Lettre n° 5012
Par la grâce de D.ieu,
7 Tévet 5717,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Yaakov(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre de la cinquième lumière de ‘Hanouka, dans laquelle vous faites état de votre discussion et de la proposition qui a été formulée.
Vous énumérez vous-même, dans votre lettre, différents risques inhérents à cette proposition et un point essentiel peut également être ajouté, qui est le suivant. Si l’on s’adresse à une seule personne, qui les empêchera de modifier, par la suite, toutes les conditions et les modalités ? Et, si le principe du dialogue avec une association de personnes religieuses, c’est-à-dire avec une organisation dont on doit tenir compte, est accepté, vous savez qu’il en existe déjà plusieurs et pourquoi n’ont-ils donc pas entamé ce dialogue jusqu’à maintenant ?
Quant à l’argument de l’affiliation à un parti, il me semble qu’il existe plusieurs organisations non affiliées, par exemple la fédération des synagogues ou celle à laquelle s’intéresse le Rav Zaks, de Jérusalem, qui, me semble-t-il, possède un hôtel dans cette ville.
En dehors de tout cela, se pose, bien sûr, la question que vous mentionnez dans votre lettre. Car, entre nous, plusieurs implantations, et même une large partie de celles-ci, pourraient être sauvées de l’influence anti-religieuse, dès lors qu’elles ont autorisé la présence d’un représentant et d’un éducateur religieux.
Pour cela, il n’est nul besoin de créer des faits nouveaux. Si l’on fait savoir et l’on annonce que la porte est ouverte aux visiteurs religieux, au Rabbanim, à condition que cette activité ne soit pas liée à un parti, il y aura assurément des Rabbanim, des éducateurs, des guides religieux qui saisiront cette opportunité et effectueront une telle visite.
A l’opposé, et malgré tous ces risques, il semble que l’on ne se soit pas adressé à vous en tant que représentant d’un certain mouvement, ce qui veut dire que vos paroles et vos actions ne pourront pas faire l’objet d’une récupération dans la lutte contre un parti religieux. Il faut donc profiter de ces discussions pour qu’il en résulte, sur place, un certain élément positif, c’est-à-dire que l’on formule des demandes précises, pour des implantations précises, dans lesquelles le budget accordé pour les affaires religieuses est insuffisant.
Ils marquent leur intérêt à poursuivre le dialogue et il y a donc tout lieu de croire que ces exigences seront satisfaites. La manière dont ils les satisferont et les réactions du public, de la droite et de la gauche, permettront de clarifier la situation.
A ce propos, il me semble qu’il y a, parmi les membres de leur parti, des Rabbanim. L’un d’entre eux s’appelle, semble-t-il, le Rav Feldman et il y a aussi des Rabbanim yéménites. J’aimerais savoir s’ils sont capables de justifier pourquoi ils ne font pas appel à eux pour réaliser tout cela.
Vous évoquez une relation apathique et surprenante. Du fait de nos nombreuses fautes, celle-ci est encore plus effrayante que ce que l’on vous a rapporté et que vous mentionnez dans votre lettre. J’ai écrit dernièrement à l’un des responsables communautaires de Terre Sainte(2), membre d’un parti qui se proclame religieux, que, pour notre malheur et pour le tort de tous les Juifs, les responsables religieux n’assument pas leur mission et ne font qu’entrer en compétition avec les responsables non religieux, pour ce qui ne concerne nullement la religion et chacun s’abuse lui-même en pensant que, de la sorte, il s’acquitte de son obligation.
Tout ce qui concerne la religion est de plus en plus délaissé, ce qu’à D.ieu ne plaise. Qui sait ce qui adviendra, à terme, s’il n’y a pas un changement radical de la part des dirigeants des partis religieux et de leurs Rabbanim ?
Afin de réduire votre responsabilité dans les mesures que vous prendrez pour ce qui est dit au début de la présente, peut-être serait-il bon que les ‘Hassidim n’aient pas connaissance de son contenu. De la sorte, tout cela restera confidentiel, jusqu’au moment utile(3).
Avec ma bénédiction,
M. Schneerson,
Notes
(1) Le Rav Y. Landa, Rav de Bneï Brak. Voir, à son sujet, la lettre n°4311.
(2) Il s’agit de la lettre n°5009.
