Lettre n° 5097

Par la grâce de D.ieu,
4 Chevat 5717,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je suis satisfait d’obtenir, de temps à autre, de vos bonnes nouvelles. Puisse D.ieu faire qu’elles soient uniquement bonnes, non seulement moralement, mais aussi physiquement, car, chez les Juifs, ces deux dimensions sont liées.

Le Rambam dit que “ avoir un corps en bonne santé fait partie des voies de D.ieu ” et, de même, commentant le verset : “ Quand tu verras l’âne…(1), tu lui viendras en aide ”, le Baal Chem Tov explique(2) que l’on ne sert pas D.ieu par des jeûnes et des mortifications, que le corps doit également participer à ce service, ainsi qu’il est dit : “ En toutes tes voies, reconnais-Le ”.

S’il en est de tout temps ainsi, combien plus est-ce le cas à notre époque, dans laquelle un nombre relativement peu important de personnes se mettent au service de la Torah et des Mitsvot. La présence de chacun est donc beaucoup plus nécessaire, la valeur de chaque action est beaucoup plus décisive.

Concrètement, on peut effectivement observer que, quand le corps est affaibli, les actions que l’âme accomplit par son intermédiaire le sont également, comme l’explique le Tanya, au chapitre 47, que vous consulterez.

Je n’aurais pas imaginé qu’une longue explication, à ce sujet, ait été nécessaire pour quelqu’un comme vous. Toutefois, selon les nouvelles qui me sont parvenues, vous ne faites pas attention à la santé de votre corps, comme cela aurait été nécessaire, d’après ce qui vient d’être expliqué. Or, le verset ne dit-il pas : “ Vous prendrez bien soin de vos âmes ” ? Je suis convaincu que vous le faites dans une bonne intention, mais, comme je le disais, chacun, à notre époque, est un soldat qui doit se conformer aux ordres et aux instructions.

Il nous a été précisé qu’en cette période du talon du Machia’h(3), la forme essentielle du service de D.ieu est la Tsédaka et l’action concrète, comme l’explique l’Admour Hazaken, dans Iguéret Ha Kodech, à la fin du chapitre 9, il faut donc faire tout ce qui dépend de soi afin de pouvoir être le plus actif possible.

Il est un enseignement, donné à plusieurs personnes, que nous avons entendu de mon beau-père, le Rabbi, notre chef. C’est la nécessité de manger, le matin, avant la prière et, pour beaucoup, de prendre même des gâteaux, afin d’être plus fort(4). De la sorte, on pourra prier avec plus de concentration.

Vous connaissez sûrement la fameuse lettre du Baal Chem Tov à son disciple, le Baal Toledot Yaakov Yossef, dans laquelle il écarte la multiplication des jeûnes. Celle-ci est imprimée dans le Ha Tamim, tome 1, dans le Guinzeï Nistarot, tome 1, chapitre 68 et dans plusieurs autres ouvrages.

Je vous remercie de m’écrire qu’au moins à l’avenir, votre attitude sera conforme à l’enseignement de mon beau-père, dont le mérite nous protégera et que vous prendrez bien soin de la santé de votre corps, ce qui renforcera celle de l’âme et son service de D.ieu.

Vous remplacerez donc le jeûne par de la Tsédaka ou encore par le jeûne de la parole(5), comme le rapporte le Toledot Maharach(6), à la page 72. De même, vous continuerez à agir pour le compte des saintes institutions, en particulier pour le Collel ‘Habad, sans multiplier vos efforts physiques, ce qui est utile également pour l’efficacité de ce que l’on accomplit, puisqu’on peut alors renforcer l’action.

J’ai bon espoir qu’en adoptant cette attitude, vous observerez très rapidement une réussite accrue et ce succès, dans votre mission sacrée, se poursuivra encore pendant de nombreuses années.

Je vous joins les dernières parutions. A n’en pas douter, vous les mettrez à la disposition du plus grand nombre.

Avec ma bénédiction,

Notes

(1) “ De ton prochain ployer sous son fardeau et voudras ne pas lui venir en aide ”, ‘Hamor, l’âne, étant de la même étymologie que ‘Homer, la matière.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°4924.
(3) Lorsque sa venue est imminente.
(4) Voir, à ce sujet, la lettre n°4768.
(5) Consistant à s’abstenir de prononcer des paroles inutiles.
(6) Dont le Rabbi lui-même est l’auteur.