Lettre n° 5279

Par la grâce de D.ieu,
16 Adar Chéni 5717,
Brooklyn, New York,

A l’attention de monsieur Moché,
qui est appelé docteur Behrav,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu, en son temps, votre lettre et, de même, le fascicule que vous m’avez envoyé. J’ai lu avec plaisir, dans ce courrier, que vous êtes bien rentré chez vous.

Nous venons de célébrer Pourim. C’est alors que : “ tout fut transformé et les Juifs dominèrent leurs ennemis ”. Puisse D.ieu faire qu’il en soit de même à notre époque. En effet, les Hamans ne manquent pas, encore de nos jours.

A la suite de Pourim et pour reprendre ce que vous dites, vous rapportez que vous avez grimpé sur une montagne qui est appelée Sinaï(1) mais que vous n’avez pas ressenti que c’était bien celle-là. Or, à quelqu’un comme vous, il est sûrement inutile de rappeler que l’importance de cette montagne est uniquement du fait que la Torah y a été reçue.

Une telle importance est ressentie quand on la respecte de la manière qui convient. En effet, elle est une Torah de vie, donnant des enseignements pour la vie quotidienne. Elle est une Torah éternelle, immuable et s’applique à chaque Juif, en tout lieu et de tout temps. C’est par son intermédiaire que notre peuple est une nation éternelle, une nation immuable.

L’un des principes fondamentaux de la ‘Hassidout établit que chaque Juif, au fond de son âme, est lié, de manière intangible, à la Torah, Torah de vie et à ses Mitsvot, même s’il peut lui arriver d’agir à l’encontre de ce lien.

De ce fait, dit la ‘Hassidout, il faut être proche de chaque Juif, l’aimer et le rapprocher de la Torah donnée sur le mont Sinaï. Il n’y a, en cela, aucune contrainte exercée sur son analyse, sur sa volonté profonde et véritable. Bien au contraire, il s’agit d’ôter le voile, l’écorce qui occulte la dimension profonde de l’âme.

Tel est le secret de la réussite, dans l’action menée pour rapprocher les enfants d’Israël de notre Père Qui se trouve dans les cieux. Et, c’est la conception des hommes de ‘Habad, qui avancent d’une manière agréable, avec amour, mais sans cacher la vérité, à propos de la nature de la Torah donnée sur le mont Sinaï.

Il faut souligner également que la compréhension du cerveau et l’émotion du cœur doivent descendre du monde de la pensée et du sentiment à celui de l’action concrète, qui est la finalité de l’homme. L’assurance nous a été donnée que “ aucun d’entre nous ne sera écarté ”. Au final, chacun retrouvera la source de laquelle il émane et que tous possèdent, au profond de leur âme(2).

Je sais à quel point vous vous intéressez aux problèmes moraux et je pense que vous n’êtes pas affecté par les objections soulevées par les matérialistes, à propos des points que je viens d’évoquer.

Tel est aussi l’enseignement des jours de Pourim, dont l’introduction et la préparation furent la transformation, lorsque “ les Juifs dominèrent leurs ennemis ”, après que : “ Va, réunis tous les Juifs ”, afin de les conduire à la foi en D.ieu et à l’adoption de Ses voies.

Je serais heureux d’avoir de bonnes nouvelles de tout ce qui vient d’être dit et je vous en remercie d’avance.

Avec ma bénédiction,

A ce propos, je sais que plusieurs ‘Hassidim ‘Habad ont été les premiers à participer à la campagne que vous décrivez(3) et, pendant le premier Chabbat, à Gaza, ils en ont organisé le troisième repas, d’une manière conforme aux coutumes de ‘Habad(4).

Notes

(1) Pendant la guerre du Sinaï. Voir la lettre n°4890.
(2) Il convient donc de révéler la Torah au profond de sa personnalité, alors que l’identification du mont Sinaï importe peu.
(3) A la conquête du Sinaï.
(4) Dans le campement militaire.