Lettre n° 6017

Par la grâce de D.ieu,
28 Tévet 5718,
Brooklyn,

Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se
consacre aux besoins communautaires, le Rav Chalom(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 22 Tévet. En un moment propice, je mentionnerai tous ceux que vous citez près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, conformément à ce que vous écrivez. Vous intercédez en leur faveur et nos Sages nous ont enseigné que “ celui qui prie pour son prochain est exaucé le premier ”. Ceci inclut, avant tout, votre souhait, d’éduquer, avec votre épouse et votre fille, Ben Tsion, auquel D.ieu prêtera longue vie, votre enfant qui vient d’être circoncis, à la Torah, au dais nuptial et aux bonnes actions.

Vous faites allusion au jeune garçon qui souhaite se convertir au Judaïsme. D’après la partie révélée de la Torah et, encore plus, selon sa dimension profonde, il serait bon de le mettre en contact avec des Rabbanim craignant la Parole de D.ieu, puisque vous-même ne vous êtes pas occupé de cela jusqu’à maintenant. Ils étudieront sa situation et mettront en pratique l’enseignement de notre Torah.

Concernant l’autre jeune homme, ce que je vous disais à propos du lait non surveillé était basé sur une histoire bien connue de mon beau-père, le Rabbi qui, me semble-t-il, est déjà imprimée(2). Celle-ci montre que le lait non surveillé suscite des doutes sur la foi. C’est ce que je vous ai dit. Car si, à toute époque, il a fallu, de toute évidence, respecter scrupuleusement ces pratiques, combien plus est-ce le cas pour les jeunes des Etats-Unis, en particulier ceux qui poursuivent leurs études dans des institutions où l’on mêle le bien et le mal, ainsi qu’il est dit : “ Un peuple se dressera contre l’autre ”. Vous devez le comprendre.

Vous faites également référence à son état de santé. Il m’a clairement signifié, me semble-t-il, qu’il réside dans cette ville et ne rentre que rarement chez lui. En tout état de cause, je ne peux pas modifier ce qu’il a lui-même dit explicitement. Bien entendu, nul ne peut prendre la responsabilité d’occulter une telle situation, de laquelle peuvent découler des doutes dans la foi. Vous établissez une relation avec le fait qu’il ne se serve pas de la vaisselle de ses parents. Je ne le comprends pas. Il y a une vaisselle particulière pour les produits lactés. Il ne s’agit donc pas de l’ensemble de la vaisselle ni de tous les aliments.

Ce jeune homme vous demande s’il doit aller poursuivre ses études dans une autre Yechiva. Celle que vous citez a acquis une réputation de crainte de D.ieu. La Cacherout y est satisfaisante et il en est donc sûrement de même pour le lait surveillé. Il dit que son père aura du mal à payer(3). On peut sans doute intervenir, dans ce domaine. Il y a sûrement, dans votre ville, des personnes qui connaissent les dirigeants de cette Yechiva.

Je mentionnerai votre nom près du saint tombeau(4), afin que votre action pour la séparation(5) soit fructueuse. Conformément au début des quatre parties du Choul’han Arou’h, qui en est donc l’élément premier, puisse D.ieu faire que vous ne vous affectiez pas des moqueurs, bien plus que vous soyez “ humide au point d’humecter les autres ”. De la sorte, vous exercerez votre influence chaque fois que vous le pourrez et vous convaincrez les autres, à leur tour, de ne pas craindre ceux qui se moquent. De cette façon, votre intervention sera fructueuse.

Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,

M. Schneerson,

Vous faites référence à ce qui est arrivé au Séfer Torah(6). Or, il y a un témoignage, à ce propos, qui est fiable d’après la Torah(7). Il faut donc admettre qu’il ne s’est rien passé. Néanmoins, précisément pour remercier D.ieu qu’il ne se soit rien passé, il serait bon de prélever cinquante quatre dollars pour une cause de Tsédaka qui soit liée à l’éducation basée sur les valeurs sacrées.

Notes

(1) Le Rav C. Rivkin, de S. Louis. Voir, à son sujet, la lettre n°3491.
(2) Voir le Séfer Ha Maamarim Yiddish, à la page 57.
(3) Les frais de scolarité.
(4) Du précédent Rabbi.
(5) Entre les hommes et les femmes, à la synagogue.
(6) Qui est tombé, pendant son utilisation.
(7) Selon lequel ce Séfer Torah n’a pas touché le sol.