Lettre n° 720

Par la grâce de D.ieu,
11 Elloul 5710,

Au ‘Hassid qui craint D.ieu et s’acquitte fidèlement
de sa mission, le Rav Y. Hacohen(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre de Roch ‘Hodech Elloul, avec ce qui y était joint. Je vous adresse, avec la présente, un reçu pour le chèque relatif à l’impression du fascicule édité à l’occasion de Roch Hachana. Une Mitsva en attire une autre et votre contribution à la Tsédaka ira donc en s’élargissant, selon vos possibilités actuelles et même au delà de celles-ci.

En effet, D.ieu a deux manières d’agir. Il peut accorder des moyens et voir quelle partie en est prélevée pour la Tsédaka. Mais, Il peut aussi constater qu’un homme donne au delà de ses moyens. Dès, lors, Il ne reste pas en dette et accorde ensuite en fonction de ce qui a été donné pour la Tsédaka, le dixième ou, au delà, le cinquième.

Ainsi, la pratique démontre qu’au delà des possibilités de l’homme, pour chaque dollar qu’il donne, il en reçoit l’équivalent et bien plus. Différents livre permettent de l’établir.

J’ai lu, dans votre lettre, que vous ne souhaitiez pas retarder l’occasion de donner un peu de Tsédaka, en particulier pendant le mois d’Elloul. Considérant le montant porté sur votre chèque, j’ai donc été très surpris. Pourquoi donc avez-vous pitié de D.ieu? Pourquoi ne l’avez-vous pas établi en sorte que D.ieu vous accorde des gains largement supérieurs à ce que vous avez vous même escompté, lorsque vous avez rédigé ce chèque?

J’espère que vous ne me tiendrez pas rigueur de ces propos et que vous vous souviendrez que le Rabbi vous souhaitait toujours d’être riche. L’un des moyens d’y parvenir est de prélever la dîme(2), de donner de la Tsédaka comme le Rabbi l’a voulu. Et si l’on accepte les choses telles qu’elles sont, D.ieu en fera de même, comme l’explique Igueret Hakodech, au chapitre 13, qui dit que même celui qui prélève le cinquième pour la Tsédaka introduit ainsi la mesure et la limitation dans son service de D.ieu.

En effet, celui qui est bon et sert D.ieu dans la largesse ne pourra imposer une limite à sa générosité, dans la Tsédaka comme dans l’étude de la Torah. Et, ceci concerne spécifiquement un Cohen(3), homme de bonté. L’Admour Hazaken conclut(4) en affirmant que D.ieu accorde à un tel homme Son immense bonté, qui transcende toutes les limites.

Je serais heureux d’avoir de bonnes nouvelles de ce qui se passe dans votre ville, en général et de ce que deviennent vos frères. J’espère que vous m’annoncerez que vos affaires prospèrent. Je suis également intéressé de savoir ce qu’il en est de votre jugement et de la proposition immobilière qui vous est faite.

Avec ma bénédiction pour être inscrit et scellé pour une bonne année et en attendant de vos bonnes nouvelles,

Mena’hem Schneerson,

Notes

(1) Le Rav Yaakov Kats, de Chicago. Voir, à son propos, la lettre n°421.
(2) Asser Teasser, "prélever, tu prélèveras". Nos Sages donnent l’interprétation suivante de cette répétition: "Asser Bichvil Chétitacher: prélève la dîme afin de devenir riche".
(3) Le destinataire de cette lettre est un Cohen.
(4) Ce passage d’Igueret Hakodech.