Lettre n° 5479

Par la grâce de D.ieu,
25 Iyar 5717,
Brooklyn,

Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav Moché(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 13 Iyar, dans laquelle vous me décrivez vos actions pour renforcer le Judaïsme et le diffuser. A quelqu’un comme vous, il est sûrement inutile de souligner que vous ne devez pas vous contenter de vos acquis, jusqu’à maintenant. Il faut redoubler d’ardeur, conformément au besoin et à la nécessité du moment, faire campagne pour toutes les valeurs du Judaïsme traditionnel, de la Torah pure, avec la crainte de D.ieu.

De tout temps et en tout lieu, cette campagne a été nécessaire, mais combien plus l’est-elle en cet exil amer, dont l’obscurité est intense, au point que se multiplient ceux qui font passer la lumière pour de l’obscurité et l’obscurité pour de la lumière. Les idées fallacieuses ne diminuent pas. Bien au contraire, elles se multiplient. Et, s’il en est ainsi dans le reste du monde, combien plus est-ce le cas en notre Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie, très bientôt et de nos jours, par notre juste Machia’h. En effet, on s’y écarte de la voie royale, celle du Roi du monde, Qui donne la Torah et les Mitsvot, alors que l’on se trouve dans Son propre palais. Bien plus, le tort et la désolation sont beaucoup plus grands lorsque l’on fait de cet écart un chemin définitif.

Conformément au fondement de notre foi, nous n’avons que le D.ieu unique et la Torah unique, donnée au peuple unique, qui “ réside seul et ne tient pas compte des nations ”. Or, on choisit pour devise et pour règle de conduite le comportement qui permet de s’identifier aux non Juifs. Et, l’on associe le Nom de D.ieu à des idéaux qui prennent leur source dans “ l’autre côté ”. Dans le meilleur des cas, Son Nom est associé à d’autres causes, ce qui va également à l’encontre de la foi, même si ces causes sont permises et auraient même été bonnes, si l’on n’en avait pas fait des idoles. De fait, commentant le verset Devarim 16, 22, nos Sages disent : “ Du temps des Patriarches, les stèles étaient appréciées ”.

Il est clair qu’une telle campagne n’est pas aisée, qu’elle suscitera une opposition de la part de différents milieux, y compris, malheureusement, de ceux qui se prétendent religieux. Néanmoins, cette opposition elle-même conduit à lutter avec âpreté contre l’incitation à s’écarter de la voie de la Tradition d’Israël. On attend ce combat de la part de notre génération, bien qu’elle soit orpheline. On lui accorde donc toutes les forces nécessaires pour le mener et pour en être, au final, le vainqueur. Quiconque exerce son influence sur un certain milieu doit considérer que cette campagne est la mission spécifique à la présente époque.

J’ai déjà longuement expliqué, par ailleurs(2), que, si nos Sages nous ont fait savoir qu’en cette période du talon du Machia’h(3), “ il n’est pas de jour dont la malédiction ne soit plus importante…(4) ”, ce n’est pas pour effrayer Israël, ce qu’à D.ieu ne plaise, mais bien pour lui délivrer en enseignement, comme c’est systématiquement le cas, de la part de la Torah, de la même étymologie que Horaa, leçon. En effet, on ne peut pas se contenter, aujourd’hui, de la situation qu’avait le Judaïsme, hier, car la malédiction s’est accrue et il faut en déduire que le côté du bien s’est également renforcé. C’est une évidence.

Puisse D.ieu faire que vous me donniez de bonnes nouvelles de tout cela. Je vous adresse ma bénédiction, selon la formulation de notre maître, mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, afin de recevoir la Torah avec joie et de manière profonde.

Notes

(1) Le Rav M. Goldstein, de Lod.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°5427.
(3) Alors que sa venue est imminente.
(4) Que celle de la veille.