Lettre n° 6026

Par la grâce de D.ieu,
1er Chevat 5718,
Brooklyn,

Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Zeev Dov Alter(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je viens de recevoir votre lettre du 23 Tévet, veille de la Hilloula de l’Admour Hazaken, auteur du Tanya et du Choul’han Arou’h. Vous m’y décrivez votre situation actuelle. Or, vous avez sûrement entendu le dicton du Rabbi Maharach(2), grand-père de mon beau-père, le Rabbi, selon lequel : “ On a coutume de dire que, si l’on ne peut passer sous l’obstacle, on doit passer au dessus de celui-ci. Je considère, pour ma part, que l’on doit passer à priori par le dessus ”. Il en est de même, en l’occurrence. Certes, la joie se révélera pleinement lorsque votre état de santé s’améliorera. Toutefois, en fonction de ce qui vient d’être dit, il convient de se réjouir avant même de guérir, bien qu’une telle joie ne se révèle pas. Ceci hâtera l’issue finale.

Ce qui vient d’être dit peut être rapproché du dicton(3) que l’on a maintes fois entendu des maîtres de ‘Habad : “ Pense que tout ira bien et tout ira effectivement bien ”. Naturellement, quand on exprime tout cela avec des mots joyeux, avec des actions joyeuses et surtout, pour ce qui vous concerne, avec votre plume d’écrivain qui peut influencer de nombreuses personnes, en la matière, on reçoit “ la récompense de ceux qui sont heureux ”, selon l’expression du traité Taanit 22a.

Je vous adresse ma bénédiction pour un bon mois, en ce jour pendant lequel le berger fidèle(4) a commenté la Torah puisque, selon les termes du verset(5), “ Le onzième mois, le premier jour du mois, Moché expliqua cette Torah en ces termes ”. De la sorte, le berger fidèle transmit cet enseignement à toutes les générations suivantes.

Chaque année, quand revient cette période, ce jour, comme c’est systématiquement le cas, est “ commémoré et revécu ”. Si on le commémore comme il convient, on le revit effectivement. Le début de l’explication et de l’enseignement qu’il convient d’en tirer est le suivant : “ Vous avez passé suffisamment de temps sur cette montagne ”, même si c’est sur elle que la Torah a été donnée. Car un homme doit avancer, d’une étape vers l’autre, ne pas se contenter de ses actions, de ce qu’il a fait pour se parer lui-même. Il doit, en outre influencer les autres, y compris ceux qui se trouvent dans l’extérieur le plus éloigné.

En conséquence, “ allez, dirigez-vous et rendez-vous vers la montagne de l’Emori et tous ses voisins ”. Un simple voyage, un passage ne suffit pas. Il faut s’y rendre d’une manière profonde et, dans la Yechiva de Rabbi Ichmaël, on parle précisément d’héritage, d’installation. Car, les parcelles de sainteté qui sont tombées et ont perdu leur élévation sont définies comme “ mortes ”. Dès lors, même si “ tout Ton peuple est constitué de Justes ”, on observe le mont de l’Emori, aspect essentiel de “ l’autre côté ”, selon les additifs du Torah Or, à la page 102c.

De la sorte, s’accomplira la promesse selon laquelle “ l’Eternel élargira ta frontière ”, jusqu’au “ grand fleuve, l’Euphrate ”, car on recevra également les territoires des Kini, Knizi et Kadmoni, selon le Rambam, lois du crime, chapitre 8, paragraphe 4, le Likouteï Torah du Ari Zal, à la Parchat Le’h Le’ha et la fin du discours ‘hassidique intitulé : “ Voici, je suis ”, de 5654.

Vous comprendrez la conclusion de tout cela et l’enseignement qu’il convient d’en tirer. Le mérite de ce qui est public vous vient en aide.

Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,

Notes

(1) Le Rav Z. D. A. Meïr, de Tel Aviv. Voir, à son sujet, la lettre n°5433.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°6011.
(3) Voir, à ce sujet, les lettres n°5118 et 5989.
(4) Moché, notre maître.
(5) Voir, à ce sujet, la lettre n°6023.