Lettre n° 6133

Par la grâce de D.ieu,
25 Adar 5718,
Brooklyn,

Je vous bénis et vous salue(1),

Je fais réponse à votre lettre de la fin de Chevat, dans laquelle vous m’exposez l’activité de votre mari, auquel D.ieu accordera longue vie, depuis son retour d’ici et ce qui en résulte pour votre famille, car celui-ci est particulièrement occupé et, selon votre expression, même dans notre milieu, on observe un tel comportement avec surprise. Je dois, tout d’abord, repousser ce dernier argument. En effet, le fondement et le commencement de toutes les quatre parties du Choul’han Arou’h est : “ On ne s’affectera pas des moqueurs ”. Bien plus, on peut s’interroger sur la raison de cette moquerie, se demander si elle n’est pas de la jalousie, par exemple. D.ieu fasse qu’il s’agisse de “ rivalité entre les sages ”, laquelle “ multiple la sagesse ”.

S’agissant de votre argument proprement dit, il est clair que vous avez globalement raison. Un mari et un père doit consacrer du temps à son épouse et à ses enfants. Il est absolument évident que cela n’est pas moins important que les autres Mitsvot de notre sainte Torah. Vous connaissez les propos du Rabbi Rachab(2), à ce sujet, selon lesquels “ tout comme il est nécessaire de mettre les Tefillin….(3) ”. Parallèlement, il est naturel qu’une action menée sur un terrain nouveau ne puisse être réduite dans le temps et limitée en fonction de la montre, si l’on veut obtenir un résultat solide et stable. Et, s’il en est ainsi pour chacun, combien plus est-ce le cas pour votre mari. Vous devez savoir qu’il n’est pas un partisan de la voie médiane et, quand il entre en action, il le fait avec tout son enthousiasme. S’il fallait la réduire d’une quelconque façon, il ne s’y engagerait même pas.

Toutefois, je présume et je suis pratiquement certain qu’après la période du début de son action dans ces domaines nouveaux, tout rentrera dans l’ordre et il assumera ses responsabilités en tant que mari et que père, comme on l’a dit. Bien plus, ceci n’ôtera rien à l’efficacité de son action, dans ces domaines nouveaux. Vous connaissez l’exemple qui est donné, à ce propos. Bien que D.ieu ait multiplié la Torah et les Mitsvot pour Israël, qu’Il en ait révélé six cent treize, aucune Mitsva n’en contredit une autre. Bien plus, nos Sages affirment que “ une Mitsva en attire une autre ”. Vous me demandez ce que vous allez devenir. Puisse D.ieu faire que de nombreuses femmes juives soient comme vous, ayant le mérite d’avoir un mari qui se consacre à l’éducation des enfants juifs, qui rapproche le cœur des enfants d’Israël de notre Père Qui se trouve dans les cieux. Il n’est pas de mots pour définir leur récompense, matérielle et spirituelle, celle de toute la famille et en particulier celle de l’épouse qui apporte sa contribution, en ce domaine.

J’ai lu avec plaisir, à la fin de votre lettre, que vous observez le fruit positif de votre travail, à l’école, la progression de votre classe et du comportement des élèves. Puisse D.ieu faire qu’en la matière également, vous accroissiez votre réussite et votre bénédiction. Vous me donnerez de bonnes nouvelles de tous les points que vous avez évoqués dans cette lettre. Avec ma bénédiction pour une fête de Pessa’h cachère et joyeuse et pour me donner de bonnes nouvelles de tout cela, en bonne santé,

Notes

(1) Cette lettre est adressée à l’épouse du Rav Its’hak Gansburg, de Tel Aviv. Voir, à son sujet, la lettre n°5884.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°3912.
(3) Chaque jour, il est tout aussi nécessaire de consacrer un quart d’heure, chaque jour, à la réflexion sur la manière d’éduquer ses enfants ”.