pas ton frère en ton cœur ”, puis, tout de suite après cela, dans le verset suivant : “ Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis l’Eternel ”. Je crois fermement et, à mon sens, la logique première elle-même permet de l’établir, que le bien-être et la réussite de chaque Juif dépendent de notre sainte Torah, qui est appelée Torah de vie, de la même étymologie que Horaa, enseignement, car elle montre comment vivre une vie véritable et digne de ce nom, comment pratiquer les Mitsvot desquelles il est dit : “ On vivra par elles ”. Or, s’il en est ainsi pour chacun, combien plus est-ce le cas pour ceux qui exercent une influence sur un cercle, un milieu. Plus ce milieu et cette influence sont importants, plus sont accrus la nécessité et le caractère inéluctable du lien qui existe entre la paix et la réussite, d’une part, la Torah et ses Mitsvot, d’autre part.
Notes
(1) Le lendemain de la fête.
(2) Voir, à son sujet, la lettre n°7110.
(3) “ Qu’Il soit béni et que Son Nom soit béni ”, à l’énoncé du Nom de D.ieu.
(4) “ Que le grand Nom soit béni ”, en répondant au Kaddish.
(5) Voir, à ce sujet, la lettre n°7052.
(6) Voir, à ce sujet, la lettre n°7227.
(7) Le tremblement de terre qui fit, dans cette ville, de nombreuses victimes juives. On verra, à ce propos, la lettre n°7217.
(8) De la Yechiva Loubavitch de cette ville.
Chouchan Pourim(1) 5720,
Brooklyn, New York,
A monsieur Chalom Lewin(2),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre du 7 Adar et celles qui la précédaient. Bien entendu, j’ai lu avec un intérêt particulier ce que vous écrivez à propos de l’extension du réseau scolaire, surtout à l’âge où l’on n’est pas encore astreint à la scolarisation obligatoire. Bien entendu, il est douloureux de constater que les élèves sont si peu nombreux, au moins pour l’heure. Malheureusement, il semble que cette initiative n’a pas reçu l’écho qui convient. En effet, dans quelques semaines, se posera le problème de la période des grandes vacances d’été. Les jeunes et même les plus petits perdent alors de nombreuses heures et, d’après ce que l’on rapporte, seul un petit pourcentage fréquente les centres de vacances estivales.
J’ai lu avec un intérêt particulier votre information selon laquelle la confédération des enseignants organisera des réunions à la mémoire du Baal Chem Tov. On sait, en effet, que le premier travail du Baal Chem Tov, avant même sa révélation, consista à assurer le début de l’éducation d’enfants juifs, afin qu’ils récitent des bénédictions pour rendre grâce au Créateur du monde, Qui le dirige, afin qu’ils disent Barou’h Hou Ou Barou’h Chemo(3), Amen Yehé Chemé Rabba(3). Or, dans le domaine de l’éducation, une méthode est efficace dans la mesure où elle produit des fruits et des fruits de fruits, sous des conditions diverses et même variées. Et, de fait, on peut constater qu’en deux cents ans, la conception du Baal Chem Tov s’est répandue auprès de centaines de milliers de Juifs, appartenant à tous les milieux et à toutes les catégories. Il convient de noter, à ce propos, que certains commettent l’erreur de penser(5) que le Baal Chem Tov a adopté une attitude plus conciliante, concernant la pratique des Mitsvot. Pour beaucoup, cette erreur découle de la méconnaissance d’une décision hala’hique clairement tranchée par nos Sages selon laquelle : “ c’est la pratique qui est essentielle et non la théorie ” et aussi de ce qui est clairement souligné, à maintes reprises, dans l’enseignement du Baal Chem Tov, de ses disciples et des élèves de ses disciples.
A cette occasion, je voudrais vérifier, par votre intermédiaire, dans quelle mesure est fondée la surprenante nouvelle(6), parue ici dans la presse, selon laquelle on introduirait dans le programme des écoles en Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie, une étude comparative des religions du monde. Même si l’on souligne, à cette occasion, la spécificité de la nôtre, cette initiative n’en est pas moins surprenante. Pourquoi, en effet, semer le trouble dans les esprits des élèves, en leur parlant de la foi chrétienne ou musulmane ? Bien plus, selon les termes de cette nouvelle, cette étude figurerait également au programme des écoles laïques. Dans une période normale, j’aurais dit que cette nouvelle est sans fondement, mais c’est précisément à propos de notre époque que s’applique, dans toute son exactitude, l’affirmation de nos Sages selon laquelle il ne faut rien écarter. Si vous disposez de détails à ce propos, je vous remercie de bien vouloir me les communiquer.
L’une des raisons de ma réponse tardive est le malheur d’Agadir(7). D’après les dernières informations parvenues de là-bas, quelques uns des élèves(8) ont pu être sauvés. Toutefois, une seule âme juive est, à elle seule, un monde entier et combien plus de nombreuses âmes. Puisse D.ieu faire que nos frères, les enfants d’Israël, en tout endroit où ils se trouvent, ne connaissent plus la peine, qu’ils mobilisent toutes leurs forces et tous leurs moyens pour un bien et une clarté sans cesse accrus. Nous sommes au lendemain de Pourim, à propos duquel il est dit que : “ pour les Juifs, ce fut lumière, joie, allégresse et honneur ”, au sens le plus simple, puisqu’un verset ne peut pas être départi de son sens simple, mais aussi selon la signification profonde qui est exposée par nos Sages : “ La lumière, c’est la Torah… ”. D.ieu fasse qu’il en soit ainsi pour chacun d’entre nous, au sein de tout Israël. Avec mes respects et ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,
Vous concluez votre lettre en formulant une affirmation que vous vous permettez d’avancer. Selon vous, chaque Juif croyant est tenu de prier pour qu’il aille bien et qu’il connaisse la réussite. J’ai bon espoir que vous ne me soupçonnez pas d’avoir eu l’idée contraire, d’autant que cette idée est soulignée par l’enseignement du Baal Chem Tov, la ‘Hassidout. De fait, quand la Torah dit : “ tu feras des reproches à ton prochain ”, elle précise, au préalable, dans le même verset : “ tu ne haïras pas ton frère en ton cœur ”, puis, tout de suite après cela, dans le verset suivant : “ Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis l’Eternel ”. Je crois fermement et, à mon sens, la logique première elle-même permet de l’établir, que le bien-être et la réussite de chaque Juif dépendent de notre sainte Torah, qui est appelée Torah de vie, de la même étymologie que Horaa, enseignement, car elle montre comment vivre une vie véritable et digne de ce nom, comment pratiquer les Mitsvot desquelles il est dit : “ On vivra par elles ”. Or, s’il en est ainsi pour chacun, combien plus est-ce le cas pour ceux qui exercent une influence sur un cercle, un milieu. Plus ce milieu et cette influence sont importants, plus sont accrus la nécessité et le caractère inéluctable du lien qui existe entre la paix et la réussite, d’une part, la Torah et ses Mitsvot, d’autre part.
Notes
(1) Le lendemain de la fête.
(2) Voir, à son sujet, la lettre n°7110.
(3) “ Qu’Il soit béni et que Son Nom soit béni ”, à l’énoncé du Nom de D.ieu.
(4) “ Que le grand Nom soit béni ”, en répondant au Kaddish.
(5) Voir, à ce sujet, la lettre n°7052.
(6) Voir, à ce sujet, la lettre n°7227.
(7) Le tremblement de terre qui fit, dans cette ville, de nombreuses victimes juives. On verra, à ce propos, la lettre n°7217.
(8) De la Yechiva Loubavitch de cette ville.