Lettre n° 5120

Par la grâce de D.ieu,
12 Chevat 5717,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu, avec plaisir, votre lettre de Roch ‘Hodech Chevat et celle qui la précédait. Vous évoquez la soumission(1) pendant le cours de ’Hassidout que vous donnez à deux jeunes gens. Sans doute ne vous laissez-vous pas entraîner dans les discussions, les objections, les réponses qui, de façon générale, sont stériles et n’ont d’autre but que d’emporter la victoire.

Vous devez donc leurs expliquer les idées telles qu’elles sont, calmement, avec des mots agréables, sans manifester aucun geste ou désir de victoire. Ainsi, “ comme le visage se reflète dans l’eau(2) ”, celui qui écoute ces propos, même s’il voulait, d’emblée, prétendre le contraire, en aura de moins en moins envie, puis plus du tout, jusqu’à reconnaître pleinement la vérité.

Il a été, maintes fois, expliqué, lors des réunions ‘hassidiques, que celui qui désire transmettre la Torah et le Judaïsme à son prochain, sera largement aidé en cela par la dimension profonde de la personnalité de celui à qui il s’adresse, car celle-ci reste toujours fidèle à D.ieu, comme l’explique longuement le Tanya. Parfois, le levain(3) occulte et voile cette volonté, l’empêchant de se révéler dans l’action et la parole. Mais, intérieurement, elle agit. C’est une évidence.

Vous m’écrivez que votre désir de vous consacrer au service de D.ieu(4) s’est affaibli, que vous le percevez comme inaccessible.

Il a pourtant été dit que “ elle n’est pas inaccessible… elle n’est pas éloignée… ”. Tout ne dépend que de votre volonté, pourvu que vous n’attendiez pas un changement, d’une extrême à l’autre, en un seul instant. La règle, dans le domaine de la sainteté, est, en effet : “ Je le(5) renverrai peu à peu ”. Chaque jour doit avoir son apport effectif, en la matière. Bien entendu, il est certain qu’il ne faut nullement s’affecter des provocations du mauvais penchant, vous suggérant que votre service de D.ieu ne vous apporte rien. En effet, comment la Parole de D.ieu, notre Torah, en général et la ‘Hassidout, en particulier, pourraient-elles ne pas être fructueuses, ce qu’à D.ieu ne plaise ?

Sans doute ne vous contenterez-vous pas de ces deux jeunes gens. Vous vous efforcerez de diffuser le plus largement les sources(6), car tel est le besoin du moment et la nécessité absolue. Et, l’on peut en trouver la preuve dans le fait que, soudain, surgissent des opposants, précisément parmi ceux desquels nos Sages disent que “ leur ombre a une ombre ”(7).

Ceux-là veulent retarder la délivrance et la venue de notre juste Machia’h, ce qu’à D.ieu ne plaise, intensifier l’exil de la Présence divine en semant la confusion dans les esprits pour que l’on ne se consacre pas, comme il le faudrait, à la diffusion des sources, pour que ceux qui en ont compris la nécessité lui accordent moins d’attention, en étant attirés vers la discussion, la polémique ou une quelconque relation avec l’opposition.

Est-il vraiment justifié de dilapider ces derniers instants de la période du talon du Machia’h, juste avant sa venue, en discussions destinées à repousser des arguments stériles alors que l’on pourrait les utiliser pour diffuser les sources de la ‘Hassidout ? C’est une évidence.

Avec ma bénédiction,

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,

Notes

(1) Nécessaire pour ne pas répondre aux défis verbaux lancés pendant ces cours.
(2) “ Le cœur de l’homme se reflète dans celui de son prochain ”.
(3) Le mauvais penchant.
(4) Par une prière longue et fervente.
(5) Le mal.
(6) De la ‘Hassidout.
(7) Car, ils possèdent une âme divine. Ces opposants sont des Juifs.