Lettre n° 6591

Par la grâce de D.ieu,
8 Kislev 5719,
Brooklyn,

Au distingué et agréable ‘Hassid qui craint D.ieu,
aux comportements généreux, issu d’une illustre
famille, le Rav C. Z.(1),

Je vous salue et vous bénis,

Vous avez sûrement reçu les salutations que j’ai demandé que l’on vous transmette, par l’intermédiaire du grand Rav, distingué et agréable ‘Hassid, qui craint D.ieu, se consacre aux besoins communautaires, est empli d’empressement, le Rav Binyamin Elyahou Gorodetski(2) et par le Rav, distingué et agréable ‘Hassid, qui craint D.ieu et se consacre aux besoins communautaires, le Rav D. ‘Hanzin(3).

J’ai été peiné d’apprendre que l’état de santé de votre épouse n’est pas bon. J’espère que le traitement médical qu’elle a subi a été un succès et que vous êtes vous-même plus tranquille. En effet, on m’a également rapporté que vous étiez soucieux et dérouté. Or, la peine et la confusion vont à l’encontre de la vie de l’homme, dès lors qu’il est un homme(4). Ainsi, nos Sages enseignent que “ l’on ne peut pas prier quand on est triste ”. Il en est de même pour la Hala’ha(5). De fait, la vie d’un Juif sur cette terre est prière et Torah. La prière est une élévation du bas vers le haut, permettant de se lier, de s’attacher, de s’unifier au Créateur. La Torah est la révélation de l’Essence de D.ieu, le dévoilement de la sainteté et du bien ici-bas. Et, la finalité est d’accomplir tout cela au sein de la communauté, comme l’explique Iguéret Ha Kodech, de l’Admour Hazaken, au chapitre 23. En outre, vous connaissez l’explication profonde que donne l’Admour Hazaken, à ce propos. Elle est rapportée par une lettre de mon beau-père, le Rabbi, imprimée dans le recueil Ha Tamim, tome 2, à la page 46 : “ La prière avec la communauté consiste à rassembler la communauté des parcelles de sainteté auxquelles on a apporté l’élévation et de permettre leur ascension, au cours de cette prière ”. Il en est donc de même pour la communauté relative à la Torah(6).

Un homme se distingue par son intellect. Tout ce qu’il fait doit donc être réfléchi, orienté dans un certain but. Il doit rassembler ses réalisations pour cela, consacrer ses actions, ses paroles, ses pensées, les forces de son esprit à cette finalité élevée, c’est-à-dire les hisser du bas vers le haut, puis, par la suite, y révéler une haute lumière, émanant des cieux, bien au delà de ce que l’homme peut accomplir par ses forces propres.

En outre, l’enseignement de la ‘Hassidout réunit et assemble la Torah et la prière, en soulignant que cette dernière fait suite à une méditation à la grandeur de D.ieu, au moyen d’une étude, d’une perception par toutes les forces intellectuelles de son âme(7), ainsi qu’il est dit : “ Connais(8) le D.ieu de ton père ”, ce qui fait bien allusion à la prière, comme l’établit la fin de ce même verset : “ et sers-Le d’un cœur entier ”(9).

Il en est de même pour l’étude de la Torah qui, elle-même, doit être précédée par l’amour et la crainte de D.ieu, lesquels sont des conséquences du service de D.ieu par la prière. En effet, c’est en ce cas que la Torah peut unifier l’homme qui l’étudie avec Celui Qui la donne, jusqu’à parvenir au stade où “ Israël, la Torah et le Saint béni soit-Il ne forment qu’une seule et même entité ”. Car, il n’est pas de plus grande joie que l’unification entre la créature et le Créateur, puisque celle-ci est une joie double, celle du Créateur et celle de la créature, comme l’explique le chapitre 33 du Tanya.

Avec mes respects et ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela, d’un bien visible et tangible,

Afin de maintenir l’usage positif que vous avez adopté, depuis plusieurs années déjà, vous vous rendrez sûrement en visite à Kfar ‘Habad, au jour lumineux du 19 Kislev(10), qui approche. C’est, en effet, le cent soixantième anniversaire de la libération de l’Admour Hazaken(11) et, simultanément, de son enseignement, la ‘Hassidout ‘Habad, de tous ceux qui suivent ses voies et ses usages, avec leurs enfants et leurs petits-enfants, jusqu’à notre génération, “ nous-mêmes, ici, en ce jour, tous vivants ”, selon l’expression d’Iguéret Ha Kodech, au chapitre 27.

Notes

(1) Chnéor Zalman Shazar. Voir, à son propos, les lettres n°6182 et 6718.
(2) De Paris. Voir, à son sujet, la lettre n°6584.
(3) Le Rav David ‘Hanzin, de Péta’h Tikva.
(4) Adam, créé à l’image du Très Haut.
(5) Que l’on ne peut pas trancher quand on est triste.
(6) Il faut l’étudier avec la communauté des forces de sa personnalité.
(7) Le Rabbi mentionne ‘Ho’hma, la force de découverte intellectuelle, Bina, la force d’analyse raisonnée et Daat, la connaissance profondément ressentie.
(8) Da, soit Daat, troisième et dernier stade de la compréhension.
(9) Et, nos Sages disent : “ Quel est le service de D.ieu du cœur ? Il faut admettre qu’il s’agit de la prière ”.
(10) Fête de la libération de l’Admour Hazaken des prisons tsaristes.
(11) En 5559-1798.