Lettre n° 5463

Par la grâce de D.ieu,
19 Iyar 5717,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 12 Iyar, dans laquelle vous reproduisez le commentaire du Abravanel, au début de la Parchat Behar Sinaï.

A ce propos, il est une idée merveilleuse, révélée par la ‘Hassidout, qui appartient à l’enseignement bien connu du Baal Chem Tov, sur le verset : “ Quand tu verras l’âne… ”, se concluant par : “ tu lui viendras en aide ”, c’est-à-dire précisément au corps. Celle-ci figure dans le Hayom Yom, à la date du 28 Chevat 5703. Bien plus, ajoute la ‘Hassidout, dans le monde futur, l’âme recevra sa vitalité du corps, y compris pour ce qui concerne le Divin.

Certes, tout cela demande une longue explication qu’il est difficile de reproduire, dans le cadre épistolaire. Néanmoins, on peut comprendre ce qui en découle, la conclusion finale. En effet, un homme doit établir un bilan moral et n’accorder qu’une place accessoire à ce qui concerne le corps, l’âme ayant un rôle essentiel tout au long de la vie et encore plus pendant les années auxquelles fait allusion le commentaire d’Abravanel.

Cela ne veut pas dire que le service de D.ieu n’a aucun rapport avec le corps, mais, au contraire, qu’en tout ce qui le concerne, il faut mettre en pratique le Précepte : “ En toutes tes voies, reconnais-Le ”, reconnaître D.ieu, comme le dit la fin du chapitre 3 du Tanya, soulignant que l’adhésion intellectuelle, Daat, implique l’attachement, le lien profond. De la sorte, “ toutes tes voies ”, qui sont essentiellement celles du corps, comme l’expliquent le Tour et le Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, au chapitre 231, s’unissent profondément à D.ieu. C’est une évidence.

Ainsi, on peut connaître la tranquillité de l’esprit, dès lors que les passions du corps ne dérangent plus. Néanmoins, il en est ainsi uniquement pour la passion proprement dite, mais non pour la nourriture ou la boisson.

Avec ma bénédiction,