Lettre n° 5750

Par la grâce de D.ieu,
19 Elloul 5717,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre, dans laquelle vous m’écrivez que vous vous demandez si l’instruction que je vous ai donnée faisait bien réponse à la question que vous m’avez posée. Vous me pardonnerez d’employer la même formulation que vous. Je me demande si cela a un rapport avec la question que vous m’avez posée. Il ne s’agit pas de savoir si l’on peut apprendre la Loi Ecrite par cœur, ce qui est effectivement concevable, quand un livre est étudié plusieurs fois. Votre question était, en l’occurrence, la suivante. Pourquoi n’instaure-t-on pas l’étude, par cœur, sans livre, de la Loi Ecrite ? Je vous ai donc montré que, d’après la Hala’ha, il est interdit de le faire. Je vous ai même précisé la première source qui l’établit, mais ce principe figure également dans le Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, chapitre 49.

Il est dommage de vous fatiguer à citer tous les exemples que vous donnez, ceux des Sages de la Michna et de la Guemara qui mentionnaient, par cœur, des versets du Tana’h. En effet, dans chaque synagogue, vous trouverez des personnes qui connaissent par cœur la prière Achreï, sans parler du Chema Israël. Pour autant, chacun sait que ces paragraphes appartiennent à la Loi Ecrite. Toutefois, comme je l’ai dit, il faut distinguer le fait de connaître un passage par cœur de celui d’instaurer que son étude se passera précisément de cette façon. En effet, une telle pratique est envisageable dans la Loi Orale, mais non dans la Loi Ecrite.

Vous m’écrivez, dans votre lettre, que vous parcourez l’ensemble du Tana’h en deux mois. J’en suis particulièrement surpris. Comment pouvez-vous repousser une réponse avant même de la comprendre ? Je vous adresse ma bénédiction afin d’être inscrit et scellé pour une bonne année.

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,