Lettre n° 6724

Par la grâce de D.ieu,
17 Adar Richon 5719,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre de Chouchan Pourim Katan, avec la demande de bénédiction qui lui était jointe. De façon générale, j’ai été satisfait par la description de la Bar Mitsva de votre fils que vous me faites, dans votre lettre. Néanmoins, je dois formuler ici une remarque, bien qu’il soit inutile de se plaindre de ce qui est déjà passé. Je fais allusion au début de votre lettre dans laquelle vous me dites que le Bar Mitsva a lu lui-même la totalité de la Sidra. Il est sûrement inutile de vous expliquer longuement que la période actuelle est bien différente du passé. Au préalable, tous les enfants juifs se trouvaient, en permanence, dans une atmosphère de Torah et de Mitsvot et ils consacraient de nombreuses heures, chaque jour, à l’étude. A l’époque, quand on remarquait un enfant capable de retenir aisément les signes de cantillation et de les savoir par cœur, on les lui enseignait, mais on le faisait uniquement pendant le temps libre, après les nombreuses heures d’étude effective.

Il n’en est plus de même après que ces heures d’étude aient été très réduites et qu’une large part est faite aux matières profanes. On demande, en outre, de préserver la santé physique de l’enfant et, de ce fait, il ne doit pas être trop occupé, il doit avoir le temps de se promener. Parfois, on exige même que tout cela soit fait de la meilleure façon. Or, si l’on prend en compte tous ces éléments, quand arrive l’âge d’accepter les Mitsvot, on investit plusieurs heures qui auraient dû être consacrées à l’acceptation du joug des Mitsvot, non pas à intensifier l’étude de la Torah et tout ce qui la concerne, mais seulement à apprendre de quelle manière lire la Torah. Dans la plupart des cas, une telle étude ne porte que sur la Sidra du Chabbat au cours duquel le jeune garçon doit faire un discours à la synagogue et rien d’autre. Bien entendu, le maigre intérêt de tout cela se trouve ainsi largement compensé.

J’en reviens à ce que je disais au début de ma lettre, puisqu’il semble que la présente plainte porte sur ce qui est passé. Il est, à mon avis, une Mitsva de diffuser ce qui va suivre. Aussi importante que puisse être la lecture publique de la Torah, il est un accomplissement encore plus fondamental. C’est l’étude de la Torah, avec élan et ardeur, l’accomplissement des Mitsvot de la meilleure façon, dans toute la mesure du possible, surtout dans des moments particuliers, lorsque chaque accomplissement est particulièrement précieux. L’un de ces moments est la préparation à l’acceptation du joug des Mitsvot. Ceci requiert également un temps non négligeable, mais une telle pratique a été sanctifiée depuis de nombreuses années. Il n’en est pas de même, en revanche, pour la lecture publique de la Torah par le Bar Mitsva. Celui-ci peut inclure des propos d’encouragement dans son discours. De fait, son discours est, par lui-même, une marque d’encouragement, même si son contenu n’est qu’une discussion de la Torah. Il doit stimuler non seulement le Bar Mitsva, mais aussi tous les présents. Ce n’est pas le cas, en revanche, pour la lecture publique de la Torah qui est faite, chaque semaine, par un officiant. En outre, le temps que l’on prend pour apprendre les signes de cantillation de la Sidra s’ajoute à celui qui est consacré à la préparation de ces discours.

Vous évoquez également le loyer du sous-sol de votre maison. Il serait bon d’en promettre à la Tsédaka plus d’un dixième, pendant la première année. Que D.ieu vous accorde la réussite. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela,