Lettre n° 5436

Par la grâce de D.ieu,
8 Iyar 5717,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre, que je viens de recevoir. Je m’empresse de vous répondre, car vous me dites que vous avez l’intention de quitter incessamment le pays dans lequel vous vous trouvez actuellement.

Il ne me semble pas du tout que ce soit une bonne initiative. En effet, D.ieu vous a accordé des dons particuliers dans le domaine de l’éducation. Or, vous vous trouvez dans un pays où le manque de moyens, en la matière, est effroyable. Et, l’on peut observer concrètement les terribles conséquences de ce manque, dans la situation du Judaïsme, en ce pays. Comme vous le savez, nos Sages disent que : “ les pauvres de ta ville ont la priorité ”. A mon sens, vous incombent donc la responsabilité et le mérite de rechercher une activité pédagogique, dans le pays où vous vous trouvez actuellement, en déployant tous les efforts nécessaires.

Vous ne m’expliquez pas le changement actuel et vous ne justifiez pas votre programme, qui va, pourtant, à l’inverse de ce que vous pensiez faire, il y a quelques temps. Je ne connais pas les détails de la situation, dans votre ville, mais, en fait, celle-ci ne change rien à l’affaire, car les deux faits précédemment énoncés sont pleinement vérifiés, vos aptitudes pédagogiques et celles de votre épouse, d’une part, le manque effroyable de bons éducateurs traditionnels, d’autre part.

Peut-être votre nouvelle argumentation s’explique-t-elle également par les conditions de salaire, mais cela me semble peu probable. En tout état de cause, D.ieu agit “ mesure pour mesure ” et je suis donc convaincu que ceux qui rapprochent les Juifs, dans ce pays, en leur dispensant une bonne éducation, seront bénis en tous leurs besoins, spirituels et matériels.

Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela,