Lettre n° 5396

Par la grâce de D.ieu,
25 Nissan 5717,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 11 Nissan, dans laquelle je lis, avec plaisir, que vous avez augmenté votre temps d’étude de la ‘Hassidout. Sans doute ne vous contentez-vous pas des heures que vous consacrez à l’étude avec telle personne. Vous en ferez de même pour l’étude avec vous-même, sur tous ces sujets. Vous méditerez à leur contenu, afin d’en tirer des conclusions concrètes, applicables à l’existence quotidienne. Conformément au dicton ‘hassidique, le moment de la journée qui est consacré à la ‘Hassidout doit se répandre sur toutes les vingt quatre heures de la journée. Et, vous connaissez les propos de la Michna selon laquelle “ L’acte est essentiel ”.

Vous dites que, quand on médite à l’insignifiance de l’homme, à la vanité de ses pensées, il est difficile d’échapper au découragement.

La ‘Hassidout explique la dimension profonde de la Michna affirmant que “ la récompense de la Mitsva est la Mitsva ”. Elle précise qu’une Mitsva est un lien, un moyen de s’attacher à Celui Qui l’ordonne. Or, l’attachement au Roi, Roi des rois, le Saint béni soit-Il transforme l’insignifiance de l’homme en existence véritable, si l’on peut s’exprimer ainsi. Cette possibilité de s’attacher existe dans tous les domaines, au point que nos Sages, commentant le verset : “ Toute âme te loue, Eternel ”, disent qu’il faut louer D.ieu pour chaque respiration(1). De la sorte, l’homme peut faire de sa respiration, qui est pourtant une nécessité, un acte du service de D.ieu. Vous consulterez également le Tanya, au chapitre 31, page 40b. Ainsi, vous apprécierez votre âme à sa juste valeur et rien ne viendra altérer ou flétrir la joie de cette âme.

Vous dites qu’il vous semble être invité aux réunions en tant que journaliste et non à titre de Juif souhaitant se rapprocher. Je ne vois pas quelle différence cela fait. En effet, vous savez, vous-même, que vous participez non pas comme quelqu’un qui désire se rapprocher, mais comme quelqu’un qui est d’ores et déjà proche. Et, la pensée de celui qui vous invite ne change rien à la réalité. A l’opposé, si vous sentez que vous participez uniquement à titre de journaliste, il vous appartient de changer votre sentiment. Mais, j’espère que ce sentiment n’existe pas. En tout état de cause, ce changement, de votre part, peut être réalisé en un seul instant.

Un autre point doit être ajouté. A l’heure actuelle, le besoin du moment est la diffusion des sources(2) à l’extérieur. Tous ceux qui participent aux réunions ‘hassidiques, aux différents rassemblements et peuvent ensuite en transmettre des étincelles de lumière et de chaleur, dans le milieu qu’ils fréquentent, ont le mérite et l’obligation sacrée de le faire. Quand celui qui participe est journaliste, même si, par ailleurs, il est également là parce qu’il partage les mêmes idées, il a le devoir et le mérite de profiter des moyens à sa disposition pour transmettre ce message aux lecteurs du journal. En effet, bon nombre d’entre eux ne peuvent en avoir connaissance autrement qu’en le lisant dans ce journal. C’est une évidence.

Sans doute avez-vous profité des jours de Pessa’h pour diffuser le Judaïsme et les sources, selon vos possibilité, pour rapprocher, en particulier, ce fils dont il n’est pas question dans la Haggadah, c’est-à-dire celui qui ne participe pas au Séder, comme l’expliquait ma lettre, adressée à tous, pour cette fête de Pessa’h(3), que vous avez certainement lue. J’aimerais savoir ce que vous avez accompli, en la matière.

Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela,

Notes

(1) Nechama, l’âme, peut se lire, avec une autre ponctuation, Nechima, respiration.
(2) De la ‘Hassidout.
(3) Il s’agit de la lettre n°5357.