Lettre n° 5488

Par la grâce de D.ieu,
28 Iyar 5717,
Brooklyn,

A mon proche parent, le Rav, distingué ‘Hassid, qui craint
D.ieu, est issu d’une illustre famille, a des idées claires,
le Rav Avraham Yehouda(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 23 Iyar, concernant les recueils de manuscrits(2) et leur mise en ordre, afin d’établir quels discours ‘hassidiques ont été imprimés et lesquels sont inédits. Je ne sais pas qui possède les connaissances nécessaires pour cela, parmi les ‘Hassidim de Terre Sainte. Il est dommage que vous les ayez apportés là-bas, plutôt qu’ici. Certes, les préoccupations(3) sont nombreuses et, malheureusement, pas toujours joyeuses. Malgré cela, à proximité d’ici, un autre aurait pu s’occuper de tout cela et, de temps à autre, j’aurais pu le superviser. Vous-même pouvez rechercher sur place s’il existe un spécialiste et engager le dialogue avec lui.

Vous connaissez sûrement la pratique des ‘Hassidim, en chaque génération, qui ne se sont pas tellement préoccupés de déterminer qui est l’auteur d’un discours ‘hassidique et si celui-ci a déjà été publié ou non. Comme vous le savez, certains ‘Hassidim soulignaient qu’un discours ‘hassidique de nos maîtres est une Loi énoncée à Moché, sur le mont Sinaï, conformément à l’affirmation bien connue de nos Sages. En effet, qu’importe si telle Loi a été révélée par tel maître ou par tel autre ? Bien entendu, ce principe dans la Hassidout n’a pas l’incidence qui est la sienne dans la partie révélée de la Torah, énonçant quelques règles en la matière, par exemple le fait que la Hala’ha retienne tel avis plutôt que tel autre ou bien s’en tienne au dernier avis émis. Il n’en est pas de même pour l’enseignement profond de la Torah, dans laquelle il n’y a pas de questions et pas de controverses.

Certes, je rejette totalement une telle conception et j’en ai parlé, à plusieurs reprises, avec mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. Et, bien entendu, vous-même ne l’adoptez pas non plus. Pour autant, il y a bien là un comportement adopté par les ‘Hassidim et puisse D.ieu faire qu’ils ne commettent jamais une erreur plus importante que celle-ci.

Avec ma bénédiction, selon la formulation de notre maître, mon beau-père, le Rabbi, pour recevoir la Torah avec joie et d’une manière profonde,

Notes

(1) Le Rav A. Y. ‘Hen, de Jérusalem. Voir, à son sujet, la lettre n°4703.
(2) Du père du destinataire de cette lettre, le Rav David Tsvi Hirsh ‘Hen, le Radats. Voir, à ce sujet, la lettre n°2669.
(3) Du Rabbi.