Lettre n° 5407

Par la grâce de D.ieu,
29 Nissan 5717,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre, qui n’était pas datée, dans laquelle vous me décrivez brièvement votre vie et ce que vous avez surmonté. Actuellement, vous enseignez et vous vous efforcez de faire acquérir à vos élèves la crainte de D.ieu, la connaissance de la Torah et des Mitsvot. Néanmoins, vous êtes découragé en observant que, dès que ceux-ci échappent à votre influence, votre effort est aussitôt emporté par le vent.

De façon générale, il est difficile, en pareil cas, d’affirmer que le vent a emporté tout votre effort. Bien au contraire, il est à peu près certain qu’une éducation, dispensée dans l’esprit du Judaïsme, pendant plusieurs années, doit laisser sa trace, même si l’on constate que leur comportement ne convient pas, n’est pas ce qu’il devrait être. En effet, un homme est limité, par la perception de ses yeux, par ce qui est extérieurement visible, à l’instant précis de son observation. Il ne sait pas, en revanche, ce qui est fait à la maison et, avant tout, le comportement qu’ils auraient adopté, s’ils ne se trouvaient pas sous l’influence du Judaïsme, pendant des mois est des années. C’est évident.

Vous connaissez le dicton de nos saints maîtres selon lequel un effort n’est jamais vain, y compris envers les adultes et les personnes d’un certain âge et, combien plus, envers les enfants et les jeunes. Bien entendu, pour être soi-même humecté, au point d’humecter les autres, il faut posséder une profonde crainte de D.ieu. Mais, cela dépend également de vous. Si vous le désirez réellement, vous pouvez toujours renforcer votre pureté et votre sainteté, car ces notions dépendent de D.ieu, Qui ne connaît pas la limite. Aussi parfait que l’homme puisse être, une distance incommensurable le sépare du sommet de la plénitude, qui est infini, comme tout ce qui concerne le Créateur.

Vous me dites que vous êtes perturbé par des pensées qui vous dérangent pendant la prière. Nos livres, en particulier ceux du Moussar et de la ‘Hassidout expliquent que de telles pensées proviennent généralement des mauvaises actions que l’on a commises, au préalable. Aussi, le meilleur moyen de chasser une mauvaise pensée est-il de l’oublier en s’absorbant dans la Torah et les Mitsvot, dans tout ce qui est pur, de façon générale. Cela veut dire que l’on ne doit pas lutter avec ces pensées en se montrant à soi-même à quel point elles sont fausses et erronées. Car, en pareil cas, il est bien clair qu’on ne les oublie pas. Mais, simultanément, il faut aussi perdre la trace négative du passé, non seulement le regretter sincèrement et prendre de bonnes résolutions pour l’avenir, mais aussi faire contrepoids et s’éloigner du terrain sur lequel a porté la mauvaise action.

Ainsi, si, concernant une certaine Mitsva, vous n’avez pas mis en pratique une Injonction ou si vous ne vous êtes pas écarté d’un Interdit, vous accomplirez désormais cette Mitsva de la meilleure façon. Si le manque est lié à une Mitsva qu’il n’est, désormais, plus possible de mettre en pratique, il faut convaincre de la faire ceux qui peuvent encore la mettre en pratique, les persuader de la respecter de la meilleure façon. En effet, tous les Juifs endossent une responsabilité collective. Cette Techouva efface donc la trace de l’acte malencontreux.

De façon générale, pour que la prière soit plus aisément exaucée, il est bon de donner quelques pièces à la Tsédaka, avant celle-ci, chaque jour de semaine. Vous vous efforcerez également, pour dire cette prière, d’avoir un corps pur, en vous rendant au bain rituel, quand cela est nécessaire. Et, vous prierez avec la communauté, là où l’atmosphère est plus saine.

Vous faites référence à votre fils et à votre fille. Sans doute ne vous contentez-vous pas de parler avec eux. Vous vous efforcez également de leur faire rencontrer des personnes qui peuvent avoir, sur eux, une influence positive, en ce qui concerne la Torah et les Mitsvot. Très souvent, on peut constater que les enfants reçoivent mieux l’influence de personnes étrangères que celle de leurs parents. En effet, ces personnes étrangères ne remettent pas en cause leur sentiment d’indépendance. De plus, quelqu’un qui n’est pas physiquement proche peut leur parler sans émotion, sentiment qui est parfois dommageable. A l’opposé, les parents et les proches ne parviennent pas toujours à se contenir.

. Vous connaissez sûrement les trois études qui concernent chacun. Celles-ci portent sur le ‘Houmach, les Tehilim, le Tanya et sont bien connues. Vous les adopterez, au moins à l’avenir.

Avec ma bénédiction,