Lettre n° 5173

Par la grâce de D.ieu,
1er jour de Roch ‘Hodech
Adar Richon 5717,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 15 Chevat, nouvel an des arbres, qui est également lié à l’homme, puisqu’il est dit : “ Car, l’homme est tel l’arbre du champ ”. De fait, en plusieurs de ses actions, l’homme s’identifie à l’arbre du champ, au végétal. Il s’agit alors d’actions, dans lesquelles il a grandi et reçu son éducation. En pareil cas, on n’attend pas de lui qu’il fasse une modification fondamentale, mais seulement qu’il développe la graine en une pousse et la pousse en un arbre.

Vous m’écrivez que votre compréhension est plus lente que celle de vos amis, à la Yechiva, ce qui a pour effet de vous désoler et de vous décourager. Vous vous demandez ce que sera l’issue.

Vous connaissez le récit de nos Sages, au chapitre 6 des Avot de Rabbi Nathan, selon lequel Rabbi Akiva commença son étude de la Torah à l’âge de quarante ans. Il prit cette orientation nouvelle en observant de l’eau, qui s’écoulait, goutte à goutte, sur une pierre et qui parvint à la perforer, ainsi qu’il est dit : “ Les pierres se liquéfièrent comme de l’eau ”. Au final, il fut le maître de tout Israël, forma des milliers, des dizaines de milliers de disciples. Et, nos Sages disent, dans le traité Sanhédrin 86a, que chaque Michna, chaque Tossefta dont l’auteur n’est pas précisé reprend l’avis de Rabbi Akiva.

Certes, qui pourrait se comparer à Rabbi Akiva ? Pour autant, notre Torah, la Loi Orale et la Loi Ecrite, ne sont pas un recueil d’histoires, ce qu’à D.ieu ne plaise. La Torah délivre un enseignement pour la vie de chaque Juif. Tous sont tenus de l’étudier et, de ce récit, on peut déduire que même une étude comparable à une goutte d’eau coulant sur une pierre et n’y laissant absolument aucune trace, à nos yeux de chair, permet, néanmoins, de connaître la plus haute élévation, pourvu que l’on ait une forte volonté, de l’ardeur, de la constance et que l’on reste indifférent aux avances du mauvais penchant. Vous comprenez tout ce que cela veut dire, par rapport au contenu de votre lettre.

Cessez donc d’évaluer les capacités de votre compréhension ! Au lieu de cela, concentrez-vous sur l’étude de notre Torah, Torah de vie. Etudiez-la en vous liant à des amis. Alors, il est pratiquement certain que votre migraine pendant l’étude, dont vous palez dans votre lettre, disparaîtra.

Vous demanderez au recteur de votre Yechiva de vous trouver un compagnon d’étude qui vous convienne. Si votre étude est joyeuse, vous pourrez, au final, m’annoncer de bonnes et réjouissantes nouvelles de la réussite que vous connaîtrez.

Il serait bon de faire vérifier vos Tefillin. Chaque jour de semaine, après la prière du matin, vous lirez des Tehilim, si possible selon leur répartition mensuelle.

Avec ma bénédiction,

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,