Lettre n° 5478

Par la grâce de D.ieu,
25 Iyar 5717,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Après une interruption particulièrement longue, j’ai reçu votre lettre de Lag Baomer, dans laquelle je n’ai pas trouvé l’explication de votre silence, jusqu’à maintenant. Certes, il n’y a pas lieu de se plaindre de ce qui est passé, mais puisse D.ieu faire que tout cela soit rectifié, à l’avenir.

J’ai pris connaissance avec satisfaction, dans votre lettre, de votre rencontre avec cette personne. Il est bon de faire un effort pour que cet homme prenne conscience de ses origines. Il faut vous servir de cela le plus fortement. En effet, il est issu d’une famille qui a consacré toute sa vie à la ‘Hassidout et à ce qui la concerne. Il est donc certain que ces âmes exigent de tous leurs descendants qu’ils agissent précisément en ce sens et qu’ils le fassent dans toute la mesure de leurs moyens. Leur obligation, en la matière, est beaucoup plus grande que dans nombre de domaines en lesquels ils s’investissent, car ceci ne peut être accompli par nul autre.

Je veux dire qu’un descendant d’une famille qui, pendant plusieurs générations, s’est consacrée à la ‘Hassidout, possède une capacité particulière pour comprendre son enseignement et une aisance spécifique pour l’expliquer aux autres. Il est clair que l’influence de cet enseignement doit être perceptible dans la vie privée de ce descendant. En effet, de toutes les parties de la Torah il est dit : “ Grande est l’étude qui conduit à l’action ” et “ celui qui l’étudie sans l’intention de l’appliquer…(1) ”. Combien plus en est-il ainsi pour la ‘Hassidout, car le Baal Chem Tov affirme : “ Tu viendras en aide… ” au corps et à tout ce qui le concerne.

Vous me demandez ce que vous devez lui enseigner. Il est clair que cela dépend de ses connaissances et de son caractère. C’est à ce propos qu’il est dit : “ On étudiera ce par quoi l’on est attiré ”. Il serait bon de lui montrer le fascicule intitulé “ Quelques aspects(2) ”, qui souligne également l’importance de l’action concrète, y compris pour ce qui concerne la perception intellectuelle.

Concernant l’examen prescrit par le médecin, il faut savoir que celui-ci ne fait qu’apporter des confirmations. Il faut donc exclure un examen profond(3), dans toute la mesure du possible. Je suis pratiquement certain que celui-ci n’a pas d’autre effet que de conforter les connaissances du médecin. Il faut donc l’éviter, avec délicatesse, afin de ne pas froisser le médecin. J’espère que lui-même ne l’exigera pas, constatant que l’on n’est pas satisfait de le pratiquer et sachant lui-même à quel point son apport concret est faible.

Pour ce qui concerne l’allaitement de l’enfant, il s’agit effectivement d’une très bonne initiative. Bien plus, ces dernières années, les médecins américains eux-mêmes le préconisent et publient des études sur son effet positif, pour la mère comme pour l’enfant. Vous m’écrivez que vous êtes sensible, mais cela n’a rien à voir. L’allaitement est normal et souhaitable, ainsi qu’il est dit : “ D.ieu fit l’homme droit, mais celui-ci rechercha…(4) ”. D.ieu fasse que l’accouchement soit facile, qu’il intervienne en un moment bon et fructueux, que l’enfant soit intègre, en bonne santé, que vous l’éduquiez à la Torah, au dais nuptial et aux bonnes actions.

Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,

N. B. : Sans doute me donnerez-vous tous les détails relatifs à la réunion de Lag Baomer. Que D.ieu vous accorde la réussite pour donner de bonnes nouvelles de cela également.

Notes

(1) Il eut été préférable qu’il ne soit pas créé.
(2) En anglais dans le texte.
(3) Voir, à ce sujet, les lettres n°3446 et 3557.
(4) De nombreux stratagèmes.