(3) Pour révéler l’existence de cette lettre.
7 Tévet 5717,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Yaakov(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre de la cinquième lumière de ‘Hanouka, dans laquelle vous faites état de votre discussion et de la proposition qui a été formulée.
Vous énumérez vous-même, dans votre lettre, différents risques inhérents à cette proposition et un point essentiel peut également être ajouté, qui est le suivant. Si l’on s’adresse à une seule personne, qui les empêchera de modifier, par la suite, toutes les conditions et les modalités ? Et, si le principe du dialogue avec une association de personnes religieuses, c’est-à-dire avec une organisation dont on doit tenir compte, est accepté, vous savez qu’il en existe déjà plusieurs et pourquoi n’ont-ils donc pas entamé ce dialogue jusqu’à maintenant ?
Quant à l’argument de l’affiliation à un parti, il me semble qu’il existe plusieurs organisations non affiliées, par exemple la fédération des synagogues ou celle à laquelle s’intéresse le Rav Zaks, de Jérusalem, qui, me semble-t-il, possède un hôtel dans cette ville.
En dehors de tout cela, se pose, bien sûr, la question que vous mentionnez dans votre lettre. Car, entre nous, plusieurs implantations, et même une large partie de celles-ci, pourraient être sauvées de l’influence anti-religieuse, dès lors qu’elles ont autorisé la présence d’un représentant et d’un éducateur religieux.
Pour cela, il n’est nul besoin de créer des faits nouveaux. Si l’on fait savoir et l’on annonce que la porte est ouverte aux visiteurs religieux, au Rabbanim, à condition que cette activité ne soit pas liée à un parti, il y aura assurément des Rabbanim, des éducateurs, des guides religieux qui saisiront cette opportunité et effectueront une telle visite.
A l’opposé, et malgré tous ces risques, il semble que l’on ne se soit pas adressé à vous en tant que représentant d’un certain mouvement, ce qui veut dire que vos paroles et vos actions ne pourront pas faire l’objet d’une récupération dans la lutte contre un parti religieux. Il faut donc profiter de ces discussions pour qu’il en résulte, sur place, un certain élément positif, c’est-à-dire que l’on formule des demandes précises, pour des implantations précises, dans lesquelles le budget accordé pour les affaires religieuses est insuffisant.
Ils marquent leur intérêt à poursuivre le dialogue et il y a donc tout lieu de croire que ces exigences seront satisfaites. La manière dont ils les satisferont et les réactions du public, de la droite et de la gauche, permettront de clarifier la situation.
A ce propos, il me semble qu’il y a, parmi les membres de leur parti, des Rabbanim. L’un d’entre eux s’appelle, semble-t-il, le Rav Feldman et il y a aussi des Rabbanim yéménites. J’aimerais savoir s’ils sont capables de justifier pourquoi ils ne font pas appel à eux pour réaliser tout cela.
Vous évoquez une relation apathique et surprenante. Du fait de nos nombreuses fautes, celle-ci est encore plus effrayante que ce que l’on vous a rapporté et que vous mentionnez dans votre lettre. J’ai écrit dernièrement à l’un des responsables communautaires de Terre Sainte(2), membre d’un parti qui se proclame religieux, que, pour notre malheur et pour le tort de tous les Juifs, les responsables religieux n’assument pas leur mission et ne font qu’entrer en compétition avec les responsables non religieux, pour ce qui ne concerne nullement la religion et chacun s’abuse lui-même en pensant que, de la sorte, il s’acquitte de son obligation.
Tout ce qui concerne la religion est de plus en plus délaissé, ce qu’à D.ieu ne plaise. Qui sait ce qui adviendra, à terme, s’il n’y a pas un changement radical de la part des dirigeants des partis religieux et de leurs Rabbanim ?
Afin de réduire votre responsabilité dans les mesures que vous prendrez pour ce qui est dit au début de la présente, peut-être serait-il bon que les ‘Hassidim n’aient pas connaissance de son contenu. De la sorte, tout cela restera confidentiel, jusqu’au moment utile(3).
Avec ma bénédiction,
M. Schneerson,
Notes
(1) Le Rav Y. Landa, Rav de Bneï Brak. Voir, à son sujet, la lettre n°4311.
(2) Il s’agit de la lettre n°5009.
(3) Pour révéler l’existence de cette lettre.