Lettre n° 5232

Par la grâce de D.ieu,
Roch ‘Hodech Adar Chéni 5717,
Brooklyn,

A monsieur Yossef Pozen(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai été informé que vous étiez issu d’une famille de ‘Hassidim ‘Habad. Comme la pratique en fait la preuve, les origines influencent les comportements de l’homme, pour toutes les générations. C’est la raison pour laquelle je me permets de vous adresser la présente.

On me dit que, dernièrement, sont arrivés plusieurs nouveaux immigrants, parmi nos frères Séfarades du Maroc, qu’ils se sont installés dans une région et un endroit sur lesquels s’étend votre influence. Vous pouvez donc faire beaucoup, non seulement pour leur bonne installation matérielle, mais aussi pour leur bien-être spirituel.

Il est, avant tout, un point primordial et fondamental. La pérennité de chaque groupe, de chaque communauté, dépend de l’éducation. Le Créateur du monde, Qui le dirige et donne la Torah voulut que chacun de nous ait le libre arbitre et fasse le choix du bien de son plein gré, ainsi qu’il est dit (Devarim 30, 15-19) : “ Vois, J’ai placé devant toi, ce jour, la vie et le bien, la mort et le mal. Et, tu choisiras le bien, afin que tu vives, toi et ta descendance ”.

Il en résulte qu’un homme peut également mettre ses capacités et ses forces à la disposition du côté adverse(2), ce qu’à D.ieu ne plaise. Le mauvais penchant est expert, en sa manière d’agir et il avance parfois des arguments dont il n’est pas aisé de détecter l’origine, car celles-ci ont une apparence de droiture et de justice, parfois même de crainte de D.ieu, bien sûr contrefaite.

Bien entendu, même si je ne vous avais pas écrit la présente, je suis convaincu que vous utilisez d’ores et déjà les moyens qui sont à votre disposition afin d’orienter les immigrants et leurs enfants, vers une éducation traditionnelle, basée sur notre Torah, Torah de vie. Néanmoins, nos Sages disent que l’on conseille l’empressement à ceux qui possèdent naturellement cette qualité(3).

Je crains également les prétendus arguments et les allégations auxquels je faisais allusion(4), car, pour notre grand malheur, ceux-ci sont parvenus, dans certains endroits, à détacher le cœur des enfants d’Israël de notre Père Qui se trouve dans les cieux.

J’ai donc estimé qu’il était de mon devoir de vous écrire ces quelques lignes et je serai heureux d’apprendre que mon espoir était justifié, qu’au titre de vos fonctions municipales, vous favorisez la bonne éducation, conforme à l’héritage des ancêtres et à la tradition, pénétrée de lumière et de chaleur ‘hassidiques.

Je suis convaincu qu’il est inutile de décrire plus longuement l’importance de tout cela et la responsabilité qui en résulte. En effet, dans l’éducation des enfants et des jeunes, une petite modification, dans le sens du bien ou dans le sens inverse, ce qu’à D.ieu ne plaise, peut avoir d’immenses conséquences, durant toute la vie des élèves. De ce fait, tout effort, toute action tendant à améliorer la situation sont justifiés.

Avec mes respects et ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela,

N. B. : J’aimerais savoir si vous êtes de la famille de Leïb Pozen, de Vitebsk, qui est cité dans les notes de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera.

Notes

(1) Vraisemblablement l’un des responsables de l’installation des nouveaux immigrants, à leur arrivée en Terre Sainte.
(2) Des forces du mal.
(3) Il s’agit donc d’une lettre d’encouragement et non de remise en cause.
(4) Qui pourraient exercer leur effet sur le destinataire de cette lettre.